Un Règne de Fer . Морган Райс

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Un Règne de Fer  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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reposait dans les bras d’Erec à la proue de l’énorme navire, qui se balançait doucement alors que l’immense océan roulait de chaque côté encore et encore. Elle leva les yeux, hypnotisée, vers les millions d’étoiles rouges parsemant le ciel nocturne, étincelantes au loin ; de chaudes brises marines soufflaient, la caressant, la berçant jusqu’au sommeil. Elle se sentait heureuse. Simplement en étant là, avec Erec, tout son univers paraissait être en paix ; ici, dans cette partie du monde, sur ce vaste océan, il semblait que tous les maux du monde avaient disparu. D’innombrables obstacles les avaient gardés tous deux séparés et maintenant, enfin, ses rêves devenaient réalité. Ils étaient ensemble, et il ne restait rien ni personne pour les séparer. Ils avaient déjà pris la mer, étaient déjà en route pour ses îles, sa terre natale, et quand ils arriveraient, elle l’épouserait. Il n’y avait rien qu’elle souhaite plus au monde.

      Erec la serrait fermement dans ses bras, et elle s’inclina plus près de lui tandis qu’ensemble ils se penchaient en arrière, leurs regards contemplant l’univers, la douce brume océane glissant sur eux. Ses yeux se firent lourds dans la calme nuit marine.

      En admirant le ciel ouvert, elle pensa à quel point le monde était vaste ; elle pensa à son frère, Thorgrin, là dehors quelque part, et elle se demanda où il était en ce moment. Elle savait qu’il était en route pour voir leur mère. La trouverait-il ? À quoi ressemblerait-elle ? Existait-elle même réellement ?

      Une part d’Alistair voulait le rejoindre dans son voyage, rencontrer leur mère, aussi ; et une autre partie d’elle se languissait déjà de l’Anneau, et voulait être de retour chez elle en terrain familier. Mais la majeure partie en elle était excitée ; elle était excitée de commencer une nouvelle vie, avec Erec, dans un nouvel endroit, une nouvelle partie du monde. Elle était excitée de rencontrer son peuple, de voir à quoi ressemblait sa terre natale. Qui vivait dans les Îles Méridionales ? se demanda-t-elle. De quoi son peuple avait-il l’air ? Est-ce que sa famille l’accepterait ? Seraient-ils heureux de l’avoir, ou se sentiraient-ils menacés par elle ? L’idée de leur mariage serait-elle la bienvenue ? Ou avaient-ils envisagé quelqu’un d’autre, une des leurs, pour Erec ?

      Pire que tout, ce qu’elle craignait le plus – que penseraient-ils d’elle une fois qu’ils auraient appris pour ses pouvoirs ? Une fois qu’ils auraient découvert qu’elle était une Druidesse ? La considéreraient-ils comme une curiosité de la nature, une étrangère, comme tous les autres ?

      « Raconte-moi encore comment est ton peuple », dit Alistair à Erec.

      Il la regarda, puis regarda à nouveau le ciel.

      « Qu’aimerais-tu savoir ? »

      « Parle-moi de ta famille », dit-elle.

      Erec réfléchit dans le silence pendant un long moment. Finalement, il parla :

      « Mon père, il est un grand homme. Il a été le roi de notre peuple depuis qu’il a eu mon âge. Sa mort imminente changera notre île pour toujours.

      « Et as-tu d’autres membres dans ta famille ? »

      Erec hésita un long moment, puis finalement acquiesça.

      « Oui. J’ai une sœur…et un frère. » Il hésita. « Ma sœur et moi étions très proches en grandissant. Mais je dois te prévenir, elle est très territoriale et trop aisément jalouse. Elle est méfiante envers les étrangers, et n’aime pas les nouvelles personnes dans notre famille. Et mon frère… » Erec devint inaudible.

      Alistair le poussa.

      « Qu’y a-t-il ? »

      « Tu ne rencontreras pas meilleur combattant. Mais il est mon frère cadet, et il s’est toujours placé en compétition vis-à-vis de moi. Je l’ai toujours vu comme un frère, et il m’a toujours considéré comme un concurrent, comme quelqu’un qui se tiendrait en travers de son chemin. Je ne sais pourquoi. C’est simplement ainsi. J’aurais aimé que nous ayons pu être plus proches. »

      Alistair le dévisagea, surprise. Elle ne pouvait pas comprendre comment quiconque pouvait considérait Erec avec autre chose que de l’amour.

      « Et est-il encore ainsi ? » demanda-t-elle.

      Erec haussa les épaules.

      « Je ne les ai pas vus depuis que j’étais enfant. C’est mon premier retour dans ma terre natale ; presque trente cycles du soleil ont passé. Je ne sais pas à quoi m’attendre. Je suis plus un fruit de l’Anneau maintenant. Et pourtant si mon père meurt…je suis l’aîné. Mon peuple comptera sur moi pour régner. »

      Alistair fit une pause, s’interrogeant, ne voulant pas s’immiscer.

      « Et le feras-tu ? »

      Erec haussa les épaules.

      « Ce n’est pas quelque chose que je cherche à obtenir. Mais si mon père le souhaite…je ne peux dire non. »

      Alistair l’étudia.

      « Tu l’aimes beaucoup. »

      Erec opina, et elle put voir ses yeux luire dans la lumière des étoiles.

      « Je prie seulement pour que le navire arrive à temps avant qu’il ne meure. »

      Alistair réfléchit à ses mots.

      « Et qu’en est-il de ta mère ? » demanda-t-elle. « M’apprécierait-elle ? »

      Erec esquissa un grand sourire.

      « Comme une fille », dit-il. « Car elle verra à quel point je t’aime. »

      Ils s’embrassèrent, et Alistair se pencha en arrière et contempla le ciel, s’étendant et prenant la main d’Erec.

      « Souviens-toi juste de cela, ma dame. Je t’aime. Toi plus que tout. C’est tout ce qui compte. Mon peuple nous donnera le plus grand mariage que les Îles Méridionales aient jamais vu ; ils nous combleront de fêtes. Et tu seras aimée et adoptée par tous. »

      Alistair examina les étoiles, tenant fermement la main d’Erec, et elle s’interrogea. Elle n’avait pas de doute quant à son amour pour elle, mais elle se posait la question quant à son peuple, un peuple que lui-même connaissait à peine. L’adopteraient-ils comme il pensait qu’ils le feraient ? Elle n’en était pas si sûre.

      Subitement, Alistair entendit des pas lourds. Elle jeta un œil pour voir un des membres d’équipage traverser vers le bord du bastingage, soulever un gros poisson mort au-dessus de sa tête, et le jeter par-dessus bord. Il y eut un petit clapotement en contrebas, et peu de temps après un plus grand bruit, quand un poisson bondit et le mangea.

      Puis suivit un horrible son dans les eaux en dessous, comme un gémissement ou un sanglot, suivi d’un autre bruit d’éclaboussure.

      Alistair leva les yeux vers le marin, un personnage douteux, mal rasé, habillé de haillons, avec des dents manquantes, tandis qu’il se penchait par-dessus bord, arborant un rictus comme un idiot. Il pivota et la regarda directement, son visage mauvais, caricatural dans la lumière des étoiles. Alistair eut un terrible sentiment pendant qu’il le faisait.

      « Qu’avez-vous jeté par-dessus

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