La prononciation du français langue étrangère. Группа авторов

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La prononciation du français langue étrangère - Группа авторов Romanistische Fremdsprachenforschung und Unterrichtsentwicklung

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section 4.1.1), avant d’aborder, dans un deuxième temps, la procédure de l’expérimentation réalisée pour le côté perceptif, ses participant.e.s et l’analyse des évaluations recueillies (cf. section 4.1.2).

      4.1.1 Production

      Collecte de données. Pour vérifier notre hypothèse, nous avons analysé un petit corpus de données lues par deux groupes d’apprenant.e.s du FLE :

       8 apprenant.e.s allemand.e.s monolingues (dont 4 locuteurs masculins ; groupe M)

       6 apprenant.e.s bilingues allemand-turc (dont 3 locuteurs masculins ; groupe B).

      Tous les participant.e.s sont né.e.s en Allemagne. Parmi le groupe B, quatre personnes avaient au moins un parent né en Allemagne ; il s’agit donc d’immigré.e.s de seconde ou troisième génération qui parlent le turc en tant que langue d’origine. Au moment des enregistrements, tous les participant.e.s de notre échantillon fréquentaient le Gymnasium1 en Allemagne, étaient âgés de 15 à 17 ans et en étaient à leur troisième année d’études en FLE. Le groupe de contrôle monolingue français (F-L1) était composé de trois locutrices originaires du nord de la France (âgées de 21 à 23 ans). Au moment de la collecte des données, elles étaient étudiantes en échange à l’université de Mayence (Allemagne). Elles avaient suivi des cours d’anglais pendant huit ans à l’école, mais n’avaient pas de connaissances avancées d’autres langues étrangères. Leur maîtrise de l’allemand étant très faible, les instructions pendant la session d’enregistrement ont été données en français.

      Les données des deux groupes d’apprenant.e.s ont été recueillies en Allemagne du Nord en 2016 dans le cadre du projet MEZ (Mehrsprachigkeitsentwicklung im Zeitverlauf ‘Une perspective longitudinale sur le développement multilingue’ ; cf. www.mez.uni-hamburg.de et Brandt et al. 2017) ; les données de contrôle françaises (F-L1) ont été enregistrées en 2018 à l’université de Mayence. Les participant.e.s ont lu à haute voix un récit bref, tiré d’un manuel scolaire : « Amandine fait du sport » (147 mots ; cf. Jouvet 2006). Les enregistrements ont été transcrits sur les niveaux orthographique et segmental en utilisant les logiciels EasyAlign (Goldman 2011) et Praat (Boersma/Weenink 2018). Les erreurs commises par l’outil de segmentation automatique ont été corrigées manuellement. Après avoir écarté tout passage caractérisé par de fortes disfluences verbales, le corpus à analyser consistait en 5 phrases par participant.e se prêtant à des analyses plus approfondies.

      Analyse des données. Pour l’analyse intonative, nous nous sommes servis du logiciel ANALOR (Avanzi et al. 2008a ; Avanzi et al. 2008b ; Delais-Roussarie/Feldhausen 2014 ; Martin 2015 : 41–43), qui attribue à chaque syllabe des valeurs de proéminence comprises entre 0 (« non proéminent ») et 10 (« proéminence la plus élevée possible ») en fonction des paramètres considérés comme pertinents pour le marquage de proéminences en français : notamment, (1) la durée relative des syllabes, (2) la moyenne de F0 relative, (3) l’amplitude du contour F0 et (4) la présence ou absence de pauses silencieuses adjacentes. Plus la valeur de proéminence attribuée par ANALOR à une syllabe finale d’un mot est élevée, plus forte est considérée la frontière de la phrase respective. Sur la base des valeurs assignées à chaque syllabe par ANALOR, nous avons déterminé des scores de déviation pour chaque apprenant en soustrayant celles-ci de la valeur moyenne atteinte par le groupe de contrôle français (F-L1). Ensuite, nous avons calculé la moyenne de ces écarts pour obtenir un score de déviation par chaque phrase et chaque participant.e. Plus le score de déviation obtenu par un.e apprenant.e était faible, plus son intonation était proche de la cible native.

      4.1.2 Perception : une tâche d’évaluation du degré d’accent

      Participant.e.s et conception de la tâche. La seconde partie de l’étude consistait en une tâche d’évaluation du degré d’accent effectuée en ligne avec deux groupes de juges, 130 (futur.e.s) professeur.e.s de FLE germanophones (groupe P) et 85 locuteur/trice.s natif/ve.s français.es, issu.e.s de France et du Canada (groupe N).1 Les informations linguistiques et sociales sur les participant.e.s sont résumées dans le Tableau 3.

Groupe P : (futur.e.s) professeur.e.s de FLE N : natif/ve.s français.es
Nombre 130 85
L1 allemand français
Lieu de résidence (habituel) Allemagne (114)2 Autriche (16) Canada (50) France (35)
Âge 18–63 moyenne 26,78 médiane 24 76 % ayant moins de 30 ans 18–58 moyenne 25,56 médiane 22 80 % ayant moins de 30 ans
Profession/plus haut niveau de formation atteint 42 (32,3 %) professeur.e.s de FLE dans différents types d’écoles (surtout Gymnasium), 88 (67,7 %) étudiant.e.s de français (en formation d’enseignant.e.s) 28 (33 %) diplôme universitaire, 55 (65 %) baccalauréat/diplôme d’études collégiales (ou comparable) 2 (2 %) brevet d’études 86 % ont suivi un cursus universitaire en lettres modernes, linguistique ou sciences du langage
Période de la collecte des données Août – octobre 2019 Septembre 2019 – janvier 2020

      Tab. 3 :

      Les participant.e.s de la tâche d’évaluation du degré d’accent

      La partie principale de la tâche en ligne, créée avec SoSci Survey (https://www.soscisurvey.de/), consistait en une évaluation des 14 réalisations de la phrase-cible 1 (Le chat s’appelle Amandine), lues par les apprenant.e.s des groupes B et M (cf. ci-dessus). Ce choix est motivé comme suit. Premièrement, pour éviter que les participant.e.s ne perdent leur capacité d’attention, nous devions nous limiter à l’évaluation d’une seule phrase par apprenant.e. Deuxièmement, une phrase non complexe a été sélectionné en raison des caractéristiques de l’intonation française (cf. section 3, ci-dessus), dont l’unité de base est la phrase accentuelle (variable) plutôt que le mot (fixe). La répartition du discours en unités intonatives est donc d’autant plus variable que la phrase respective est longue et complexe. Cela signifie qu’il est difficile de déterminer le contour d’un modèle natif pour l’intonation d’éléments complexes, ce qui complique la comparaison des données de l’apprenant.e avec les données natives. Les énoncés courts, en revanche, tels que la phrase choisie Le chat s’appelle Amandine, sont phrasés nécessairement de manière plus uniforme et se prêtent donc plus à des comparaisons.

      Dans le cadre de la tâche d’évaluation proprement dite, les participant.e.s ont été prié.e.s d’évaluer l’intonation de la phrase en ne considérant que la mélodie des enregistrements (présentés en données brutes sans aucune manipulation et dans un ordre aléatoire) et en ignorant, dans la mesure de leur possible, le niveau segmental, c’est-à-dire, les sons mal prononcés. Au début et au milieu de

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