Esclave, Guerrière, Reine . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Esclave, Guerrière, Reine - Морган Райс страница 8
Ceres leva les yeux et vit avec soulagement Nesos et Rexus se diriger vers eux. Quand Rexus la prit dans ses bras, elle en eut le souffle coupé. Il se retira et la regarda avec préoccupation.
“Ça ira”, dit-elle.
Quand la foule déferla hors du Stade, Ceres et les autres s'y mêlèrent et se dépêchèrent de regagner les rues, ne voulant plus rencontrer personne. Alors qu'ils marchaient vers la Place de la Fontaine, Ceres se remémora tout ce qui s'était passé, encore sous le choc. Elle remarqua les regards de biais de ses frères et se demanda à quoi ils pensaient. Avaient-ils remarqué ses pouvoirs ? Probablement pas. L'omnichat avait été trop proche. Pourtant, en même temps, ils la regardaient avec un respect renouvelé. Elle voulait plus que toute autre chose leur dire ce qui s'était passé. Cependant, elle savait qu'elle ne le pouvait pas car elle n'en était même pas sûre elle-même.
Tant de choses restaient non dites entre eux ! Pourtant, maintenant, au milieu de cette foule épaisse, ce n'était pas le moment de leur en parler. Il fallait d'abord qu'ils rentrent à la maison et se retrouvent en sécurité.
A mesure qu'ils s'éloignaient du Stade, les rues devenaient de moins en moins bondées. Marchant à côté d'elle, Rexus lui prit la main et croisa les doigts avec elle.
“Je suis fier de toi”, dit-il. “Tu as sauvé la vie à ton frère. Je ne sais pas combien de sœurs le feraient.”
Il sourit, les yeux remplis de compassion.
“Ces blessures ont l'air profondes”, remarqua-t-il en jetant un coup d’œil à son dos.
“Ça ira”, marmonna-t-elle.
C'était un mensonge. Elle n'était pas du tout certaine que ça irait, ou même qu'elle pourrait rentrer à la maison. A cause du sang qu'elle avait perdu, elle avait vraiment la tête qui tournait et, comme si ce n'était pas assez dur comme ça, elle avait le ventre qui gargouillait et le soleil lui agressait le dos en la faisant transpirer abondamment.
Finalement, ils atteignirent la Place de la Fontaine. Dès qu'ils passèrent devant les stands, un marchand les suivit en leur proposant un grand panier de nourriture à moitié prix.
Sartes fit un grand sourire, chose que Ceres trouva plutôt étrange, puis sortit une pièce en cuivre avec son bras intact.
“Je crois que je te dois un peu de nourriture”, dit-il.
Choquée, Ceres eut le souffle coupé. “Où as-tu trouvé ça ?”
“Cette fille riche dans le chariot doré a jeté deux pièces, pas une seule, mais les gens étaient tellement concentrés sur la bagarre entre les hommes qu'ils ne l'ont même pas remarqué”, répondit Sartes avec un sourire quasi-intact.
Ceres se mit en colère. Elle allait confisquer la pièce à Sartes et s'en débarrasser. Après tout, c'était de l'argent sale. Ils n'avaient pas besoin que les riches leur donnent quoi que ce soit.
Alors qu'elle tendait le bras pour s'en saisir, soudain, une vieille femme apparut et lui bloqua la route.
“Toi !” dit-elle en montrant Ceres du doigt, parlant si fort que Ceres avait l'impression que sa voix lui vibrait partout dans le corps.
La femme avait le teint lisse mais à l'apparence transparente, et ses lèvres parfaitement arquées étaient teintes en vert. Des glands et des mousses agrémentaient ses longs cheveux noirs épais et ses yeux marron allaient bien avec sa robe marron. Ceres la trouvait si belle à regarder qu'elle fut comme hypnotisée l'espace d'un instant.
Ceres la regarda en clignant des yeux, abasourdie, certaine de ne jamais l'avoir rencontrée.
“Comment connais-tu mon nom ?”
Ceres ne quittait pas la femme des yeux. La femme fit quelques pas vers Ceres, qui remarqua qu'elle sentait fortement la myrrhe.
“Veine des étoiles”, dit-elle d'une voix étrange.
Quand la femme souleva le bras en un geste élégant, Ceres vit qu'elle avait un triquetra marqué au fer rouge à l'intérieur de son poignet. Une sorcière. D'après la senteur des dieux, c'était peut-être une diseuse de bonne aventure.
La femme prit les cheveux rose doré de Ceres dans sa main et les toucha.
“L'épée ne t'est pas inconnue”, dit-elle. “Le trône ne t'est pas inconnu. Ta destinée est vraiment très grande. Le changement sera immense.”
Le femme se détourna soudain et s'enfuit, disparut derrière sa cabine, et Ceres resta sur place, engourdie. Elle sentait les mots de la femme pénétrer son âme même. Elle sentait que ces mots avaient été plus qu'une simple observation, qu'ils étaient une prophétie. Immense. Changement. Trône. Destinée. C'étaient des mots auxquels elle ne s'était jamais associée.
Pouvaient-ils être vrais ? Ou n'étaient-ils que les mots d'une folle ?
Ceres regarda aux alentours et vit Sartes tenir un panier de nourriture, la bouche déjà remplie de bien trop de pain. Il lui tendit le pain. Elle vit les pâtisseries, les fruits et les légumes et ils suffirent presque à affaiblir sa détermination. En temps normal, elle les aurait dévorés.
Pourtant, maintenant, pour une raison quelconque, elle avait perdu l'appétit.
Il y avait un avenir qui l'attendait.
Une destinée.
Ils avaient presque mis une heure de plus que d'habitude pour rentrer à la maison et étaient tous restés silencieux tout ce temps-là, tous perdus dans leurs propres pensées. Ceres ne pouvait que se demander ce que le gens qu'elle aimait le plus au monde pensaient d'elle. Elle ne savait pas quoi penser d'elle-même.
Elle leva les yeux, vit son humble demeure et fut étonnée d'avoir parcouru tant de chemin, car sa tête et son dos lui faisaient souffrir le martyre.
Les autres l'avaient laissée peu avant pour faire une course pour son père et Ceres passa seule le seuil grinçant. Elle se prépara en espérant qu'elle n'allait pas tomber sur sa mère.
Elle pénétra dans une chaleur étouffante. Elle se dirigea vers la petite fiole d'alcool de nettoyage que sa mère avait rangée sous son lit et la déboucha en faisant attention de ne pas en utiliser trop de peur que ça se voie. Se préparant à la sensation de piqûre, elle ouvrit sa chemise et s'en versa dans le dos.
Ceres cria de douleur en serrant le poing et en penchant la tête contre le mur. Il lui semblait que les griffes de l'omnichat la piquaient en des milliers d'endroits. Elle avait l'impression que cette blessure ne guérirait jamais.
La porte s'ouvrit brusquement et Ceres grimaça. Elle eut le soulagement de voir que ce n'était que Sartes.
“Papa veut te voir, Ceres”, dit-il.
Ceres remarqua qu'il avait les yeux légèrement rouges.
“Comment va ton bras ?” demanda-t-elle en supposant que c'était parce que son bras lui faisait mal qu'il pleurait.
“Il n'est pas cassé. Seulement foulé.” Il se rapprocha et son visage devint sérieux. “Merci de m'avoir sauvé aujourd'hui.”
Elle lui offrit