La maison d'un artiste, Tome 2. Edmond de Goncourt

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La maison d'un artiste, Tome 2 - Edmond de Goncourt

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«Recueil de pièces pour et contre concernant l'affaire de mademoiselle Petit, actrice de l'Opéra de Paris. A Cythère, de l'imprimerie de Vénus, 1741.»

      A propos de la révocation de cette danseuse, qui s'était laissé surprendre dans sa loge par sa camarade, mademoiselle Jaquet, dans le moment où elle avait des complaisances, la toile levée, pour un quidam.

      Mademoiselle Prévost. – Mémoire pour la demoiselle Prévost en réponse à celui de M. l'ambassadeur de Malte (copie manuscrite du temps).

      Le premier de ces mémoires, où la verve de style d'un avocat dans une affaire scandaleuse, commence à amuser la Cour, la ville et les provinces, et qui nous montre le coup de cœur du chevalier de Mesme devant la danse de Fanchonette, et son entrée dans la pauvre chambre où errent quatre chaises et une bergame, et son offre de se charger des mémoires du rôtisseur et du cabaretier. Puis changement de décoration. Voici le chevalier de Mesme, bailli de Malte, ambassadeur, et aussitôt beaux habits, bijoux, avec meubles et vaisselle plate, et maison montée, dont un jour Fanchonette, devenue Mlle Prévost, prie, d'un air digne, le bailli d'en sortir.

      Saint-Huberty. – Papiers de famille.

      – Recueil de lettres adressées à son amant et plus tard son mari, le comte d'Antraigues.

      Ces papiers et lettres doivent paraître dans une biographie de la Saint-Huberty, sous presse.

      COMÉDIE-FRANÇAISE

      Mademoiselle Candeille. – Recueil de lettres du commencement du xixe siècle, relative à sa littérature, à ses romans. Une de ses lettres raconte qu'un moment, les jeunes élèves de David ont porté des barbes postiches de philosophes grecs, et cette lettre contient un post-scriptum de son mari Perié, s'inscrivant, pour son compte, contre le mot postiche.

      Mademoiselle Contat. – Lettre autographe, signée de ses initiales (sans date), dans laquelle elle conjure un homme d'affaires de lui épargner une saisie «qui ferait un esclandre dans sa maison et lui causerait un chagrin mortel».

      Mademoiselle Clairon. – Ordre de doubler la demoiselle Dangeville, signé du duc de Gesvres:

      Nous duc de Gesvres, Pair de France, Premier gentilhomme de la chambre du Roi,

      Voulant que chacun des acteurs et actrices de la Comédie-Française se prête à tout ce qui peut faire le bien du service, et connaissant la nécessité d'avoir plus d'une actrice pour remplir les rôles de soubrette, en expliquant en tant que besoin est l'ordre de réception donné à la demoiselle Clairon, lui ordonnons de se tenir prête à doubler la demoiselle Dangeville dans tous les rôles de son emploi.

      Mandons à M. de Bonneval, Intendant des Menus Plaisirs, en exercice, de tenir la main à l'exécution du présent ordre.

      Fait à Versaille le 30 décembre 1743.

      – «Mémoire pour le sieur de Lanoue, la demoiselle Gaussin et consorts, opposants à la réception de la demoiselle Clairon.»

      Ironie moquant les effarouchements de pudeur des vertus de la Comédie-Française: «Quelle humiliante rivalité pour la demoiselle Gaussin! L'innocence de ses mœurs n'aurait-elle pas dû la soustraire à de pareils accidents?» Et la brochurette rappelle l'humaine parole qu'elle avait souvent à la bouche: «Et comment en effet est-il possible de refuser un galant homme, qui se présente de bonne grâce et nous presse avec instance!»

      – Histoire de mademoiselle Cronel, dite Fretillon, actrice de la Comédie de Rouen, écrite par elle-même. La Haye, 1758.

      Roman allusif aux commencements de la tragédienne.

      – «Mémoires de mademoiselle Clairon, actrice du Théâtre-Français, publiés par elle-même, 1822.»

      Mademoiselle Dangeville. – «Lycée des arts. Éloge de la citoyenne Dangeville, ancienne artiste du Théâtre-Français. Fait et prononcé par le citoyen Molé, artiste du même théâtre, et membre du Directoire du Lycée des Arts, le 20 fructidor an II de la République Française une et indivisible. De l'imprimerie de Lenormant.»

      Mademoiselle de la Motte. – «Éloge de mademoiselle de la Motte, de la Comédie-Française.» (Tiré du Nécrologe.)

      Mademoiselle Duclos. – «Mémoire pour Marie-Anne de Chasteauneuf-Duclos. Demanderesse. Contre Pierre Chemin, tuteur de Pierre-Jacques Chemin, son fils, défendeur.»

      C'est une pièce du procès de la vieille Duclos, demandant la nullité de son mariage avec un jeune mari de dix-sept ans, tombé, un jour d'incendie, dans sa chambre, en chemise.

      – «Réponse au mémoire intitulé: Accusation de bigamie par une seconde femme contre un mari, dont la première femme a esté enlevée et déguisée pendant sept ans sous l'habillement d'homme, et est morte chez demoiselle Duclos, comédienne, et a été inhumée à Saint-Sulpice sous le nom de Chevalier de Morsan. Paris, 1734.»

      Trouble et mystérieux procès, qui laisse indécise la question du sexe de l'individu mâle ou femelle, qui se cachait sous le lit ou dans la ruelle de la comédienne, quand quelqu'un entrait.

      Mademoiselle Dumesnil. – «Lettre d'un négociant de Marseille à un de ses amis de Paris.»

      A propos des représentations de la Dumesnil, au mois d'août 1753, à Marseille, pendant lesquelles le duc de Villars, gouverneur de la province, avait fait doubler les places, au profit de la tragédienne.

      – «Mémoires de mademoiselle Dumesnil en réponse aux Mémoires d'Hippolyte Clairon par Dussault. Paris, 1829.»

      Mademoiselle Durancy. – «Notice sur Mademoiselle Durancy.» (Tirée du Nécrologe.)

      Mademoiselle Gaussin. – «Éloge de mademoiselle Gaussem», qui serait le vrai nom de l'actrice. (Tiré du Nécrologe.)

      – «Réponse pour mademoiselle Gaussin à Mademoiselle d'Arimath, de l'Opéra-Comique, en forme d'une lettre, adressée à M. Fagon, sur sa nouvelle pièce, intitulée «l'Heureux Retour».

      Madame Joly. – «Aux Mânes de Marie-Élisabeth Joly, artiste célèbre du Théâtre-Français, par Dulomboy, ancien capitaine de cavalerie, Paris, an VII de la République.»

      Joli petit monument typographique, avec les deux figures dessinées par Dugoure, et la musique gravée de ses tristes romances, par l'ami, l'amant, l'époux de l'actrice.

      Mademoiselle Lange. – Lettre autographe signée de son nom de femme mariée: Simon.

De Meudon, 18 fructidor.

      Combien vous devez m'en vouloir! et combien vous avez raison. Je n'ai pas d'excuses à mes yeux, jugez aux vôtres. Je ne conçois pas ma négligence; elle ne vient pas cependant de mon cœur, je puis vous l'assurer.

      Papa se porte à merveille, il est d'une égalité tout à fait aimable, pas un moment d'humeur, grâces vous soient rendues! Il me parle beaucoup de vous, ce n'est pas le moment où, à mon avis, il parle le moins bien. Je comptois beaucoup sur le plaisir de vous voir cette année, je n'y ai pas encore renoncé, mais je crains que ce ne soit pas tout de suite. Les plaisirs de Paris sont bien monotones: quelques concerts donnés dans des cafés en plein air, exécutés par de malheureux artistes si honteux ou si tristes d'en être réduits là, qu'ils se sont faits mettre en cage pour n'être pas vus. Plus de société, tout le monde est retiré à la campagne. Moi je suis triste, mais

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