Œuvres complètes de lord Byron, Tome 3. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 3 - George Gordon Byron

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tels habitans. Les Turcs ont pour leur tyrannie l'excuse de leur conquête, et les Grecs n'ont fait que subir le sort de la guerre, que peuvent subir les peuples les plus braves. Mais comment seraient-ils coupables, quand deux peintres se disputent le privilége de dépouiller le Parthénon, et triomphent tour à tour, selon la teneur de chaque firman nouveau! Sylla put seulement punir, Philippe subjuguer, et Xerxès brûler Athènes: mais il restait à un pitoyable antiquaire et à ses misérables agens de la rendre aussi méprisable qu'eux-mêmes.

Le Parthénon, avant sa destruction partielle, durant le siége des Vénitiens, a été successivement un temple païen, une église et une mosquée. Sous chacun de ces rapports, il est un objet sérieux d'attention: il avait changé d'adorateurs; mais il était resté toujours un lieu d'adoration, trois fois consacré par le culte. Sa violation est un triple sacrilége. Mais:

L'homme, l'homme vain, revêtu d'une autorité éphémère, joue des tours si fantasques à la face du ciel, qu'il fait pleurer les anges.

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Where are thy men of might? Thy grand in soul?

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Ce ne fut pas toujours la coutume des Grecs de brûler leurs morts. Le grand Ajax en particulier fut enterré tout entier. La plupart des héros devenaient dieux après leur mort; mais on négligeait celui qui n'avait pas des jeux annuels sur sa tombe ou des fêtes instituées en son honneur par ses concitoyens, comme Achille, Brasidas, etc., et enfin même Antinoüs, dont la mort fut aussi héroïque que sa vie avait été infâme.

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De צדוק (Sadock) , nom d'un juif ancien, fondateur d'une secte, qui niait l'immortalité de l'ame, l'existence des anges et des esprits, la résurrection du corps, et n'admettait que les cinq livres de Moïse.

(N. du Tr.)

35

Le temple de Jupiter Olympien, dont soixante colonnes entièrement de marbre subsistent encore; il y en avait, dans l'origine, cent cinquante. Cependant plusieurs écrivains ont supposé qu'elles avaient appartenu au Parthénon.

36

Le vaisseau avait été naufragé dans l'Archipel.

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«Aujourd'hui (3 janvier 1809), outre ce qui a déjà été envoyé à Londres, un vaisseau hydriote est mouillé dans le Pirée pour attendre un chargement de toutes les antiquités emportables. Ainsi, comme je l'ai entendu dire à un jeune Grec, en s'adressant à un grand nombre de ses compatriotes (car, dans leur état d'abaissement, ils sentirent cependant cet outrage), ainsi lord Elgin pourra se vanter d'avoir ruiné Athènes. Un peintre du premier ordre, nommé Lusieri, est l'agent de la dévastation, et, comme le Grec trouveur de Verres en Sicile, qui suivait la même profession, il est devenu un parfait instrument de rapine. Entre cet artiste et le consul français Fauvel, qui désire sauver ces antiquités pour son propre gouvernement, il existe maintenant une violente contestation à propos d'une voiture pour servir à leurs transports. Une des roues de cette voiture (je voudrais qu'elles fussent brisées toutes les deux) a été cachée par le consul français, et Lusieri a porté sa plainte au waiwode. Lord Elgin a été très-heureux dans le choix qu'il a fait du signor Lusieri. Pendant un séjour de dix ans à Athènes, il n'avait jamais eu la curiosité d'aller jusqu'à Sunium avant qu'il nous eût accompagnés dans notre seconde excursion. Tant que lui et ses patrons se bornent à consulter des médailles, à apprécier des camées, à dessiner des colonnes, et à marchander des pierres précieuses, leurs petites absurdités sont aussi innocentes que la chasse aux insectes et aux renards, le babil des jeunes-filles, ou le noble plaisir de conduire soi-même son coche, ou d'autres passe-tems semblables; mais quand ils emportent la charge de trois ou quatre vaisseaux, des restes les plus précieux et les plus considérables que le tems et la barbarie ont laissés à la plus outragée comme à la plus célèbre des cités; quand ils détruisent, dans leurs vaines tentatives de les enlever, des ouvrages qui ont été l'admiration des âges, je ne connais aucun motif qui puisse les excuser, ni aucune expression qui puisse qualifier les auteurs et les exécuteurs de cette lâche dévastation. Ce ne fut pas un des moindres crimes, dans l'accusation de Verrès, que d'avoir pillé la Sicile, comme depuis, en imitation, on a pillé Athènes. L'impudence la plus éhontée pourrait difficilement aller plus loin que d'inscrire le nom du ravageur sur les murs de l'Acropolis; tandis que la honteuse et inutile destruction de tout un rang de bas-reliefs, sur l'un des compartimens du temple, ne permettra jamais que ce nom soit prononcé sans exécration par un observateur impartial.

Je le suis dans cette occasion: je ne suis ni un collecteur, ni un admirateur de collections, et conséquemment je ne suis pas un rival; mais j'ai quelque ancienne prédisposition en faveur de la Grèce, et je ne pense pas que l'honneur de l'Angleterre s'accroisse par le pillage, soit de l'Inde, soit de l'Attique.

Un autre noble lord a fait mieux, parce qu'il a fait moins: mais quelques autres, plus ou moins nobles, cependant tous hommes honorables, ont encore fait mieux, parce que, après beaucoup d'excavations, d'excursions, de corruptions envers le waiwode, minant et contreminant, ils n'ont rien fait en définitif. Nous avons ainsi beaucoup d'encre et de vin de répandu, et nous avons presque eu du sang. Le prig de lord Elgin (voyez Jonatham Wilde pour sa définition du priggisme), se prit de querelle avec un autre prig, Gropius de nom (nom tout-à-fait convenable, very good name, à son genre d'occupation), et demanda satisfaction dans une réponse verbale qu'il fit à une note du pauvre Prussien. Ceci se passait à table; Gropius se mit à rire; mais il ne put rien manger de tout le diner. J'ai des raisons pour me souvenir de cette querelle, car ils voulurent me prendre pour leur arbitre.

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Je ne puis résister au désir de profiter de la permission de mon ami le Dr Clarke, dont le nom n'a pas besoin de commentaire avec le public, mais dont l'autorité ajoutera beaucoup de valeur à mon témoignage, en citant l'extrait suivant d'une de ses lettres, très-obligeante pour moi, comme une excellente note aux vers qui précèdent.

«Quand la dernière des Métopes fut enlevée du Parthénon et pendant son déplacement, une grande partie de l'entablement supérieur avec un des triglyphes fut arraché par les ouvriers de lord Elgin. Le Disdar, qui vit le dommage fait au monument, ôta sa pipe de sa bouche, versa une larme, et, d'un ton de voix suppliant, il dit à Lusieri: Τελος! – j'étais présent.»

Le Disdar auquel il est fait ici allusion était le père du Disdar actuel.

39

Selon Zozime, Minerve et Achille repoussèrent Alaric de l'Acropolis: mais d'autres rapportent que le roi goth fut presque aussi barbare que le pair écossais. Voyez Chandler.

40

Le filet placé pour empêcher que des éclats ne tombent sur le tillac pendant la manœuvre.

41

Goza est regardée comme ayant été autrefois l'île de Calypso.

42

That wanton thing.

43

L'Albanie comprend une partie de la Macédoine, l'Illyrie, la Chaonie et l'Épire. Iskander est le nom turc d'Alexandre, et j'ai fait allusion au célèbre Scanderbey (le bey Alexandre) dans le troisième et le quatrième vers de la trente-huitième stance. Je ne sais pas si j'ai été conforme à la vérité en faisant Scanderbey le compatriote d'Alexandre, qui naquit à Pella en Macédoine; mais Gibbon lui donne ce titre, et il y ajoute Pyrrhus, en parlant de ses exploits.

En parlant de l'Albanie, Gibbon remarque que cette contrée, à la vue des côtes de l'Italie, est moins connue que l'Amérique. Des circonstances de trop peu d'importance pour les rapporter ici, nous ont conduits, M. Hobbouse et moi, dans cette contrée, avant que nous eussions visité aucune autre partie de la domination ottomane, et, à l'exception du major Leake, alors résident officiel de l'Angleterre à Janina, aucun autre Anglais n'a jamais été plus loin dans l'intérieur que cette capitale, ainsi que ce gentilhomme nous l'a dernièrement assuré. Ali-Pacha, à cette époque (octobre 1809, était en guerre avec Ibraïm-Pacha,

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<p>224</p>

Maintenant le cap Colonna. Dans toute l'Attique, si on en excepte Athènes et Marathon, il n'y a pas de site plus intéressant que le cap Colonna. Pour l'artiste et l'antiquaire, seize colonnes sont une inépuisable source d'observations et d'études; pour le philosophe, une scène supposée de quelques conversations de Platon avec ses disciples ne sera pas un faible sujet de jouissance; et le voyageur sera frappé de la beauté de la perspective de toutes les îles qui couronnent la mer Égée: mais pour un Anglais, Colonna a un intérêt de plus, comme étant le lieu de la scène du Shipwreck (Naufrage, titre d'un poème) de Falconner. Minerve et Platon sont oubliés dans les souvenirs de Falconner et de Campbell:

Here in the dead of night by Lonna's steep,The seaman's cry was heard along the deep.

Ici, dans les terreurs de la nuit, près des côtes rocheuses de Lonna, le cri du marinier fut entendu sur l'abîme.

Ce temple de Minerve peut être aperçu, en mer, d'une grande distance. Pendant trois voyages que j'ai faits à Colonna, deux par terre et l'autre par mer, la vue du côté de la terre me parut moins belle qu'en venant des îles. Dans notre second voyage par terre, nous manquâmes d'être surpris par une troupe de Mainotes, qui s'étaient cachés dans des cavernes. Nous apprîmes ensuite, par un de leurs prisonniers, racheté depuis, qu'ils craignirent de nous attaquer à la vue de mes deux Albanais; conjecturant très-sagement pour nous, mais faussement, que nous avions une garde complète de ces Arnautes à notre disposition; ils restèrent donc cachés, et sauvèrent ainsi notre petite troupe, trop peu nombreuse pour opposer la moindre résistance.

Colonna n'est pas moins visité par les peintres que par les pirates. Là

The hireling artist plants his paltry desk,And makes degraded nature picturesque.(Hodgson's lady Jane Grey.)

L'artiste mercenaire plante son misérable pupître, et rend pittoresque la nature dégradée.

Mais la nature, dans ces lieux, avec l'aide de l'art, a fait cela pour elle-même. Je fus assez heureux pour engager un artiste allemand d'un mérite supérieur; et j'espère que je renouvellerai connaissance avec ces vues de Colonna et plusieurs autres du Levant, en recevant ses ouvrages.

<p>225</p>

Ce mot ne peut guère s'entendre ici que comme agent, dans une acception défavorable de ce mot.

(N. du Tr.)

<p>226</p>

Ce Gropius était employé par un noble lord, dans le seul but de lui faire des dessins, genre dans lequel il excelle; mais je suis fâché de dire qu'abusant de l'autorité d'un nom respectable, il s'est traîné, à une humble distance, sur les pas du signor Lusieri: un vaisseau, plein de ses trophées, fut retenu, et, je crois, confisqué à Constantinople en 1810. Je suis heureux d'être à même d'attester que cela n'était point dans sa mission, qu'il était employé seulement comme peintre, et que son noble patron désavoue toute autre relation avec lui, que comme artiste. Si une erreur commise dans la première et la seconde édition de ce poème, a donné au noble lord un moment de peine, j'en suis très-fâché. Le sieur Gropius a pris, pendant plusieurs années, le titre de son agent; et quoique je ne puisse pas beaucoup me reprocher d'avoir partagé la méprise de beaucoup de personnes, je suis heureux d'avoir été un des premiers à être détrompé. J'éprouve autant de plaisir à me rétracter que j'eus de regret à avancer cette assertion.

<p>227</p>

اسکدنر L'altération de ce nom historique par les Orientaux, ferait penser qu'ils n'étaient guère plus forts sur les étymologies que nous, quand, par une opération inverse, nous laissions l'article ال al ou el au KoranAlkoran. Les Orientaux ont retranché le al, Αλ, d'Alexandre, pensant que la première syllabe de ce nom était comme chez eux, un article, et ont dit seulement… Iscander.

(N. du Tr.)

<p>228</p>

Probablement l'auteur des Researches in Greece, in-4º, Londres, 1814, qui renferment des remarques fort curieuses sur les langages parlés aujourd'hui en Grèce: le grec moderne, dont il donne une grammaire; l'albanais, les langues bulgare et walaque.

(N. du Tr.)