l’Amour Comme Ci . Sophie Love
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Читать онлайн книгу l’Amour Comme Ci - Sophie Love страница 8
L’avion décolla et Keira se résigna à passer au plan B : la caféine. Elle appela le steward et commanda un café, sachant que ce serait le premier de bien d'autres. Elle le but, de mauvaise humeur, avec en bruit de fond l’enterrement de vie de garçon.
Pendant qu’elle volait à travers les cieux, Keira prit le temps de parcourir le programme et les rappels de Heather.
Il n’y a pas de taxi, donc une voiture de location vous attendra sur le parking. J’espère que vous pouvez conduire avec une boîte manuelle. Et souvenez-vous de conduire à gauche.
L’idée d’avoir à conduire en manquant autant de sommeil inquiétait Keira. Elle n’avait pas conduit depuis une éternité, puisqu’elle prenait généralement le métro pour aller partout. La boîte de vitesse représentait évidemment un défi supplémentaire. Et conduire à gauche allait être encore plus difficile. Si elle voulait avoir une chance de ne pas avoir d’accident, elle allait devoir boire une sacrée dose de café !
Vous serez logée dans un pub et B&B irlandais traditionnel, alors ne vous attendez pas au traitement du Hilton. Ce sera basique.
Cela ne dérangeait pas Keira. Elle avait été une écrivaine affamée depuis l’obtention de son diplôme ; les hôtels étaient hors de sa fourchette de prix depuis des années ! Elle pourrait s’en contenter pendant un mois sans problème. Tant qu’elle n’était pas censée faire pipi dans des toilettes extérieures, elle était certaine qu’elle serait capable de survivre même dans un logement même des plus basiques.
Vous aurez la soirée pour vous acclimater avant de commencer à travailler. Nous avons prévu un guide touristique pour vous montrer les environs. Vous rencontrerez l’entremetteur et responsable du festival le lendemain matin. Le festival commence le soir suivant.
Keira commença à se sentir encore plus excitée en lisant toutes les informations. Le vol parut passer plus vite que prévu, ce qui devait être dû à l’adrénaline qui se répandait dans son corps. Ça et la quantité copieuse de caféine.
Keira débarqua de bonne humeur à Shannon, descendit de l’avion et pénétra dans l’air froid et frais de septembre. Elle s’était attendue à voir des collines verdoyantes et des champs parsemés de vaches et de moutons, mais à la place l’aéroport de Shannon ne payait pas de mine. La zone était un peu industrialisée, avec de grands bâtiments gris dépourvus de toute qualité architecturale.
Le bureau de location de voiture était tout aussi morne. Au lieu d’un chaleureux accueil irlandais, elle rencontra un jeune homme au visage de marbre qui prit silencieusement son bordereau de réservation et lui tendit les clefs presque sans prononcer une syllabe.
Keira prit les clefs et trouva la voiture sur le parking. Elle était incroyablement petite. Elle monta du côté droit, se remémorant le rappel de Heather de conduire à gauche. Il lui fallut du temps pour se refamiliariser avec le concept de levier de vitesse et de pédale d’embrayage, puis elle partit, utilisant le GPS pour la guider hors de Shannon. Il lui faudrait environ une heure pour atteindre sa destination, Lisdoonvarna.
À peine eut-elle quitté la route principale qu’elle s’aperçut qu’elle roulait tout à coup le long de petites routes sinueuses sans trottoirs, sans panneaux de signalisation et sans lampadaires. Keira serra le volant avec anxiété et mit toute son énergie et sa concentration à conduire sur des routes qui semblaient se rétrécir et se rétrécir encore.
Au bout d’un quart d’heure, elle commença à se détendre un peu. La circulation était très fluide, ce qui contribua à calmer ses nerfs, car elle n’était plus aussi terrifiée à l’idée de percuter quelqu’un. L’environnement était également très relaxant, avec rien autour à des kilomètres hormis des collines et des champs parsemés de moutons. L’herbe était la plus verte Keira ait jamais vu dans sa vie. Elle ouvrit la fenêtre pour respirer l’air pur, mais à la place eut droit à l’odeur du fumier. Elle remonta rapidement vitre.
Il n’y avait presque pas de panneaux de signalisation pour la guider et elle était reconnaissante d’avoir le GPS. Mais il n’y avait pas non plus de lampadaires, ce qui rendait la conduite difficile, surtout avec autant de virages serrés et sans visibilité. Et le marquage sur la route avait presque disparu. Keira trouvait également que conduire à gauche était désorientant. La conduite difficile fut encore empirée par le nombre de tracteurs qu’elle dut dépasser !
Juste à ce moment-là, la route devint si étroite qu’il n’y avait d’espace que pour une voiture. Keira faillit percuter tête la première la circulation venant dans l’autre sens et dut piler. La voiture cahota vers le bord de la route et racla contre la haie. Keira leva la main pour s’excuser auprès du conducteur de l’autre voiture, mais il sourit avec gentillesse comme si ce n’était rien, et recula un peu pour lui laisser la place de passer. À New York, un tel incident aurait eu pour conséquence un flot d’injures à l’encontre de Keira. Elle avait déjà un aperçu de cette fameuse hospitalité irlandaise.
Le cœur encore battant sous le choc du quasi-accident, Keira parvint à dépasser lentement la voiture.
Elle continua prudemment, se sentant plus terrifiée par les routes qu’elle ne l’avait été auparavant. Elle espérait que d’avoir éraflé les haies ne laisserait pas de traces visibles sur la peinture – elle n’était pas sûre de ce que la compagnie penserait si elle rentrait avec une énorme facture de l’agence de location pour les dégâts !
Tout reste d’excitation qu’elle avait pu ressentir avant d’emprunter la route traîtresse commença à décliner. Fonctionner à l’adrénaline et au café n’avait mené Keira que jusque là. Maintenant, au lieu d’être en admiration devant la beauté de la nature, elle voyait son environnement comme clairsemé et plutôt morne. Les seules créatures vivantes en vue étaient des moutons. Il y avait de vieilles fermes en pierre disséminées et abandonnées çà et là, en train de s’effondrer. Haut dans les collines, Keira vit également un château abandonné niché au milieu d’une poignée d’arbres, et se demanda comment on avait pu laisser un vieux bâtiment historique tomber en décrépitude.
Elle commença mentalement à prendre des notes pour son article, se souvenant de l’angle cynique qu’Elliot voulait qu’elle adopte. Au lieu de voir la beauté de la côte, elle se concentra plutôt sur les nuages gris. Au lieu de considérer la vaste vue sur l’océan comme miraculeuse, elle décida plutôt de projeter son regard sur la morosité des montagnes escarpées et lointaines. Bien que ce soit d’un côté d’une beauté saisissante, Keira pensait que démystifier le romantisme de l’Irlande ne serait guère un défi. Elle avait juste besoin de savoir où regarder et comment tourner les choses.
Elle traversa une poignée de petites villages aux murs de pierre. L’un d’eux s’appelait Killinaboy et elle rit à haute voix, puis envoya rapidement une photo du panneau de la ville à Zach, dont elle espérait qu’il apprécierait.
Keira était si distraite par le panneau amusant qu’elle ne remarqua presque pas l’obstacle suivant sur la route – un troupeau de moutons ! Elle écrasa les freins et s’arrêta juste à temps, calant au passage. Il fallut beaucoup de temps pour que sa terreur diminue. Elle aurait pu faucher toute une famille de moutons !
Prenant un moment pour calmer les battements de son cœur, Keira attrapa son téléphone et prit une photo de la nuée de postérieurs de moutons, l’envoyant à Zach avec la légende : la circulation ici est un cauchemar.
Bien sûr, elle ne reçut aucune réponse. Frustrée par son