Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping. Comment Department of People's Daily

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping - Comment Department of People's Daily страница 10

Жанр:
Серия:
Издательство:
Références aux classiques de la culture chinoise dans les discours de Xi Jinping - Comment Department of People's Daily

Скачать книгу

à prendre des médicaments pour une personne bien portante, alors que «redouter les incidents» est comparable à la situation d’un malade qui refuserait de se soigner. Les deux postures se rejoignent sur un point: selon Su Shi, elles mettent à chaque fois en péril la vie d’un homme. Le célèbre poète critique ainsi les erreurs commises par les autorités des Song en matière de relations extérieures. Le propos de Su Shi est d’exhorter la cour à rester prudente et à éviter de monter en épingle des affaires insignifiantes, mais aussi à savoir prendre l’initiative d’agir sans reculer quand cela s’avère nécessaire.

      L’homme de bien n’oublie pas le danger en temps de paix, garde la mort à l’esprit alors qu’il est en vie, et n’oublie pas que le trouble peut survenir même lorsque l’ordre règne.

      –-Cité dans Le discours prononcé à la Conférence du Comité central du PCC sur le travail dans la province du Xinjiang et autres.

      Commentaire

      «En toute chose, il faut se préparer au pire mais œuvrer pour le meilleur»: il s’agit d’une stratégie importante suggérée par Xi Jinping en matière de gouvernance du pays. Il a cité plusieurs fois cet adage célèbre du Classique des mutations en parlant du travail économique et de la province du Xinjiang. Ce faisant, il vise à nous avertir de la nécessité de rester vigilant de peur qu’une défaillance ne survienne, d’anticiper l’apparition de difficultés, et d’adopter des mesures préventives afin de les affronter avec sang-froid. L’idée selon laquelle il faut agir en se préparant au pire avec lucidité est souvent reflétée dans la sagesse des décisions prises et des méthodes de gouvernance. La Chine est devenue aujourd’hui une «société à risque», caractérisée par une accentuation progressive des conflits de fond et l’apparition d’un nombre croissant de facteurs d’instabilité et d’incertitude. Les problèmes de grande échelle tels que l’endettement des collectivités locales, la gestion des réseaux Internet, ou encore la question des valeurs pourront devenir des facteurs de risque social. Il en va de même pour les politiques menées à une échelle plus réduite et concernant par exemple le réajustement de la politique de contrôle des naissances, la gestion de la sécurité alimentaire, l’accueil du public et l’enregistrement de ses plaintes. La moindre erreur d’inattention pourrait avoir un impact social considérable et entraîner des risques systémiques imprévisibles. Renforcer la prévisibilité en matière de gestion sociale et garder à l’esprit la nécessité «de réfléchir à toutes les éventualités et d’envisager le pire» nous permettra d’anticiper les défis avec lucidité et de rester sereins et fermes face aux difficultés.

      Source

      Confucius dit: «Celui qui est assis confortablement sur son trône est celui qui sera exposé au danger; celui qui se préoccupe de sa survie est celui qui disparaîtra; celui qui gouverne et préserve l’ordre sombrera dans le chaos. C’est pourquoi l’homme de bien n’oublie pas le danger en temps de paix, garde la mort à l’esprit alors qu’il est en vie, et n’oublie pas que le trouble peut survenir même lorsque l’ordre règne. C’est ainsi qu’il échappe aux situations dangereuses et qu’il conserve ses terres. Cela est conforme à ce que dit le Classique des mutations: «Vigilance, vigilance, on sera alors solide comme si l’on s’était attaché au tronc d’un mûrier».

      –-(Entre les dynasties des Yin et des Zhou et celles des Qin et des Han), Zhou Yi: Xi Ci Xia (Classique des mutations: Explications annexées aux sentences divinatoires, tome 2)

      Interprétation

      Le Classique des mutations, connu également sous le nom du Livre des Mutations des Zhou, est l’un des livres canoniques du Confucianisme. Il est composé de deux parties intitulées respectivement «Canon» («Jing») et «Commentaire» («Zhuan»). La première partie a possiblement été écrite entre les époques des Yin et des Zhou et était destinée aux pratiques divinatoires. La deuxième partie constitue une des premières interprétations du «Canon», et ce commentaire ancien est attribué à Confucius.

      «Vigilance, vigilance, on sera alors solide comme si l’on s’était attaché au tronc d’un mûrier» est une sentence divinatoire, occupant la cinquième ligne dans l’hexagramme «la stagnation» («Pi»), douzième des soixante-quatre hexagrammes du Classique des mutations. «Stagnation» signifie «obstruction» et décrit une situation dans laquelle il n’y a plus de communion entre le Ciel et la Terre, ni entre toutes les espèces vivantes. Cet hexagramme prédit le blocage des voies de croissance de l’univers dû à l’absence de communication entre le Ciel et la Terre. Il symbolise aussi une période troublée où les hommes de peu de vertu se saisissent du pouvoir tandis que déclinent les forces des hommes de bien. Au lieu d’agir sur un coup de tête dans cette situation, ces derniers devraient reconstituer leurs forces, attendre patiemment le moment favorable pour porter un coup décisif et retourner la situation à leur avantage. Attribué à Confucius, Xi Ci est un ouvrage de commentaires des Mutations. Citant l’hexagramme douze, Confucius écrit «l’homme de bien n’oublie pas le danger en temps de paix, garde la mort à l’esprit alors qu’il est en vie, et n’oublie pas que le trouble peut survenir même lorsque l’ordre règne». Cela signifie que le souverain ne doit pas oublier le danger quand son pays est en paix ni oublier la possibilité de son anéantissement lorsque celui-ci existe, ni encore oublier que les troubles peuvent apparaître même quand l’ordre règne dans le pays. Ceux qui sont à la tête du pays doivent être conscients des risques éventuels, demeurer vigilants quant aux difficultés qu’ils pourraient rencontrer et aux dangers susceptibles de menacer l’avenir du pays. Il faut anticiper le danger même lorsqu’on se trouve en sécurité, et agir toujours avec diligence et attention sans jamais se laisser aller. C’est à ce prix qu’on peut avoir une vie sûre et assurer la défense de son pays.

      De tous les problèmes qu’on puisse rencontrer, celui qui est de loin le plus dangereux est lorsque tout semble apparemment aller bien mais qu’en réalité des problèmes imprévisibles couvent sous la surface. Si l’on reste assis à observer l’évolution de la situation sans chercher des solutions, la situation risquera de se dégrader jusqu’à devenir incontrôlable.

      –-Cité dans Le discours prononcé à la fin de la mission d’inspection au Xinjiang et autres.

      Commentaire

      Xi Jinping a exprimé à plusieurs reprises sa prédilection pour cette phrase de Su Shi. Il existe de nombreuses leçons de ce genre dans l’histoire: le règne Kaiyuan de la dynastie des Tang, placé sous le signe de la prospérité et de la paix, s’est achevé par la révolte catastrophique de An Lushan et de Shi Siming. La responsabilité de cette révolte est en partie imputable à l’Empereur Xuanzong qui, devenu aussi orgueilleux qu’oisif, avait perdu l’esprit d’initiative et succombé aux plaisir des sens; durant les règnes de Kangxi, de Yongzheng et de Qianlong, considérés comme le zénith de la puissance de la dynastie des Qing, à la cour comme parmi le peuple, les gens étaient enivrés par le bon gouvernement du pays et les exploits militaires accomplis mais dans le même temps, la prodigalité et la corruption avaient petit à petit gangréné la société au point d’entraîner un relâchement de l’administration exemplaire par les fonctionnaires et d’engendrer par la suite la décadence connue sous les règnes des Empereurs Jiaqing et de Daoguang. Aussi bien pour un Etat qu’une société ou une organisation, ce ne sont pas des catastrophes ou des événements malheureux qui surviennent brusquement qui menacent le plus leur survie ou leur développement, mais le laisser-aller et la négligence qui se développent subrepticement en leur sein. C’est la raison pour laquelle Xi Jinping tire sans cesse la sonnette d’alarme auprès des cadres à tous les échelons: il faut, «tel

Скачать книгу