La Cité Ravagée. Scott Kaelen

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La Cité Ravagée - Scott Kaelen

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de l'un de ces trous, avec un pauvre cadavre dont le corps a été abandonné à la putréfaction et l'âme vouée à l'errance dans les limbes et que nous, nous ayons à grimper et fourrager dedans..."

      Jalis claqua des doigts sous le nez de Dagra. "Arrête ça tout de suite. Tu continues sur ta lancée et je t'aiderai à trouver un remède expéditif contre ta phobie."

      "Hein ?" Confus, Dagra fronça les sourcils, puis il suivit le regard de Jalis en direction de l'alcôve tapissée de toile d'araignée. Il la regarda de travers et elle hocha de la tête alors qu'il reculait d'un pas. "Tu ne ferais pas ça."

      Elle posa un doigt sur ses lèvres. "Alors chut, Dag. Tous les deux." Regardant tour à tour Dagra et Oriken, elle abaissa les yeux vers les traces de pas dans la poussière. "Je n'aime pas ça mais, je viens de réaliser un truc à propos de ces empreintes."

      Dagra soupira, "De bonnes nouvelles, pour changer ?"

      Jalis lui fit un coup d'œil sarcastique.

      "Vas-y, crache le morceau."

      "Tu avais vu juste quand tu disais que tu n'avais vu aucune trace de vandalisme. Ça m'a fait réfléchir. Si quelqu'un était entré ici, il aurait du y avoir deux séries de traces de pas. Une qui y entre, et une autre qui en sort. Mais, à part nos propres traces, je n'en ai vu qu'une."

      Un doute envahit Oriken. "Tu penses que celui qui est entré n'en est jamais ressorti ? Qu'il est... mort ici ? Oh ! Tu penses qu'il y a une autre sortie !"

      "C'était ma première idée. Mais s'il y a un autre accès, la carte n'en dit rien. Mais là n'est pas la question. Regardez." Elle pointa en direction des décombres et Dagra suivit le mouvement de sa lampe pour éclairer l'endroit. "Les traces s'arrêtent là," dit Jalis, l'air assombri.

      Ce que Dagra avait vu était juste. Au-delà, la poussière n'avait pas été dérangée. Alors qu'un scénario lugubre se faisait jour dans son esprit, il se frotta le menton de son pouce. Il regarda Jalis avec prudence et secoua la tête. "Ne le dis pas."

      "Il ne s'agit pas de quelqu'un qui est venu," dit-elle. "Mais de quelqu'un qui en est sorti."

      "Il fallait que tu le dises, vraiment ?"

      Oriken croisa les bras. "De mieux en mieux."

      Jalis haussa les épaules, comme à regret.

      "Pour l'amour des dieux," grommela Dagra. "C'est à mourir de trouille avant même d'avoir trouvé ce maudit bijou. Allez, on continue à chercher." Il pinça les lèvres et sortit son glaive de son fourreau tout en regardant ses compagnons dans les yeux.

      Oriken inclina la tête et dégaina son sabre.

      Bien qu'elle les gardât dans leurs fourreaux, Jalis vérifia ses poignards qu'elle gardait accrochés à sa cuisse et à sa taille. "D'accord," dit-elle. "Mais savoir à quoi nous faisons face ne peut que nous donner un avantage."

      Dagra bougonna. "Tu ne diras pas ça quand le seul avantage qu’on aura est que j’ai chié dans mon froc."

      Ils poursuivirent leur progression dans la chambre funéraire, inspectant rapidement chaque alcôve en passant, jusqu'à ce qu'ils parvinrent finalement au fond de la crypte. Devant eux, une grande dalle rectangulaire en granit était ancrée dans le sol et dont la hauteur atteignait le haut du chapeau d'Oriken. Une rangée de piédestaux à hauteur de taille courait le long de chaque mur et sur chacun d'eux reposait une collection de pierres précieuses recouvertes de poussière.

      Il fut bouche bée quand il découvrit sa particularité principale. Serti dans le granit à hauteur des yeux de Dagra se trouvait un joyau magnifiquement ciselé et dont la taille faisait deux fois son poing. Par les Dyades, la vieille Cela ne plaisantait pas. Elle n'a pas exagéré non plus.

      Une bande d'argent encerclait le bijou, le maintenant fermement dans son châssis de pierre. Les reflets de la lampe à huile scintillaient sur la surface du joyau aux multiples facettes, lançant des reflets roses et verts.

      "Douce Khariali," murmura-t-il, invoquant le nom de la déesse primitive des pierres et des métaux.

      "Douce Khariali, comme tu dis," lui fit Oriken en écho. "Le voilà donc !"

      "Il est magnifique," murmura Jalis.

      Dagra posa la lampe sur le piédestal le plus proche, repoussant les pierres qui s'y trouvaient pour faire de la place, et fit un pas en arrière. C'était peut-être son imagination, ou la façon dont la lumière se reflétait sur les nombreuses facettes du joyau, mais il semblait en émaner une chaleur, non pas physique, mais plutôt comme une quiétude qui touchait l'âme. Cette pierre avait été placée dans une chambre funéraire mais sa place devrait être ailleurs, tout comme Dagra souhaitait être ailleurs. Il serait heureux de l'emmener avec lui.

      "Je m'attendais à quelque chose comme un diamant," dit Jalis avec humilité. Elle avança d'un pas pour toucher la surface anguleuse du doigt. "Mais ceci n'est pas qu'un simple diamant, ou bien je suis une poissonnière."

      Elle en a bien le droit, pensa Dagra. Comparés à celui-ci, les quelques diamants qu'il avait vu jusque là n'étaient que morceaux de verre.

      Les mots Ladjie Cunaxa Tjiddarei ainsi que les dates 152 et 225 étaient gravés en lettres ornementales au-dessus du bijou. D'anciens symboles étaient mêlés à de l'himaerien ancien et du sosarran ancien et les lettres formaient des cercles concentriques autour du joyau. Dagra supposait que ces mots représentaient soit une prière, soit un résumé de la vie de la dame.

      "Elle est morte bien avant le fléau," remarque Oriken.

      "Elle était probablement la première de sa lignée," dit Jalis. "Ou la première qui soit devenue importante, en tout cas. Sa place tout au fond de la crypte suggère qu'elle a été la première enterrée ici."

      "Comment les bâtisseurs ont su combien de Chiddari il y aurait ?" demanda Oriken. "On dirait que toutes ces alcôves abritent des tombes. Leur hypothèse a été bien menée."

      "Je pense que seules les personnes importantes ont leur place dans le caveau familial. Les autres sont probablement enterrés au dehors. Et si on prenait le temps d'inspecter chacune des alcôves, on découvrirait peut-être qu'elles ne sont pas toutes occupées, mais simplement réservées."

      Dagra bougonna. "C'est dommage que la vieille Cunaxa n'ait pas été la dernière a être enterrée ici. Ça nous aurait évité de traverser toute la longueur de ce maudit endroit."

      "Mais je suppose que si elle avait vraiment été enterrée tout proche de l'entrée," dit Oriken, "elle ne serait pas celle qui veille sur le joyau, non ?"

      Dagra lui lança un regard glacial avant de reporter son attention sur le joyau. Il montra du doigt un groupe de symboles sculptés dans l'inscription qui entourait le joyau. "Voilà quelques unes des runes qui t'intéressent, Jalis. Comme celles sur mon épée." Il porta la grande lame de son glaive sous la lumière de la lampe, montrant les inscriptions obscures qui couraient sur sa longueur. "Attik quelque chose, non ?"

      "Antik rukhir." L'accent sardayen de Jalis donnaient à ces mots un ton mystique, accentuant le k à la fin d'antik d'un claquement sec de la langue et roulant le r à la fin de rukhir. Elle se pencha pour observer les runes de plus près. "Le langage de l'Ère Ombrale

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