La prononciation du français langue étrangère. Группа авторов
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Thomas 2002 attire l’attention sur la variation lexicale qu’il observe chez les apprenant.e.s : ainsi le taux de réalisation varie-t-il de 0 % (chang(e)ment, jug(e)ments), en passant par 2 % (certain(e)ment) et 10 % (boul(e)versement) jusqu’à 58 % (enn(e)mis) et 78 % (vign(e)ron). Les deux derniers mots présentent cependant des cas particuliers : la prononciation d’ennemis avec schwa est probablement influencée par le mot correspondant anglais enemy [ˈenəmi] ; la prononciation de vigneron s’explique par la réalisation de <gn> comme /nj/ et non /ɲ/ (ce qui est également répandu parmi un bon nombre de francophones natifs ; cf. Lyche 2010 : 153). Il s’agit donc probablement d’un contexte situé après deux consonnes (où le schwa se prononce ; cf. section 2.2.1) et non après une seule. De plus, les participant.e.s de l’étude élident le schwa dans 10 % des cas dans le groupe figé c(e) qui alors qu’ils ne le font qu’à 0,1 % dans tous les autres cas de clitiques après une seule consonne.
Les études précédentes montrent que quel que soit leur niveau d’apprentissage, les apprenant.e.s de FLE réalisent plus de schwas variables que les locuteurs natifs. Cependant, la (non-)réalisation du schwa semble être fortement dépendante de l’item. Outre l’élision du schwa, une autre grande difficulté se pose aux apprenant.e.s de FLE, à savoir la prononciation du timbre exact de la voyelle. Il semble donc nécessaire d’adapter l’enseignement de la prononciation et des correspondances graphème-phonème à la L1 d’origine des apprenant.e.s.
2.2.2 La liaison
Le comportement de la liaison chez les apprenant.e.s du français attire beaucoup plus l’intérêt des chercheurs que le schwa. En effet, plusieurs thèses sont dédiées à ce sujet (Mastromonaco 1999, De Moras 2011, Barreca 2015, Harnois-Delpiano 2016) ainsi que deux numéros spéciaux de revues (Racine/Detey 2015, Howard/Ågren 2019). Alors qu’à l’origine la majorité des travaux se concentrait sur des apprenant.e.s ayant l’anglais comme L1, comme dans le cas du schwa (cf. section 2.1.1), les populations étudiées se sont à présent diversifiées. Étant donné que cette contribution met l’accent sur les contextes de liaison à enseigner, nous limitons la présentation de l’état de l’art aux liaisons obligatoires et fréquentes.
Les tableaux 51 à 7 montrent que les résultats des études existantes diffèrent de manière considérable.
Contexte | Mastromonaco 1999 | Thomas 2002, 2004 | Howard 2005 | Pustka 2015 | Barreca 2015 | |
Parole spontanée | Parole spontanée + lecture | Parole spontanée | Parole spontanée | Répétition + lecture + parole spontanée | ||
DET + | 93 % (56/60) | 96 % (n= 2351) | 70–97 %2 | 3 non-réalisations | DET + SUBST : 79 %–90 %3 | |
ADJ + SUBST | 100 % (5/5) | 50 % (n = 348) | 0–50 % | 96 % | 48 %–53 % | |
PRON CL + V | 100 % (10/10) | 96 % (n = 821) | 80 %–100 % | 1 non-réalisation | PRON + V : 78 %–83 % | |
PREP mono + | 100 % (7/7) | 96 % (n = 663) | 73 %–100 % | 100 % | PREP + nom propre : 75 %–94 % | |
ADV mono+ | TOUS | 90 % (9/10) | 85 % (n = 387) (sans pas) | 0–100 % | 0–100 % selon le lexème | ADV + ADJ : 65 %–88 % |
très | --- | --- | --- | 89 % (n = 28) | --- | |
Constructions figées | 100 % (7/7) | --- | 40 %–100 % | --- | 49 %–63 % |
Tab. 5 :
La liaison obligatoire chez les apprenant.e.s en parole spontanée (et d’autres tâches).4
Les résultats montrent qu’en parole spontanée (cf. tableau 5) les étudiant.e.s ont une assez bonne maîtrise de la liaison obligatoire avec des taux de réalisation se situant entre 85 % et 100 %. Racine/Detey (2015 : 11) avaient déjà formulé dans l’introduction de leur numéro spécial : « (…) les liaisons ‘obligatoires’ ne semblent pas poser de problèmes aux apprenants avancés. » (cf. également Howard/Ågren 2019 : 5).
La lecture fournit des résultats semblables (cf. tableau 6 et 7). Nous soulignons que les résultats des quatre enquêtes présentées dans le tableau 7 peuvent particulièrement bien être comparées entre eux puisqu’il s’agit toujours de la lecture du texte PFC. On constate ici une grande différence entre les élèves de niveau A2 et les étudiant.e.s des autres enquêtes, les taux de réalisation étant beaucoup plus faibles chez ces premiers.
Mastromonaco 1999 | Howard 2005 | De Moras 2011 5 | IPFC‐japonais (Detey/Kawaguchi/Kondo 2015) |
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