Masques De Cristal. Terry Salvini
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–Et bien… Je peux te dire qu’au début, je me sentais maladroite et je ne savais pas comment me comporter. J’avais peur que tout ce que je faisais puisse le déranger. Je devais garder mon calme, être compréhensive et avoir l’esprit large pour accepter ses façons de faire et de penser. Parfois, j’avais envie de lui mettre des claques, et d’autres fois, de le prendre dans mes bras. Un jour, je remerciais le ciel de l’avoir rencontré, et le suivant je voulais ne jamais l’avoir rencontré. Tu auras souvent l’impression de ne pas y arriver et de regretter ta liberté perdue, mais je t’assure que tout se met en place ensuite. Il faut juste le vouloir vraiment.
–C’est comme ça que tu t’es sentie avec John? la coupa-t-il stupéfait.
–Je t’assure que je ne me reproche rien. Alors qu’elle répondait, elle se demanda pourquoi, si elle n’avait rien à se reprocher, elle n’arrivait pas à prendre en considération ce qu’elle venait de raconter à son ami, pour se rassurer elle-même.
–Ça me suffit. Davide rit, heureux, et lui prit les mains. Tu verras que la situation s’arrangera pour toi aussi: il faut juste le vouloir vraiment, juste?
–Tu es un sacré…
Il lui bloqua la bouche.
–Aah… Certaines choses ne se disent pas. Il lui sourit. Ce serait mieux d’aller boire quelque chose maintenant.»
Après une boisson fraîche et une visite au musée de la science et de la technologie, ils décidèrent qu’il était temps de trouver un petit endroit tranquille où dîner. Le soleil avait entretemps fait place à la lune, qui apparut bientôt comme un disque moucheté de lumière et d’ombres, occulté par moments par les nuages.
Le dîner fut léger, avec deux plats et une petite portion de cheesecake aux fruits. Par chance, la température n’avait pas suffisamment baissé pour les faire renoncer à se promener dans les rues de Manhattan, et ils ne réalisèrent qu’il était minuit passé que quand ils furent vraiment fatigués. Se sentant coupable de l’avoir fait veiller si tard, Loreley décida d’héberger son ami chez elle: profiter de sa compagnie encore un peu lui faisait plaisir.
Elle paressait au lit quand elle sentit une main sur son épaule. Elle se tourna et souleva à peine les paupières: elle s’attendait à voir le visage de Davide, mais les yeux qui l’observaient étaient trop sombres pour appartenir à son ami, qui les avait bleus.
«Johnny!» Elle se releva, s’appuyant sur ses coudes.
«Quand es-tu arrivé?
–Je t'ai envoyé un message hier soir, tu ne l’as pas lu?
–Excuse-moi, je ne m’en suis pas rendu compte.
–Trop occupée à faire autre chose? J'ai croisé Davide dans le séjour. Il partait.
–On a passé l’après-midi ensemble hier et comme il était tard, je l’ai hébergé à la maison. Elle s’assit sur le lit. Je vais le saluer.
–Laisse tomber. Il l’arrêta par les épaules. Il m’a demandé de te dire au revoir. Il était pressé.»
Elle allait protester, mais John se pencha sur elle et lui ferma la bouche d’un long baiser. Loreley lui passa alors un bras autour du cou et le lui rendit.
Quand elle le vit s’écarter pour ôter ses vêtements à la hâte, elle enleva sa courte chemise de nuit d’un seul geste, révélant ainsi son corps à la peau diaphane.
«Je voulais prendre une douche, mais maintenant» lui dit-il.
Loreley l’examina rapidement: ses cheveux étaient en désordre et les traits de son visage tirés, comme s’il tentait de reprendre le contrôle de ses sens. Ses yeux sombres semblaient l’exhorter à prendre une décision en vitesse. Elle sentit ses propres lèvres s’ouvrir en un sourire malicieux, tandis que ses bras se tendaient vers lui, l’attrapaient par le col de sa chemise déjà déboutonnée et l’attiraient à elle.
Elle sauterait probablement le petit-déjeuner ce matin, et peut-être aussi le déjeuner, mais cela n’avait aucune espèce d’importance: pour le moment, elle avait juste besoin de son homme.
Elle attendit que John s’endorme avant de se faufiler hors du lit. Elle enfila une robe de chambre en satin noir, prit son téléphone et descendit au salon. Elle s’assit sur le canapé et passa un appel.
«Eh, Loreley!
La voix de Davide était joyeuse, comme toujours.
–Excuse-moi pour ce matin…
–Ça ne fait rien. J'ai été surpris de le voir entrer dans la maison, et un peu embarrassé aussi, comme lui du reste, et j’ai préféré déguerpir de suite. Ça m’ennuie seulement de ne pas avoir pu te saluer.
–Moi aussi. Mais je ne sais pas encore quoi faire…
–On en a déjà parlé hier. Je suis sûr que tu prendras la bonne décision.
Elle ne l’était pas du tout, au contraire.
–Promets-moi que tu reviendras me voir dès que possible.
–Bien sûr. Tu peux peut-être venir aussi, ici, chez moi.
–J'y penserai, je te le jure.
–Je te prends au mot. On se voit bientôt alors.
–Bon dimanche, Davide.»
Elle n’eut pas le temps de clôturer la conversation que John apparut, vêtu d’une tenue de sport grise.
«Tu es déjà levé? Elle croyait qu’il s’était endormi. Tes parents vont bien?
–Ils se débrouillent. Maman a ses douleurs habituelles mais rien de grave.
–Et ta fille? J'imagine qu’elle a sauté de joie de te revoir.
Il acquiesça en lui souriant.
–Ça me ferait plaisir que tu m’emmènes un jour avec toi, pour me la présenter.
Le sourire disparut rapidement du visage de John.
–Je sors courir un moment, si ça ne te dérange pas.
Loreley fut déçue, mais s’efforça de ne pas le montrer.
–Non, vas-y. Tu arriveras à faire un jogging? lui demanda-t-elle étonnée d’autant d’énergie résiduelle.
Il sourit à nouveau.
–Bien sûr.
–On mangera quelque chose quand tu rentreras, et si tu ne t’écroules pas au sol en proie à une crise cardiaque, on pourra aller se promener.
–Si c’est toi qui cuisines, il est plus probable que je risque une intoxication alimentaire et on ne pourra aller nulle part.»
Elle prit un coussin sur le canapé et le lui lança.
John l’esquiva et quitta