Un drame au Labrador. Vinceslas-Eugène Dick

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Un drame au Labrador - Vinceslas-Eugène Dick страница 9

Серия:
Издательство:
Un drame au Labrador - Vinceslas-Eugène Dick

Скачать книгу

en ces termes aigres-doux:

      —C'est bon, les enfants.... Puisque mossieu Jean le veut, on attendra que les voisins fassent la première visite.

      C'est plus «huppé»!

      On n'attendit pas longtemps.

      Le lendemain dans la matinée, deux solides gars, montant une petite chaloupe, abordaient en face de l'habitation Labarou.

      Gaspard se trouvait là, d'aventure.

      —Venez, camarades, dit-il aux étrangers, qu'il semblait déjà, connaître... Mais ne parlez à personne de notre rencontre d'hier soir; mon cousin m'en voudrait de l'avoir devancé....

      —Ni vu, ni connu! firent les jeunes gens en riant.

      Arthur accourait.

      Mimie derrière sa mère, regardait par l'entrebâillement de la porte.

      Jean Labarou était invisible.

      Sans faire attention à Gaspard, qui ouvrait la bouche pour parler, Arthur donna une bonne poignée de main aux nouveaux arrivés, tout en leur disant:

      —Soyez mille fois les bienvenus, mes amis.... Savez-vous que çà devenait furieusement ennuyeux de ne voir toujours que nos figures, qui ne sont pas déjà si avenantes, jugez-en!....

      —Hé! hé! il y en a de pires aux Iles.... répliqua galamment le plus vieux des visiteurs.

      —Ah! dame! je plains ceux qui les possèdent.... Mais, dites donc.... jetez le grappin et allons voir les bonnes gens.... Je les sens qui grillent d'impatience.

      —Allons! firent les gars, se laissant conduire do bonne grâce.

      On pénétra pêle-mêle dans la maison, le bouillant Arthur tenant la tête.

      —Père et mère, et toi Mimie, voici nos voisins.... annonça-t-il sans plus du cérémonie.—A propos, comment vous appelez-vous?.... Nous autres, notre nom est Labarou: le père Jean Labarou, la mère Hélène Labarou, le garçon que je suis, Arthur Labarou, la fille Euphémie Labarou,—plus connue sous la petit nom de Mimie; enfin ce garçon discret et sage que vous avez vu tout d'abord s'appelle, lui, Gaspard Labarou.... Voilà!

      Arthur, ayant ainsi désigné chaque membre de la famille par ses noms et prénoms, mit les poings sur ses hanches et reprit baleine.

      Ce n'était pas sans besoin!

      On se donna la main à la ronde, comme de vieux amis qui se retrouvent. Après quoi, l'aîné des deux frères, sans répondre directement, dit;

      —Ça nous fait plaisir, tout de même, nom d'un loup marin, de rencontrer des pays sur cette bigre de côte,—car vous êtes de Saint-Pierre n'est-ce pas?

      —De Saint-Malo! se hâta de rectifier Jean Labarou.

      —C'est tout comme. Notre père aussi était de là.

      —Ah!... et son nom?

      —Pierre Noël.

      —Pierre Noël!.... Vous êtes les fils de Pierre Noël? s'écria Jean Labarou, pâlissant affreusement.

      —Oui. L'auriez-vous connu, par hasard?

      Jean fut quelques secondes sans répondre.

      Puis il dit d'une voix changée:

      —Non, pas précisément.... Mais j'en ai entendu parler aux Iles.

      —Vous savez alors comment il a fini, ce pauvre père?

      —Dans une rixe, n'est-ce pas? bégaya Jean.

      —Malheureusement, oui: d'un coup de couteau en pleine poitrine.

      —Le pauvre homme! murmura, Labarou, qui se remettait peu à peu.

      —Nous étions bien jeunes alors, dit le fils aîné de Pierre Noël, et c'est à peine si nous nous rappelons vaguement cette terrible affaire.

      —Vous a-t-on dit le nom de... celui qui a tait le coup?

      —Oui, c'est un nommé Jean Lehoulier.

      —Il a sans doute été puni?

      —On n'a jamais pu mettre la main dessus.... Il disparut avec sa famille dans la nuit qui suivit l'affaire et, depuis, on ne sait pas ce qu'il est devenu.

      —Il aura péri en mer, sans doute!

      —C'est, probable, car il luisait, cette nuit-là, au dire de ma mère, un temps de chien; et sa barque qui n'était pas grande, n'a pas dû résister à la bourrasque.

      Que Dieu ait pitié de lui et des siens! dit gravement Jean Labarou. Lui seul est le juge des actions des hommes.

      Puis, changeant brusquement de sujet:

      —Comme ça, vous venez pour vous établir ici?

      —S'il y a moyen d'y vivre!—Ça ne va plus la-bas.

      —On vit partout, mon garçon, quand on n'est pas trop exigeant.

      —Ah! pour ça, la misère nous connaît... Il n'y a pas toujours eu du pain blanc dans la huche.

      —Je conçois.... fit Jean avec une émotion contenue. On vous aidera, mes enfants. Vous n'aurez qu'un signe à faire, vous savez.... N'allez pas au moins vous gêner avec nous: ça me ferait de la peine, là, vrai.... Et, pour commencer par le commencement, mes fils, vous allez tout de suite donner un coup de main à vos amis pour qu'ils se construisent sans retard une maisonnette.... C'est le plus pressé.

      —Bravo, père! s'écria Arthur.

      —Bien parlé, mon oncle! appuya Gaspard.

      —Vous êtes trop bon.... Merci, tout de même.... Ça n'est pas de refus... murmurèrent les jeunes Noël, enchantés.

      —Allez, mes enfants... Ah! mais non; il faut dîner tout d'abord.

      —C'est ce que j'allais dire, put enfin articuler la mère Hélein;, jusque là muette, contre son habitude.

      —C'est que les femmes... voulut objecter l'aîné des Noël, qui s'appelait Thomas.

      —Nous attendent... acheva le cadet, Louis.

      —Vous les rejoindrez tous ensemble, aussitôt la dernière bouchée avalée.

      —Dame! puisque vous êtes assez honnêtes....

      —C'est dit. Allons, femme, attise le feu.

      —Dans un quart-d'heure, tout sera prêt.

      Point

Скачать книгу