Zeitschrift für Romanische Sprachen und ihre Didaktik. Группа авторов
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Les CONSTRUCTIONS jusqu’aujourd’hui décrites par la recherche, p. ex. la construction « réponse dubitative » du type Lui avocat ? Moi abandonner ? Elle s’excuser ? ou encore la construction « expression du désespoir », C’est à désespérer/pleurer/se taper la tête contre le mur !34 ne semblent guère destinées à l’apprentissage par un AP-LE, à moins que ce dernier n’ait atteint un niveau de « near native ». Aussi nous proposons en guise de première étape d’étudier les 34 modèles phrastiques du Duden 4 (« Satzbaupläne » ; Dudenredaktion 2009, 922-924)35 pour l’allemand, notre domaine de recherche principal, ou encore des modèles valenciels, dans de grands corpus conversationnels en essayant de relever l’éventuelle présence récurrente de certaines unités lexicales dans les « slots » de la structure syntaxique en question. Nous avons la conviction qu’il existe virtuellement pour chaque modèle des réalisations lexicales récurrentes qui pourraient servir de base à la didactisation. En même temps, l’approche orientée vers les corpus permettrait la description des conditions d’utilisation en contexte naturel, indispensable pour tout futur usage par l’apprenant non-natif.
Pour l’instant, nous avons entrepris la définition de phénomènes langagiers de l’allemand, particulièrement difficiles à maîtriser pour l’apprenant français, sous forme de CONSTRUCTIONS, choisissant une approche semi-inductive. Il s’agit des trois structures suivantes :
Les verbes de modalité sollen et müssen dont l’emploi différencié pose des problèmes majeurs même à des apprenants d’un niveau (très) avancé, sans doute du fait que le français ne dispose que d’un seul verbe, devoir, pour exprimer le sens des deux, différenciant l’obligation que le locuteur s’impose lui-même en raison de contraintes situationnelles et l’obligation imposée par un tiers (cf. Schmale, 2012a). D’une étude de corpus résultent trois CONSTRUCTIONS élémentaires avec müss- et soll- (cf. ibid.) :
(1) – müssen pour l’expression d’une obligation qui découle de la situation et/ou que le locuteur s’impose, la trace d’une tierce instance étant absente : [pronom personnel + muss-/müss- + infinitif ou groupe prépositionnel] : Ich muss einkaufen/arbeiten/lernen//in die Uni/ins Bett/zur Arbeit. La forme interrogative est possible.
(2) – sollen à l’indicatif afin d’exprimer l’obligation émanant d’une tierce instance (personne, légale, morale, religieuse) imposée au destinataire désigné par le pronom personnel, la trace du tiers étant présente en cotexte ou contexte immédiat : [(appellatif ou verbe introductoire) + pronom personnel + soll- + (adverbes) + (G Prép) + infinitif] : Peter, (deine Mutter hat gesagt), du sollst sofort nach Hause kommen ; Der Vater sagt zu den Kindern : Ihr sollt jetzt endlich ins Bett gehen. La forme interrogative est possible afin de s’enquérir de la volonté d’un tiers.
(3) – sollt- au subjonctif II pour donner ou demander des conseils à la forme affirmative ou négative : [pron. pers. + sollt- + (nicht) + (GN/G Prép./adv., etc.) + infinitif + !], Du solltest abends früher ins Bett gehen ! Ihr solltet nicht so viel trinken! La demande de conseil est possible avec le verbe en première position.
Le passif processuel [werden + participe II] et le passif bilan [sein + participe II] pour lesquels le français n’emploie à nouveau qu’un seul verbe, i.e. [être + participe II] (cf. Schmale 2016). Sans doute en raison d’une traduction à partir du français, les locuteurs non-natifs confondent, même après 10 ans d’apprentissage de l’allemand, les deux formes. Ce danger serait écarté si on enseignait, sans recours à des explications grammaticales théoriques et surtout à la traduction, des constructions lexicogrammaticales avec le passif processuel. Une étude de corpus révèle que le passif bilan est extrêmement rare et peut sans risque être remplacé par le passif processuel dans la plupart des cas. Le modèle fondamental suivant serait en conséquence suffisant jusqu’à un niveau avancé : [NPpron./Det+n + werd- + {comp.} + part. II], p. ex. Sie/die Schülerin wird vom Bahnhof abgeholt.
La particule modale denn, sans équivalent lexical en français, est destinée de prime abord à obtenir une réponse approfondie relative à une première information insuffisante et, à condition que cette première condition soit donnée, à atténuer la force illocutoire de la question (cf. Schmale, à par. b). Il s’avère que cette particule est trop souvent didactisée de manière erronée et utilisée à mauvais escient quasi systématiquement et indistinctement pour toutes les questions, même en position initiale d’une séquence d’échange, alors qu’aucune connexion avec une information précédente n’est présente. D’une étude sur corpus résultent six types majeurs de CONSTRUCTIONS avec denn, la première étant [was + sei-/hab-/soll + {comp1} + denn + {comp2}], p. ex. was ist/war denn das ? L’étude de 326 occurrences (sur 1056 sélectionnées de manière aléatoire par AntConc) permet en outre de décrire des facteurs d’utilisation (morpho)syntaxiques, sémantiques, prosodiques, pragmatiques, discursifs et non verbaux, plus ou moins étroitement liés à l’emploi de la particule.
6. Expressions préformées réservées à la compétence passive de l’AP-LE
Comme démontré (cf. pt. 3.), nombre de linguistes et de didacticiens prônent la nécessité d’enseigner des phrasèmes de tous genres dès les stades initiaux de l’apprentissage d’une LE sans différencier compétence réceptive et productive.36 En renvoyant à nos réflexions antérieures (cf. Schmale 2012b et 2014 en particulier), nous résumons ci-après les points essentiels guidés par notre conviction que les proverbes, lieux communs, expressions même partiellement idiomatiques, mais aussi certaines formules de routine ne sont pas destinés à la compétence active de l’AP-LE, peu importe le niveau de maîtrise de la langue en question. Voici un rappel des trois arguments principaux :
Il n’existe pas à ce jour de preuve empirique démontrant que les locuteurs natifs d’un âge correspondant à celui des apprenants, aient massivement ou même régulièrement recours aux types de phrasèmes « incriminés » dans les types discursifs pertinents pour l’AP-LE. Bien au contraire, leur emploi des proverbes, idiotismes et autres lieux communs dans la conversation « de tous les jours » est statistiquement négligeable (cf. pt. 4). Pourquoi enseigner à des LNN ce que les LN n’utilisent pas et, très souvent, ne connaissent même plus ?
La maîtrise des conditions d’utilisation et des nombreuses connotations des expressions idiomatiques en particulier, absolument indispensable pour un emploi adéquat des phrasèmes,37 ne peut être acquise dans un environnement institutionnel artificiel face aux nombreuses modalités d’emploi à respecter. De surcroit, ces conditions et connotations semblent aujourd’hui insuffisamment recherchées sur la base de manifestations langagières en contexte naturel au sein de grands corpus. Mis à part le fait que l’on ne dispose pas d’acquis empiriques quant à la fréquence d’utilisation en différenciant le type de locuteur, de situation, de thème, la description