Esclave, Guerrière, Reine . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Esclave, Guerrière, Reine - Морган Райс страница 7
Ceres resta allongée sur place, les poumons bloqués. Elle étouffait et avait la tête qui tournait. Elle essaya de se mettre à quatre pattes mais retomba rapidement.
A bout de souffle, le visage contre le sable râpeux, elle vit l'omnichat se diriger vers Sartes. Quand elle vit son frère dans un tel dénuement, elle sentit ses tripes prendre feu. Elle se força à inspirer et comprit avec une clarté sans défaut ce qu'il fallait qu'elle fasse pour sauver son frère.
L'énergie l'inonda et lui donna immédiatement de la force. Elle se releva, ramassa l'épée et se précipita si vite vers l'animal qu'elle fut convaincue d'être en train de voler.
Maintenant, l'animal était à trois mètres d'elle. Deux et demi. Deux. Un et demi.
Ceres serra les dents et se jeta sur le dos de l'animal, plongeant les doigts dans sa fourrure aux poils raides avec insistance dans une tentative désespérée de lui détourner l'attention de son frère.
L'omnichat se redressa sur ses pattes arrière et secoua le haut de son corps en faisant gigoter Ceres dans tous les sens. Cependant, la fermeté de son emprise et sa détermination étaient plus fortes que les tentatives de l'animal de se débarrasser d'elle.
Quand la créature se remit à quatre pattes, Ceres saisit l'occasion. Elle leva son épée haut en l'air et frappa l'animal au cou.
L'animal poussa un cri strident et se leva sur ses pattes arrière. La foule rugit.
Tendant une patte vers Ceres, la créature lui perça le dos de ses griffes et Ceres poussa un cri de douleur car les griffes la perforaient comme des poignards. L'omnichat la saisit et la jeta contre le mur. Elle atterrit à plusieurs mètres de Sartes.
“Ceres !” hurla Sartes.
Ceres avait les oreilles qui sifflaient. Elle s'efforça de se redresser. Elle sentait palpiter l'arrière de sa tête et un liquide chaud lui coulait le long du cou. Elle n'avait pas le temps d'évaluer la gravité de la blessure. L'omnichat lui fonçait à nouveau dessus.
L'animal se ruait vers elle et Ceres ne savait plus quoi faire. Sans même réfléchir, elle leva instinctivement une paume et la tendit devant elle. C'était la dernière chose qu'elle pensait qu'elle verrait jamais.
Juste au moment où l'omnichat se jetait sur elle, Ceres eut l'impression qu'une boule de feu s'allumait dans sa poitrine et, soudain, elle sentit une boule d'énergie lui jaillir de la main.
A mi-course, l'animal se ramollit soudain.
Il s'effondra par terre et s'arrêta en dérapant sur ses pattes. S'attendant à moitié à ce que l'animal reprenne vie et vienne l'achever, Ceres retint son souffle en le regardant là où il était allongé.
Cependant, la créature ne bougea pas.
Déroutée, Ceres regarda sa paume. N'ayant pas vu ce qui s'était passé, la foule pensait probablement que l'animal était mort parce qu'elle l'avait frappé avant avec son épée. Cependant, elle savait que tel n'était pas le cas. Une force mystérieuse avait jailli de sa main et avait tué l'animal en un instant. Quelle force était-ce ? Rien de semblable ne s'était jamais produit et elle ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait.
Qui était-elle pour détenir un tel pouvoir ?
Inquiète, elle laissa retomber sa main par terre.
Elle leva les yeux avec hésitation et constata que le stade s'était tu.
De plus, elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Avaient-ils vu eux aussi ce qui s'était vraiment passé ?
CHAPITRE DEUX
Pendant une seconde qui sembla durer indéfiniment, Ceres sentit tous les regards lui peser dessus pendant qu'elle restait assise là, engourdie par la douleur et l'incrédulité. Plus que les répercussions à venir, elle craignait le pouvoir surnaturel qui rôdait en elle et qui avait tué l'omnichat. Plus que tous les gens qui l'entouraient, elle avait peur de regarder en elle et de voir une personne qu'elle ne connaissait plus.
Soudain, la foule silencieuse et hébétée poussa un rugissement. Ceres mit un certain temps à comprendre que les spectateurs l'acclamaient.
Une voix se différencia des autres.
“Ceres !” hurla Sartes à côté d'elle. “Tu es blessée ?”
Elle se tourna vers son frère, qui était lui aussi encore allongé là, sur le sol du Stade, et elle ouvrit la bouche. Cependant, aucun mot n'en sortit. Elle était à bout de souffle et se sentait abasourdie. Avait-il vu ce qui s'était vraiment passé ? Elle ne savait pas si les autres l'avaient vu mais, à cette distance, ce serait presque un miracle si son frère n'avait rien vu.
Ceres entendit des bruits de pas puis, soudain, deux fortes mains la remirent debout.
“Sors, maintenant !” grogna Brennius en la poussant vers la porte ouverte qui se trouvait à sa gauche.
Les plaies par perforation qu'elle avait au dos lui faisaient mal mais elle se força à se concentrer à nouveau sur le présent, saisit Sartes et le remit debout. Ensemble, ils se ruèrent vers la sortie en essayant d'échapper aux acclamations de la foule.
Ils arrivèrent vite dans le tunnel sombre et étouffant et, à ce moment-là, Ceres vit des dizaines de seigneurs de guerre qui, à l'intérieur, attendaient leur tour pour glaner quelques moments de gloire dans l'arène. Certains, assis sur des bancs, étaient plongés dans de profondes réflexions, d'autres contractaient les muscles, faisaient des moulinets avec les bras en allant çà et là, et d'autres encore préparaient leurs armes pour participer au bain de sang imminent. Comme ils avaient tous assisté au combat, ils levèrent les yeux et la regardèrent fixement et avec curiosité.
Ceres se précipita dans les couloirs souterrains parsemés de torches qui donnaient une teinte chaude aux briques grises, passant à côté de toutes sortes d'armes posées contre les murs. Elle essayait d'oublier sa douleur au dos, mais c'était difficile car, à chaque pas, le tissu grossier de sa robe irritait les plaies ouvertes. Quand l'omnichat lui avait planté ses griffes dans le dos, elle avait eu l'impression qu'on la poignardait mais cela semblait presque pire maintenant que chaque entaille palpitait.
“Tu saignes du dos”, dit Sartes d'une voix tremblante.
“Ça ira. Il faut qu'on trouve Nesos et Rexus. Comment va ton bras ?”
“Ça fait mal.”
Quand ils atteignirent la sortie, la porte s'ouvrit brusquement et deux soldats de l'Empire s'y tenaient.
“Sartes !”
Avant qu'elle ait pu réagir, un soldat s'empara de son frère et un autre d'elle. Il était inutile de résister. L'autre soldat la jeta par-dessus son épaule comme si elle était un sac de céréales et l'emporta. Craignant d'avoir été arrêtée, elle le frappa au dos mais en vain.
Quand ils furent juste à l'extérieur du Stade, il la jeta par terre et Sartes atterrit à côté d'elle. Quelques badauds formaient un demi-cercle autour d'elle et les regardaient bouche bée, comme s'ils voulaient qu'on fasse couler son sang.
“Si vous revenez dans le Stade”, grogna le soldat, “vous serez pendus.”