Je Suis L'Empereur. Stefano Conti

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Je Suis L'Empereur - Stefano Conti

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typique des premières heures du jour. C’est la première gentillesse que je reçois : abandonné sur le plateau postérieur du fourgon, je me sentais comme une roue de secours.

      Vers l’aube nous arrivons à Ankara ; je suis toujours étourdi par le vent et la rue, quand les deux turques descendent le coffre du fourgon pour le donner à un groupe de douaniers. Le lieutenant Karim commande de la laisser la et de revenir le lendemain pour la récupérer avec les documents de l’ambassade : je n’aime guère ce type ! Je remercie les deux transporteurs avec un pourboire copieux, qu’ils ne refusent pas, tandis que je prends congé du Barbarino, qu’ils ont mis dans une espèce de garage au sous-sol des bureaux de la douane.

      Je suis défoncé par la fatigue. Devant l'aéroport plusieurs hôtels brillent dans la lumière du jour qui commence. Je choisis le seul qui a quatre étoiles dans son panneau : Hôtel Esenboga Airport. Ça va être cher, mais ce n’est pas grave : le directeur de Sienne a promis de rembourser toutes dépenses, si je ramenais notre estimé collègue en patrie.

      Après deux nuits passées en voyage, dès que je rentre dans la chambre je “meurs” sur le grand lit. C’est mon portable que j’avais oublié, qui me réveille : il est six heures ! Qui peut m’appeler à cette heure-là ?

      « Allo, c’est Chiara Rigoni. De la douane on m’a dit que tu es revenu avec le corps : il faudrait que je t’explique une série de choses à faire. »

      Je me rends compte de la lumière qui rentre des rideaux qu’il est six heures, oui, dans l'après-midi. J’essaye de me recomposer : « Pourquoi on n’en parle plus tard, peut être en mangeant quelque chose ensemble ? »

      « D’accords » répond Chiara, après une brève hésitation.

      « Il y a un restaurant dans le centre : on se voit là-bas à 21.30. L’adresse est Izmir Caddesi 3/17.»

      « Pourrais-tu répéter ? » je demande encore un peu étourdi.

      « I-Z-M-I-R-C-A-D-D-E-S-I 3/17 » elle épelle.

      « Ok, je l’ai noté. A quelle heure ? »

      « 21.30-22.00, bref pour diner » elle répond.

      C’est clair que en Turquie ils gèrent les horaires de manière différente, mais bon, après un petit-déj a trois heures et dans l’attente d’un diner nocturne, je mange de suite un paquet de cacahouètes et un jus de fruits pris du frigo bar. Une fois mes forces rétablies, je prends de mon sac le calque de l’inscription que j’ai fait sur le mont Taurus ; je le déplie avec attention et je commence à traduire à la vue du grec :

      ‘‘ Julien, laissé le Tigre d’un courant furieux, ici reposait : il fut un bon empereur et un guerrier valeureux.’’

      ‘‘Reposait’’, ‘‘reposait’’. Ce verbe au passé, au lieu d’un présent, implique une seule chose : déjà au moment de l’inscription le corps, ou ce qui en restait, n'était déjà plus la !

      Donc l'épigraphe était mise sur un cénotaphe : un monument construit en mémoire de la sépulture d’un homme illustre, mais dont les restes se trouvent ailleurs. Mais où ?

      Pour me distraire de cette pensée, je décide d’aller voir la célèbre colonne historiée qui se lève dans la ville de l’Apostat. Je m’habille vite, je sors de l’hôtel et je fais signe au premier taxi : «Can you drive me to the place of Julian’s column?»

      « Ah, eh… » répond un peu stupéfait le jeune homme. Et pourtant la place est connue pour la colonne de Julien, la seule d'époque romaine encore in situ. Je m’aide avec un geste presque obscène pour indique la colonne : de quelque façon le garçon comprend correctement la mimique et part à grande vitesse.

      « Ulus, ulus » répète incompréhensiblement le malade. Il me laisse dans une place anonyme, entourée par des bâtiments modernes ; au milieu la colonne, 10-15 mètres d’hauteur : gravés sur elle on trouve des épisodes de la vie de Julien. Je fais un tour, en admirant plusieurs scènes, jusqu'à ce que reste touché par le bas-relief du cortège funèbre de l’empereur Constance. Derrière le corps posé sur un chariot, deux personnages couronnés ouvrent la procession : pour ce je me souviens, on les a identifiés avec Julien, et le plus grand avec le dieu Hélios. Maintenant, suite la découverte de l'épigraphe et de la tombe vide, j’avance une interprétation alternative : et si la scène entière ne représentait pas le cortège funèbre de Constance, mais la cérémonie de translation du corps de l’Apostat ? Peut-être dans la colonne qui représente les épisodes essentiels de sa vie, on a voulu symboliser aussi son dernier voyage ! Dans ce cas, Julien ne serait pas début, mais son corps allongé, tandis que les personnages couronnés qui le suivent pourraient être le nouveaux roi Valentinien et la figure mineure son frère Valens. Peut-être le professeur avait aussi compris ça, surement je peux affirmer quelque chose que les auteurs antiques nous ont pas transmis : une fois arrivés à Tarse, Valentinien et Valens non seulement rendirent hommage au caveau de son illustre prédécesseur, mais ils le ramenèrent ailleurs. Probablement ils ont pensé que cela n'était pas le bon endroit pour accueillir les restes mortels d’un empereur [ou ils craignaient faire la même fin : enterrés dans un coin oublié des montagnes Turques]. Ils avaient donc fait construire à côté du fleuve Cydnus le cénotaphe avec l’inscription retrouvée par le professeur, et au même temps ils avaient fait transporter le corps de Julien vers un endroit plus adapté. Mais où ?

      Je n’arrive pas à m’enlever cette question de la tête, pendant que je marche vers le centre ; j’arrive au lieu du rendez-vous à 20.30, beaucoup à l’avance. Don Castillo : le nom du restaurant qu’elle a choisi, me fait penser à une typique taverne. Je m’assois sur une marche hors du local : je vois beaucoup passer beaucoup de femmes couvertes par de longues burqas noirs.

      Chiara, qui porte des talons comme d’habitude, arrive après une heure et quart : « Ça fait longtemps que tu attends ? »

      « Non » je réponds, en me levant et étirant mes jambes qui sont désormais courbatues. « Ça fait plaisir »

      « On y va » elle me prend le bras.

      Le restaurant est sombre, je ne vois pas très bien ce que je mange, mais peut-être il vaut mieux comme ça : les noms des plats sont trop difficiles, et elle attend de m’informer jusqu'à quand je les termine, un peu pour me surprendre un peu pour tout me faire essayer. Elle a commandé tous types de viandes et sauces : j'espère qu’il ne s’agisse que de veaux et pas de trucs bizarres.

      Il faut que j’accomplis une mission, même si pas volontiers : « Ton copain était très gentil, il m’a beaucoup aidé ».

      « Oui, il est toujours gentil, avec tous » elle répond froide.

      « À propos de ça, Fatih aimerait te parler, mais il ne veut pas déranger. »

      Je lui donne le papier : « Il m’a donné son numéro de portable et m’a dit… oui, voilà, il serait content si tu… »

      « Merci, » elle m'interrompe « mais non, garde le, tu peux en avoir plus besoin que moi ! »

      Je n’insiste pas, évidemment j’ai touché un sujet un peu délicat : « Alors, tu voulais m’expliquer quoi pour demain ? »

      Chiara fait une liste détaillée de tous les passages. Ambassade à 08.00 : je dois récupérer un document et faire mettre un visa sur les documents de l'hôpital de Tarse, pour pouvoir récupérer

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