Momus à la caserne. A. Jacquemart
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DES TABLEAUX, DES CHANSONS.
(MOIS DE MAI1817.)
Air: Du vaudeville de la Robe et des Bottes
LES échos au fond des vallées
Ne sont plus troublés par des cris;
Les tendes mères consolées
Embrassent leurs enfans chéris.
Allons que la toile respire!
Qu’on fredonne des airs nouveaux!
Anacréon, reprens ta lyre. (bis.)
Appelle, reprens tes pinceaux. (bis.)
Une timide bergerette
Ne craint plus que sa blanche main
En cueillant une violette
Se baigne dans le sang humain.
Paisible je la vois sourire
A l’ombre de gentils berceaux!
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle, reprens tes pinceaux.
Ne mêlez pas la politique
Dans vos tableaux, ni dans vos chants;
Célébrez sous le toit rustique
Les plaisirs purs qu’on goûte aux champs.
Autour de l’arbre de Philyre
Dansent nos joyeux jouvenceaux:
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle, reprens tes pinceaux.
Sur ce qui se passa naguère
Loin de jeter un voile épais,
Peignez les horreurs de la guerre
Pour nous faire chérir la paix.
Puisque des méchans en délire
Pleurent l’objet de tant de maux:
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle, reprens tes pinceaux.
Le sot, l’intrigant, l’hypocrite,
Se parant d’un masque nouveau,
Veulent éclipser le mérite:
Vite un couplet, vite un tableau.
Armés du fouet de la satire,
Dispersez tous ces vermisseaux!
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle, reprens tes pinceaux.
LA CRUCHE.
Air: Un homme, pour faire un tableau
JE cherchais un noble sujet
Pour rimer une chansonnette,
Quand je vis près de mon buffet
Le meuble d’un pauvre poète.
Puisque l’on chante de nos jours
Jusqu’à la moindre fanfreluche,
O Phœbus! viens à mon secours!
Daigne m’inspirer.... sur la cruche. (bis.)
De la ridicule Chloris
On vante partout l’innocence:
De telles vertus dans Paris
Se rencontrent en abondance.
Loin de donner dans le panneau,
Moi je dis à cette guenuche:
Quand on va si souvent... à l’eau,
Comment ne pas casser sa cruche.
La nuit le pâle Maigrinet,
Grelottant sous une mansarde,
Le front penché sur Richelet
Invoque sa muse bâtarde.
Ce misérable original,
En allongeant son cou d’au truche,
Cherche d’un air sentimental
L’Hippocrène dans une cruche.
Qu’un ignare soit opulent,
Chacun le fête, le revère;
Quand le mérite, le talent
Sont oubliés dans leur chaumière.
La cruche, qui gît sous les toits,
Souvent dans un salon se huche:
Que de gens ont ôté de fois
Leur chapeau devant une cruche.
Mais qui le croira? parmi nous
Mainte cruche fut révérée,
Et l’on vit des sots à genoux
Autour d’une cruche dorée;
Leurs esprits étaient si troublés
Qu’ils brisaient les utiles ruches,
Et les malheureux aveuglés
S’occupaient à remplir des cruches!
Ah! sur la cruche c’en est trop,
Car près de moi j’entends redire:
Que