Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12 - George Gordon Byron

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je ne me soucie pas d'en commencer l'histoire avant qu'elle ne soit achevée. Après votre départ, j'eus la fièvre; mais je recouvrai la santé sans quinquina. Sir Humphrey Davy était ici dernièrement, et il a beaucoup goûté Ravenne. Il vous dira tout ce que vous pourrez désirer savoir sur ce lieu et sur votre humble serviteur.

      »Vos appréhensions (dont Scott est la cause) ne sont pas fondées. Il n'y a point de dommages-intérêts dans ce pays, mais il y aura probablement une séparation, comme la famille de la dame, puissante par ses relations, est fort déclarée contre le mari à cause de toute sa conduite; – lui est vieux et obstiné; – elle est jeune, elle est femme, et déterminée à tout sacrifier à ses affections. Je lui ai donné le meilleur avis; savoir, de rester avec lui; – je lui ai représenté l'état d'une femme séparée (car les prêtres ne laissent les amans vivre ouvertement ensemble qu'avec la sanction du mari), et je lui ai fait les réflexions morales les plus exquises, – mais sans résultat. Elle dit: «Je resterai avec lui, s'il vous laisse près de moi. Il est dur que je doive être la seule femme de la Romagne qui n'ait pas son amico; mais, s'il ne veut pas, je ne vivrai point avec lui, et quant aux conséquences, l'amour, etc., etc., etc.» Vous savez comme les femmes raisonnent en ces occasions. Le mari dit qu'il a laissé aller la chose jusqu'à ce qu'il ne pût plus se taire. Mais il a besoin de la garder et de me renvoyer; car il ne se soucie pas de rendre la dot et de payer une pension alimentaire. Les parens de la dame sont pour la séparation; parce qu'ils le détestent, – à la vérité comme tout le monde. La populace et les femmes sont, comme d'ordinaire, pour ceux qui sont dans leur tort, savoir, la dame et son amant. Je devrais me retirer; mais l'honneur, et un érysipèle qui l'a prise, m'en empêchent, – pour ne point parler de l'amour, car je l'aime complètement, toutefois pas assez pour lui conseiller de tout sacrifier à une frénésie. Je vois comment cela finira; elle sera la seizième Mrs. Shuffleton.

      »Mon papier est fini, et ma lettre doit l'être.

      »Tout à vous pour toujours.

      B.

      »P. S. Je regrette que vous n'ayez pas complété les Italian Fudges. Dites-moi, je vous prie, comment êtes-vous encore à Paris? Murray a quatre ou cinq de mes compositions entre les mains: – le nouveau Don Juan, que son synode d'arrière-boutique n'admire pas; – une traduction excellente du premier chant de Morgante Maggiore de Pulci; – une dito fort brève de Dante, moins approuvée; – la Prophétie de Dante, grand et digne poème, etc.; – une furieuse Réponse en prose aux Observations de Blackwood sur Don Juan, avec une rude défense de Pope, – propre à faire un remue-ménage. Les opinions ci-dessus signalées sont de Murray et de son stoïque sénat; – vous formerez la vôtre, quand vous verrez les pièces.

      »Vous n'avez pas grande chance de me voir, car je commence à croire que je dois finir en Italie. – Mais si vous venez dans ma route, vous aurez un plat de macaronis. Parlez-moi; je vous prie, de vous et de vos intentions.

      »Mes fondés de pouvoir vont prêter au comte Blessington soixante mille livres sterling (à six pour cent), sur une hypothèque à Dublin. Songez seulement que je vais devenir légalement un absentee d'Irlande.»

      LETTRE CCCLXXV

A M. HOPPNER

      «Un Allemand nommé Ruppsecht m'a envoyé, Dieu sait pourquoi, plusieurs gazettes allemandes dont je ne déchiffre pas un mot ni une lettre. Je vous les envoie ci-jointes pour vous prier de m'en traduire quelques remarques, qui paraissent être de Goëthe, sur Manfred; – et si j'en puis juger par deux points d'admiration (que nous plaçons généralement après quelque chose de ridicule), et par le mot hypochondrisch, elles ne sont rien moins que favorables. J'en serais fâché, car j'eusse été fier d'un mot d'éloge de Goëthe; mais je ne changerai pas d'opinion à son égard, si rude qu'il puisse être. Me pardonnerez-vous la peine que je vous donne, et aurez-vous cette bonté? – Ne songez pas à rien adoucir. – Je suis un littérateur à l'épreuve, – ayant entendu dire du bien et du mal de moi dans la plupart des langues modernes.

      »Croyez-moi, etc.»

      LETTRE CCCLXXVI

A M. MOORE

      Ravenne, 1er juin 1820.

      «J'ai reçu une lettre parisienne de W. W. à laquelle j'aime mieux répondre par votre entremise, si ce digne personnage est encore à Paris, et un de vos visiteurs, comme il le dit. En novembre dernier il m'écrivit une lettre bienveillante, où, d'après des raisons à lui propres, il établissait sa croyance à la possibilité d'un rapprochement entre lady Byron et moi. J'y ai répondu comme j'ai coutume; et il m'a écrit une seconde lettre, où il répète son dire, à laquelle lettre je n'ai jamais répondu, ayant mille autres choses en tête. Il m'écrit maintenant comme s'il croyait qu'il m'eût offensé en touchant ce sujet; et je désire que vous l'assuriez que je ne le suis pas du tout, – mais qu'au contraire je suis reconnaissant de sa bonne disposition. En même tems montrez-lui que la chose est impossible. Vous savez cela aussi bien que moi, – et finissons-en.

»Je crois que je vous montrai son épître l'automne dernier. Il me demande si j'ai entendu parler de mon lauréat37 à Paris, – de quelqu'un qui a écrit une «épître sanglante» contre moi; mais est-ce en français ou en allemand? sur quel sujet? je n'en sais rien, et il ne me le dit pas, – hors cette remarque (pour ma propre satisfaction) que c'est la meilleure pièce du volume de l'individu. Je suppose que c'est quelque chose dans le genre accoutumé; – il dit qu'il ne se rappelle pas le nom de l'auteur.

Note 37: (retour) Lamartine.

      »Je vous ai écrit il y a environ dix jours, et j'attends une réponse de vous quand il vous plaira.

      »L'affaire de la séparation continue encore, et tout le monde y est mêlé, y compris prêtres et cardinaux. L'opinion publique est furieuse contre lui, parce qu'il aurait dû couper court à la chose dès l'abord, et ne pas attendre douze mois pour commencer. Il a essayé d'arriver à l'évidence, mais il ne peut rien produire de suffisant; car ce qui ferait cinquante divorces en Angleterre, ne suffit pas ici, – il faut les preuves les plus décisives… .........

      »C'est la première cause de ce genre soulevée à Ravenne depuis deux cents ans; car, quoiqu'on se sépare souvent, on déclare un motif différent. Vous savez que les incontinens du continent sont plus délicats que les Anglais, et n'aiment pas à proclamer leurs couronnes en plein tribunal, même quand il n'y a pas de doute.

»Tous les parens de la dame sont furieux contre lui. Le père l'a provoqué en duel, – valeur superflue, car cet homme ne se bat pas, quoique soupçonné, de deux assassinats, – dont l'un est celui du fameux Monzoni de Forli. Avis m'a été donné de ne pas faire de si longues promenades à cheval dans la forêt des Pins, sans me tenir sur mes gardes; aussi je prends mon stiletto38 et une paire de pistolets dans ma poche durant mes courses quotidiennes.

Note 38: (retour)38 Poignard italien.

      »Je ne bougerai pas du pays jusqu'à ce que le procès soit terminé de manière ou d'autre. Quant à elle, elle a autant de fermeté féminine que possible, et l'opinion est à tel point contre l'homme, que les avocats refusent de se charger de sa cause, en disant qu'il est bête ou coquin; – bête s'il n'a pas reconnu la liaison jusqu'à présent; coquin s'il la connaissait, et qu'il ait, dans une mauvaise intention, retardé de la divulguer. Bref, il n'y a rien eu de pareil dans ces lieux, depuis les jours de la famille de Guido di Polenta.

»Si l'homme m'escofie, comme Polonius, dites qu'il a fait une bonne fin de mélodrame. Ma principale sécurité est qu'il n'a pas le courage de dépenser vingt scudi

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