La Cité Ravagée. Scott Kaelen

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La Cité Ravagée - Scott Kaelen

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secoua la tête et tourna son attention vers l'arcade plongée dans les ténèbres. Il avança prudemment, chaque pas amenant son lot d'angoisse. Ses peurs avaient repris le dessus.

      Je n'ai aucune hâte à aller trouver ce qui se cache là-bas, pensa-t-il. Personne n'est entré dans ce caveau mortuaire depuis des siècles. C'est contre nature ! Mais bon, on est arrivés jusqu'ici, à défaut on ramènera une bonne histoire. Ressaisis-toi. On y est presque.

      Il atteignit l'arcade et s'immobilisa. "Pour une pièce de cuivre, pour une pièce d'argent," grommela-t-il. Prenant une profonde inspiration, il franchit le seuil et entra dans un couloir au plafond haut, beaucoup plus large que le couloir exigu. Tout était silencieux et immobile. Trop calme. Trop immobile. Il scruta dans l'obscurité pendant un long moment. Les poils sur son cuir chevelu s'étaient dressés alors qu'il fit un pas de côté pour laisser les autres passer.

      Oriken se pencha pour franchir l'arcade en souriant et s'étira de toute sa hauteur. "Ah, voilà qui est bien mieux !"

      "Content que tu sois heureux," dit Dagra, "mais pourrais-tu exprimer ta joie avec un peu moins de bruit ?"

      "Ah, allez, Dag. L'incident de la cave, c'était il y a des années."

      "Ouais, parfaitement ! Sept, pour être précis. Et je n'ai pas besoin que tu me le rappelles encore une fois, merci beaucoup."

      Oriken railla. "Si tu continues à crier comme ça, tu vas finir par réveiller les morts, sans parler des plafonds qui risquent de s’effondrer et les entrées qui seront bloquées."

      Dagra frissonna, serra les dents et lança à Oriken un regard furieux.

      "Les mômes, ça suffit," Jalis les rappela à l'ordre. "Gardez vos plaisanteries pour quand on sera de retour sur la lande. Vous pourrez même plaisanter tout le long du chemin du retour mais essayons de nous comporter comme des sabreurs pendant que nous sommes ici." Elle regarda Dagra. "Je te laisse nous guider."

      Il avança avec précaution dans le hall. La flamme de la lampe vacillait alors qu'il la balançait de droite et de gauche pour scruter les alcôves creusées dans les murs à intervalles réguliers. Des ombres tremblaient tout autour d'eux comme des spectres fuyant le halo de lumière. Dans les alcôves ainsi que sur des piédestaux alignés le long du centre du couloir, des assortiments de pierres précieuses captaient la lumière ; il reconnut de l'obsidienne, de la pierre d'étoile, du lapis, des cymophanes, de la pierre de tonnerre et plusieurs autres pierres, jolies mais peu précieuses. À l'arrière de l'une des alcôves, une pierre de soleil veinée de rouge attira son attention. Il s'en approcha pour la regarder de plus près. Le joyau était enchâssé à hauteur de taille au centre d'une dalle de granit allant des genoux de Dagra jusqu'à sa poitrine, deux fois plus grande en largeur, et dont les côtés étaient fermement encastrés dans des piliers d'angle. Il saisit la pierre de soleil pour la déloger mais elle était fermement incrustée dans le granit.

      Il y avait des mots et des dates gravés autour de la pierre. Dagra se pencha plus près mais les lettres gravées étaient en himaerien ancien et à peine lisible. Secouant la tête, il retourna vers le couloir.

      Alors qu'il passait près d'un piédestal central, la lampe illumina des éraflures dans la poussière à quelques pas d'eux. Il s'en approcha et s'accroupit pour mieux observer ces traces dans le sol poussiéreux. Oriken et Jalis le rejoignirent. "On dirait que nous ne sommes pas les premiers," dit-il.

      "Probablement des rats," dit Oriken envers qui Jalis leva un sourcil. "De très gros rats, alors ?" Dagra lui lança un regard désapprobateur. "Bon !" Il haussa les épaules. "Un nargut, alors. Et il y a probablement un terrier quelque part."

      "Pas des rats." Il y avait une pointe d'inquiétude dans la voix de Jalis. "Pas un nargut non plus, Oriken, mais merci pour la suggestion. Et, quoi que ce soit, ça se déplace sur deux jambes. Peut-être un cravant. Mais je pense que nous sommes d'accord, c'est peu probable, puisque le cimetière est fermé."

      "Moins probable qu'un nargut ?"

      Jalis ferma les yeux. "Oublie ce nargut. Je t'en attraperai un plus tard, si tu y tiens. Tu pourras lui nouer une corde autour du cou et le garder comme animal de compagnie en chemin." Puis en plissant des lèvres, elle ajouta, "Ces empreintes sont loin d'être fraîches, c'est important de le remarquer."

      "Tu crois que ça date de quand ?" demanda Oriken.

      "Étant donné que cette crypte n'a probablement pas été entretenue depuis votre Grand Soulèvement... c'était quand déjà ? Au début du cinquième siècle ?"

      "À peu près, oui," dit Dagra qui gardait un œil sur les ténèbres autour d'eux.

      Jalis se releva ; Dagra et Oriken en firent de même. "Dans ce cas," dit-elle, "il doit y avoir là une couche de poussière vieille de deux ou trois siècles."

      "Ouh la," dit Oriken. "Ces empreintes n'auraient pas été recouvertes de poussière depuis tout ce temps ?"

      "Pas nécessairement. La couche de poussière dans la crypte n'est pas vraiment épaisse, comme celle qu'on trouverait dans une maison après le même nombre d'années. Ces empreintes pourraient ne dater que de quelques décennies." Les coins de ses lèvres se relevèrent en un sourire sans joie. "Dagra, je t'invite à prier pour que ce soi-disant joyau funéraire soit encore là. Orik, toi, tu peux invoquer les étoiles et les lunes, si ça te fait plaisir. Pour ma part, après ce long voyage sinistre au bout de nulle part, j'ai hâte de mettre la main sur notre trésor. Mais si quelqu'un nous a devancés..."

      "Pas de conclusions hâtives," dit Dagra. Moi qui commençais à me faire à l'idée que peut-être on allait le trouver, ce joyau, après tout.

      Les pièces d'argent de ce contrat leur assureraient des repas chauds et des chopes pleines pour une année entière et pour tous les trois. Même la part de Maros en tant qu'Officiel de la Guilde lui rapporterait un petit pactole. Aucun d'entre eux n'avait les moyens de cracher dessus.

      Ils reprirent leur progression dans le couloir. Dagra ouvrit la marche, muni de la lampe, en suivant les anciennes traces de pas et vérifiant les alcôves de part et d'autre. Il examina chacune d'entre elles à la recherche du joyau mais elles ne contenaient que des dalles de granit et des pierres de peu de valeur.

      "J'ai remarqué une chose à propos de cette salle," dit Oriken en se frottant la barbe. "Depuis le couloir derrière nous, je n'ai pas vu l'ombre d'une toile d'araignée. À moins que le plafond là-haut n'en soit infesté ; heureusement, on n'en voit pas grand-chose et donc nous ne saurons pas."

      Dagra regarda Jalis. "Il a raison."

      "C'est presque comme si..." le visage d'Oriken semblait plongé en pleine concentration.

      Dagra s'impatientait. "Oui ?"

      Oriken leva les bras en signe d'abandon. "Je ne sais pas c'est presque comme quoi. Quelque chose, sans doute."

      "Merci pour ta perspicacité," dit Jalis. "Qui a besoin d'un oracle quand on a Oriken ?"

      "Ouais, oublie ça." Il abaissa le rebord de son chapeau et ils reprirent leur progression en silence.

      Pour Dagra, l'obscurité devenait de plus en plus oppressante et étouffante au fur et à mesure qu'ils avançaient. Il essuya la sueur de son front du dos de la main et tira sur le col de sa chemise déjà desserré. D'ici, le plafond

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