La Cité Ravagée. Scott Kaelen
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Читать онлайн книгу La Cité Ravagée - Scott Kaelen страница 28
"Ça s'en rapproche par ici !" appela-t-il.
Arrivé à la crypte, il se tint debout devant sa statue et vérifia le nom effacé par le temps sur la plinthe. Cunaxa Tjiddarei. Les traits altérés étaient ceux d'une femme fière, tenant contre sa poitrine ce qui semblait être un marteau et un ciseau. La statue en bronze était dans une posture oblique, penchée vers l'avant, comme sur le point de faire une révérence à Oriken, le félicitant d'avoir trouvé son lieu de repos.
"Ouais," appela-t-il. "C'est ici !"
"Bien joué," dit Jalis dans son dos, ce qui le fit presque sauter hors de lui-même.
"Par les putain d'étoiles et de lunes, Jalis !" siffla Oriken. "Ne fais pas ça !"
Elle lui sourit. "Désolée."
À l'approche de Dagra, Jalis prit la lampe à huile et la poudrière de son paquetage et s’occupa à produire des étincelles pour enflammer un morceau de tissu à brûler. Une fois que le feu prit, elle plaça un bâton de soufre sur la flamme et s'en servit pour allumer la lampe.
Quand la lampe fut allumée, Dagra dit : "Donne-la moi." Il avait une expression hagarde mais il avait l'air plus déterminé que plus tôt.
Jalis le regarda. "Tu es sûr ?"
"Non. Mais donne quand même." Il prit la lampe et les guida vers l'entrée ténébreuse de la crypte Chiddari.
Chapitre Neuf
Rien Sans Peur
"Finissons-en avec cette affaire." Dagra souleva la lampe et scruta la cage d'escalier. Les flammes projetaient une lueur tremblante sur les murs rugueux et les marches en pierre. Au-delà du halo de lumière, la fosse du caveau s'ouvrait dans une sinistre invitation.
Se préparant mentalement, il pressa son pendentif Avato sur ses lèvres, puis avança dans l'obscurité d'un pas lent et délibéré. Un pas, deux... Ses bottes crissaient doucement dans la poussière de pierre usée. Sa respiration étouffée et le bruit des pas de ses compagnons le suivaient dans les profondeurs.
"Ne t'inquiète pas, Jalis," dit Oriken. "Si quelque chose passe au-dessus de Dag, je te protège."
Jalis rigola. "Tu es un bien brave compagnon de déclarer ça à une maîtresse-lame quand elle bloquée derrière toi dans un couloir."
"Que dit le dicton déjà ? Garde tes esprits plus affûtés que ta lame." Le ton d'Oriken était nettement enjoué mais Dagra savait que c'était pour masquer son propre malaise.
Quand il parvint à un virage dans les escaliers, Dagra se figea sur place. "Par la souffrance des dieux." La lumière de la lampe éclairait les murs à angle droit, ce qui projeta des ombres sur les pierres. De sa main libre, il saisit la poignée de son glaive.
"Que se passe-t-il ?" demanda Oriken.
"Rien. J'ai juste... Tout va bien."
"Tu ferais mieux d'oublier cette légende," conseilla Jalis.
"Ce n'est pas ce qui me dérange." Non, pensa-t-il. C'est l'obscurité. Ça, et le poids écrasant de la terre au-dessus. Et le fait qu'on soit en train de descendre dans un endroit encore plus abandonné des dieux que l'ensemble des Terres Mortes.
Il scruta les ténèbres au-delà du coude avec angoisse. Pour autant qu'il sût, l'escalier était vide.
"Je me comporte comme une petite fille qui croit aux fantômes," marmonna-t-il, se forçant à poursuivre la descente. Sauf que, si les fantômes existaient, c'est bien dans cette crypte impie qu'ils se trouveraient.
Après le virage suivant, les marches débouchèrent sur un sol plat qui s'étendait en un couloir long et étroit. Des étais de bois couraient le long des murs entre des dalles de pierre carrées. Des amas de toiles d'araignée poussiéreux pendaient depuis les coins des traverses. L'obscurité, humide et pénétrante, alliée à l'odeur de moisi qui provenait de la gorge noire du couloir, envoya un frisson le long de la colonne vertébrale de Dagra.
"Foutues Dyades," dit Oriken, obligé de se pencher dans l'espace exigu.
Dagra le fusilla du regard. "S'il te plaît, ne jure pas pendant que je prie."
Oriken inclina la tête davantage, cachant son visage dans l'obscurité ainsi que son sourire narquois.
"Sérieusement, j'ai entendu la même désinvolture de ta part depuis qu'on était gosses et ça ne vaut vraiment pas la peine qu'on en discute. Ce n'est pas du tout le moment de me pousser à défendre l'existence des forces d'au-dessus, d'au-dessous et par-delà Verragos que je sais être réelles et que tu t'obstines à—"
"Tout ce que j'ai dit, c'était Foutues Dyades."
"Ha !" Dagra leva les yeux. "J'espère que tu n'es pas si occupé à jurer que t'as pas le temps de voir qu’il y a des toiles d'araignée."
Oriken s'arrêta et gémit. "Par les étoiles... Il fallait qu'il y ait des toiles d'araignée ici, n'est-ce pas ? J'aurais pu le parier."
Dagra poursuivit sa marche, Oriken le suivant de près. Peu de temps après, ils aperçurent une arcade ouvrant sur quelque horreur impie qui les attendait à l'intérieur. Tous ses sens concentrés sur l'arcade sombre, il faillit s'évanouir et manqua de laisser tomber la lampe quand le cri d'Oriken transperça le couloir. Le cœur de Dagra battit à tout rompre quand il se retourna pour voir Oriken se dandiner et battre des bras avec affolement, battant le rebord de son chapeau et reculant en plein sur Jalis, amusée.
Elle l'attrapa par la taille, sans doute plus pour se protéger de son poids que pour calmer ce balourd sans cervelle. En dépit de sa petite stature, elle parvint sans mal à arrêter leur compagnon de haute taille dans sa lancée.
Les mouvements d'Oriken avaient provoqué un nuage de poussière et un fin voile restait en suspens dans le corridor, réduisant davantage leur visibilité. Les cheveux en sueur et décoiffés, alors qu'il retirait son chapeau, Oriken fixa avec effroi les toiles d'araignée qui s'étaient accrochées au rebord et sur la couronne gondolée de son chapeau. Avec une grimace, il s'en débarrassa.
Jalis posa ses mains sur ses hanches, leva le menton et lui jeta un regard déçu.
Remarquant le reproche, Oriken haussa les épaules tout en s'excusant et remit son chapeau sur la tête. "Ah ! Ça me fout les jetons !"
Dagra soupira. "On le sait !"
Jalis ne pouvait réprimer son sourire narquois, puis elle dit, "Tu en as raté une, là." Elle tendit le bras et retira un fil de toile de sa barbe, puis l'essuya contre le mur. "Voilà. C'est fini." Elle plissa les lèvres, puis rajouta, "Vas-tu maintenant te comporter comme un brave sabreur ?"
"J'avais bien dit qu'on aurait mieux fait d'emmener