Masques De Cristal. Terry Salvini

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Masques De Cristal - Terry Salvini

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j'aimerais aussi qu'on passe du temps ensemble.

      –Si tu es libre, on peut se voir demain après-midi, chez toi.

      –On dit trois heures?

      –À trois heures.»

      Loreley termina la conversation en se souvenant avec nostalgie du visage délicat et souriant de Davide. Les journées passées avec lui lui manquaient, surtout à l’époque de l’université, ainsi que les beaux moments insouciants qu’il lui avait offerts.

      Tout passe et comme souvent, les plus belles choses sont celles qui durent le moins.

      Elle écrasa la pédale de frein et jura en serrant le volant de ses mains: la voiture devant elle avait ralenti d’un coup et elle avait évité la collision d’un cheveu.

      Quelle imbécile je fais! Habituellement, elle respectait la distance de sécurité. Elle resta immobile un instant, respira profondément et repartit dès qu’elle entendit les klaxons des voitures derrière elle.

      Toujours tous pressés! Elle regrettait parfois sa bien-aimée Zurich, son ordre et son calme. Si différente de la palpitante et frénétique New York.

      Une légère pluie commença à tambouriner sur le pare-brise. Elle soupira: elle avait oublié de prendre son parapluie. Elle savait pourtant bien que le temps était imprévisible en octobre.

***

      L’après-midi suivant, vêtue d’une simple paire de jeans et d’une chemise des mêmes tissu et couleur, Loreley sortit de la maison. Son ami Davide l’attendait devant la porte.

      Dès qu’elle fut proche de lui, elle lui jeta les bras autour du cou et ne le laissa pas s’éloigner durant plusieurs secondes.

      «Quel enthousiasme! s’exclama-t-il en l'enlaçant à son tour.

      –On ne s’est jamais perdus de vue pendant aussi longtemps, se défendit-elle en s’écartant. Où voudrais-tu aller?

      –Il fait ensoleillé aujourd’hui, on pourrait se promener un peu.

      –D’accord!»

      Loreley ajusta son sac à bandoulière sur son épaule et le prit par la main, mais elle s’arrêta au bout de quelques pas.

      «Attention à toi si tu mets la main au portefeuille! lui dit-elle en levant l’index. Cette fois, c’est mon tour, compris?

      –Quel effort pour quelqu’un comme toi!

      –Qu’est-ce que tu veux insinuer? lui demanda-t-elle, les mains sur les hanches.

      –Tes parents sont… Ils ne s’en sortent pas mal, disons.

      –Ils sont riches, tu peux le dire. Mais ça n’a rien à voir avec moi.

      –Je sais, Loreley, ne t’énerve pas. Je plaisantais.

      –Laissons tomber cette conversation et allons nous détendre un peu. Quoi que tu veuilles faire, ça me convient.»

      Davide ne voulut rien faire d’exceptionnel. Ils abandonnèrent la voiture et allèrent se promener au Corona Park. En cette journée d’automne, le parc était peu fréquenté et immergé dans un léger manteau de silence et de brume. Des tapis de feuilles multicolores aux pieds des arbres à moitié dénudés soulignaient l’enchantement envoûtant et nostalgique de l'automne, malgré la présence persistante de taches fleuries qui viraient du jaune intense au violet.

      Ils auraient pu choisir de se balader à Central Park, plus grand et proche de chez elle, au lieu de traverser tout le borough du Queens, mais elle savait que Davide n’aimait pas les lieux trop vastes et fréquentés. À vrai dire, il n’aimait pas non plus les endroits où la richesse, et surtout ceux qui la revendiquaient, régnait, pensa-t-elle en marchant à ses côtés. Elle était sa seule amie aisée.

      Quand les muscles de leurs jambes commencèrent à devenir douloureux de fatigue, ils s’assirent sur un muret près de l'Unisphere, un énorme monument en acier représentant le globe terrestre. Loreley parla du mariage de son frère et de ce qu’il s’était passé cette nuit-là, omettant le nom de l’homme avec lequel elle avait partagé le lit: elle ne se sentait pas encore prête à le révéler, même à son ami. Il sembla le comprendre, car il évita de le demander, mais une ride nouvelle était apparue sur son front.

      «Je sais ce que tu es en train de penser, dit-elle en fixant ses yeux bleu azur, qui semblaient lui faire des reproches. Je me mettrais des baffes. Johnny ne mérite pas ce que je lui ai fait et je ne sais pas comment en sortir sans le blesser.

      –Tu ne sais pas si tu dois lui dire ou pas, c’est ça?

      –J'ai peur qu’il ne me le pardonne pas. Et je manque de courage aussi… Elle détourna un moment le regard.

      –S’il te connaît comme moi je te connais, il se rendra compte que tu n’aurais jamais fini dans ce lit si tu étais sobre.

      –C’est si facile!

      Davide la regarda, contrarié.

      –Ce n’est jamais facile. Tu crois que ça ne m’a pas coûté de t'avouer ma trahison? J’avais une peur folle de te perdre pour toujours, aussi comme amie. Mais tu as compris…

      –Je me suis quand même sentie mal, même si je ne l’ai pas montré plus que ça. Je n’ai plus rien voulu savoir des garçons pendant des années: seuls les études et le patinage comptaient pour moi.

      Il soupira.

      –Le temps est passé, mais je vois que tu t'énerves encore quand on en parle.

      Elle secoua la tête.

      –Excuse-moi Davide… Elle lui caressa la joue. Je ne m’énerve pas pour le passé, mais pour le présent.

      –Je viens de te dire ce que j’en pense.

      –J’y réfléchirai, je te le promets» lui assura-t-elle pour clore ce sujet embarrassant.

      Mieux vaut en trouver un autre.

      Elle le regarda comme si elle se souvenait seulement de quelque chose d’important.

      «À propos de confessions: tu ne m’as pas encore parlé des nouveautés que tu as mentionnées au téléphone. Elle s’installa dans une position plus confortable. Je suis là et je t’assure que j’écouterai chacun de tes mots.

      Elle le vit se détendre et sourire.

      Davide s’installa à ses côtés, laissa passer quelques secondes et annonça la bonne nouvelle.

      –Après autant de temps… Et tellement de recherches, je pense que j'ai trouvé la bonne personne pour moi. On ira peut-être vivre ensemble dans quelques mois.

      Elle écarquilla les yeux.

      –Oh mon Dieu, si tu savais comme je suis contente! s’exclama-t-elle en battant des mains avant de l’embrasser. Son nom?

      –Il s’appelle Andrea, on s’est rencontrés au cabinet: il m’a amené son chien à soigner.

      –Je suis

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