De Feu Et De Flammes. Elizabeth Johns
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу De Feu Et De Flammes - Elizabeth Johns страница 6
Ils se tournèrent tous pour regarder Tante Ida, qui mâchait sa nourriture mais regardait dans le vide.
« Nous divisons notre temps entre nos autres résidences », expliqua Lady Ashbury. « D’ordinaire nous sommes à Londres à cette époque. » Elle jeta un autre regard perçant dans la direction de Margaux.
« Vous n’avez pas besoin de rester ici pour moi. » Margaux sourit malicieusement à sa mère.
Lady Ashbury se leva, interrompant brutalement la conversation, signalant qu’elle se rendait dans le petit salon avec Margaux.
« Lord Craig, cela vous dérangerait-il si nous sautons le porto et nous joignons aux dames ? » demanda Lord Ashbury, sentant peut être qu’il aurait besoin d’intervenir entre sa femme et sa fille.
« Pas du tout. Moi-même, je n’apprécie pas vraiment le porto », admit Gavin.
Margaux sourit intérieurement en rentrant dans le petit salon. Son père n’avait pas complètement soutenu sa décision de vivre seule, mais il ne l’avait pas interdit non plus. Ils s’installèrent confortablement, attendant que leur thé soit servi.
« Combien de temps comptez-vous séjourner ? » demanda Lord Craig.
« Cela dépend de Margaux, » répondit sa mère.
Lord Craig avait un air curieux et jeta un coup d’œil vers elle avec ses yeux d’un bleu perçant. Une boucle de ses cheveux sombres était tombée sur son front, et elle dût se tourner pour ne pas la remettre en place.
« Je ne compte pas partir. » Elle regarde ses parents, légèrement défiante. « Je ne sais pas comment vous le dire autrement, je ne retournerai pas à Londres. »
Sa mère resta silencieuse. Elle semblait retenir sa colère.
« Très chère, je comprends ce que vous ressentez, mais peut être qu’après un peu de temps loin de Londres vous reviendrez sur votre position », dit doucement son père.
Margaux secoua la tête. Son père soupira. Lord Craig remua dans son siège. Il souhaitait probablement être n’importe où sauf ici à ce moment.
Margaux avait enduré d’être paradée devant des prétendants pendant des années, et n’avait jamais été intéressée par l’un d’entre eux ou ressenti la moindre connexion. Elle était souvent au centre des potins avec ses sœurs. Trois vraies triplettes françaises à l’apparence exotique tendaient à avoir cet effet. Au début, les gens avaient eu pitié d’elle. La société avait présumé qu’elle pleurait sa relation avec Lord Vernon. Puis, la société étant capricieuse, il avait été décidé qu’elle avait des idées trop particulières et que sa langue était trop aiguisée. Certains avaient même pris l’habitude de surnommer les triplettes Feu, Vent et Glace. Margaux était, bien sûr, le dragon souffleur de feu.
Elle avait été terriblement triste à Londres, ne rentrant jamais dans les cases, seulement acceptée à cause de son nom et sa beauté. Elle avait décidé d’abandonner sa recherche du grand amour. Il valait mieux être seule que ridiculisée.
« S’il vous plaît, Maman5. Acceptez mon choix. Retournez à Londres pour être avec Jolie », implora-t-elle.
Lady Beaujolais était une des triplettes à qui plaisait réellement la vie du ton, la haute société londonienne.
Sa mère secoua la tête et refusa de la regarder. Elle se leva brutalement.
« Pouvez-vous m’excuser ? », demanda Margaux. « J’ai besoin d’un peu d’air frais, il semblerait. »
« Puis-je me joindre à vous ? » demanda Gavin, la surprenant, puis jeta un regard à son père qui acquiesça. Ils sortirent sur la terrasse, où le soleil commençait tout juste à se coucher.
« Je suis désolée, Lord Craig. Vous n’avez probablement pas envie de devoir entendre parler de ma situation. » Margaux s’assit sur l’un des bancs en pierre de la terrasse, surplombant le Firth au-delà de la vallée.
« Il n’y a pas de quoi vous excuser », la rassura-t-il. « J’ai passé la soirée à déverser mes problèmes sur vous. » Il appuya son coude contra la balustrade de la terrasse. Il était très masculin, se tenant là, détendu ; si différent des nombreux hommes prudes qui avaient courtisé Margaux à Londres. Elle était conscience de sa masculinité, et était désarçonnée par la sensation du regard qu’il posait sur elle.
« Pas du tout. » Elle leva le regard et lui sourit.
« Qu’est-ce qui vous dérange alors ? S’est-il passé quelque chose à Londres ? »
Il semblait inquiet, la regardant directement dans les yeux. Soudainement, tous ses problèmes semblaient ridicules. Elle réfléchit précautionneusement à ses prochains mots en tournant et virant, arrachant les pétales de la fleur qu’elle avait cueilli dans le rhododendron.
« Rien de particulier ne s’est passé. Mais j’en ai assez du marché du mariage. Je veux me faire un chez-moi ici, mais mes parents ne souhaitent pas que je devienne une vieille fille, Lord Craig. »
« Je suis sûr qu’ils veulent seulement le meilleur pour vous, demoiselle », dit-il d’un ton rassurant.
« Je suis en paix avec ma décision, mais ils ne le sont pas. » Elle arracha un autre pétale.
« Je suis sûre qu’avec le temps… »
« Ils ne partiront pas tant que je n’accepte pas de rentrer avec eux. » La tige n’avait plus de pétales, elle la jeta donc par-dessus la balustrade et retourna s’asseoir.
« Ne vous laisseront-ils peut-être pas pour un peu de temps ? » suggéra-t-il.
Elle sourit. « Je les ai menacés d’entrer dans un couvent, donc ils m’ont amenée ici, pensant que je changerais d’avis. Mais j’adore l’Écosse. »
Il eut un petit rire. « Un couvent ? »
Elle acquiesça. Personne ne la prenait sérieusement. « Pourquoi pas ? » demanda-t-elle, sur la défensive.
« J’imagine qu’ils pensent qu’un jour, vous aimeriez peut-être vous marier. »
« Travailler avec les filles ici me donne une raison d’être louable », souligna-t-elle, dans un ton qu’elle espérait être raisonnable.
« Peut-être voudrez-vous même avoir des enfants », continua-t-il.
« Avez-vous déjà été à Londres, Lord Craig ? Pendant la Saison des bals ? » Elle leva les yeux vers lui, désirant lui faire comprendre.
« Je n’ai jamais fait partie de ce monde », répondit-il.
« Vous êtes chanceux. Je me suis jurée que je ne me marierai que par amour, et que je ne me conterais pas d’un arrangement vide de sens. L’amour, celui que mes parents ont, est unique. Je veux un partenariat avec un respect