Œuvres complètes de lord Byron, Tome 3. George Gordon Byron

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 3 - George Gordon Byron

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αττιχιζουσαν. C'est au fanal et à Yanina que l'on parle le meilleur grec; à Yanina, il y a une école florissante sous la direction de Psalida.

      Il vient d'arriver à Athènes un élève de Psalida, qui fait un voyage d'observation dans la Grèce; il est intelligent et mieux instruit qu'un pensionnaire de la plupart de nos colléges. Je rapporte ceci comme une preuve que l'esprit de recherche et d'observation ne sommeille pas chez les Grecs.

      L'écrivain de la Revue désigne M. Wright, l'auteur du beau poème intitulé: Horœ Ionicœ, comme propre à donner des détails sur ces Romains de nom et Grecs dégénérés, ainsi que sur leur langue. Mais M. Wright, quoique bon poète et homme capable, a commis une erreur en assurant que le dialecte albanais du romaïque approche le plus de l'hellénique; cependant les Albanais parlent un dialecte aussi notoirement corrompu que l'écossais du comté d'Aberdeen, ou l'italien de Naples. Yanina (où l'on parle le grec le plus pur après le Fanal), quoique la capitale des possessions d'Ali-Pacha, n'est point en Albanie, mais en Épire; et au-delà de Delvinachi, dans l'Albanie propre, jusqu'à Argyrocastro et Tépalin (au-delà de laquelle je ne suis point allé), on parle un grec encore plus mauvais qu'à Athènes même. J'ai eu à mon service, un an et demi, deux de ces singuliers montagnards, dont la langue mère est l'illyrien, et je ne les ai jamais entendu louer, ni leurs compatriotes (que j'ai vus, non-seulement dans leurs demeures, mais au nombre de vingt mille dans l'armée de Veli-Pacha), pour leur grec; mais ils étaient souvent raillés pour leurs barbarismes de province.

      J'ai en ma possession près de vingt-cinq lettres (parmi lesquelles il s'en trouve quelques-unes du bey de Corinthe) qui me furent écrites par Notaras, le Cogia-Bachi, et d'autres par le drogman du Caïmacam de la Morée (qui gouverne maintenant en l'absence de Véli-Pacha). On m'a dit que c'étaient de favorables spécimens de leur style épistolaire. J'en ai aussi reçu quelques-unes à Constantinople de la part de quelques particuliers; elles sont écrites dans le style le plus hyperbolique, mais avec le vrai caractère antique.

      L'écrivain de la Revue, après quelques remarques sur la langue grecque dans son état passé et présent, arrive à ce paradoxe (page 59) que la connaissance de sa langue maternelle à dû être très-nuisible à Coray pour apprendre l'ancien grec; comme s'il était moins capable de le comprendre à cause qu'il sait parfaitement le moderne! Cette observation suit un paragraphe où l'on recommande en termes explicites l'étude du romaïque comme un puissant auxiliaire, non-seulement au voyageur et au marchand étranger, mais aussi à celui qui fait ses études classiques; en un mot, à toute personne, excepté seulement celle qui peut s'en rendre l'usage familier; et, par une parité de raisonnement, notre vieux langage est regardé comme plus facile à acquérir par les étrangers que par nous-mêmes! Je suis toutefois porté à croire qu'un Allemand, étudiant l'anglais (quoique lui-même d'un sang saxon), serait fort embarrassé pour expliquer Sir Tristrem, ou quelque autre des Auchinlech manuscrits, avec ou sans le secours d'une grammaire ou d'un glossaire. Il paraîtra évident à tous les esprits qu'il n'y a qu'un natif qui puisse obtenir une connaissance compétente, je ne dis pas complète, de nos idiomes tombés en désuétude. Nous devons avoir confiance dans le critique pour son ingénuité, mais nous ne le croirons pas plus que le Lismahago de Smollet, qui soutient que l'anglais le plus pur se parle à Édimbourg. Que Coray ait pu se tromper, c'est possible; mais, s'il en est ainsi, la faute en est à l'homme plutôt qu'à sa langue maternelle, qui est, comme cela doit être, du plus grand secours à l'étudiant grec. Ici l'écrivain de la Revue arrive à l'œuvre des traducteurs de Strabon; j'y termine aussi mes remarques.

      Sir W. Drummond, M. Hamilton, lord Aberdeen, le Dr. Clarke, le capitaine Leake, M. Geil, M. Walpole, et beaucoup d'autres personnes qui se trouvent maintenant en Angleterre, ont tout ce qu'il faut pour donner des renseignemens certains sur ce peuple déchu. Le petit nombre d'observations que j'ai publiées n'auraient pas vu le jour, si l'article en question, et, par-dessus tout, le lieu où je l'ai lu, ne m'avaient conduit à méditer attentivement ces pages, que l'avantage de ma situation présente me mettait à même d'éclaircir, ou au moins d'essayer de le faire.

      Je me suis efforcé de repousser tous les sentimens personnels qui s'élèvent malgré moi dans tout ce qui concerne la Revue d'Édimbourg; non par le désir de me concilier la faveur de ses écrivains, ou pour effacer le souvenir d'une syllabe de ce que j'ai publié dans le tems; mais simplement parce que je sens l'inconvenance de mêler des ressentimens privés à une discussion de cette espèce, principalement à cette distance de tems et de lieux.

      NOTE ADDITIONNELLE SUR LES TURKS

      Les difficultés de voyager en Turquie ont été beaucoup exagérées, ou plutôt ont considérablement diminué depuis quelques années. Les musulmans ont été amenés à une espèce de civilité très-favorable aux voyageurs.

      Il est hasardeux de s'étendre beaucoup au sujet des Turks et de la Turquie, puisqu'il est possible de vivre vingt ans parmi eux sans apprendre à les connaître, au moins par eux-mêmes. Autant que ma faible expérience m'a permis d'en juger, je n'ai pour ma part aucune plainte à former; mais je suis redevable de beaucoup de civilités (je puis dire aussi d'amitié) et d'une agréable hospitalité à Ali Pacha, à son fils Véli, pacha de Morée, et à beaucoup d'autres personnes de haut rang dans les provinces. Suleyman Aga, ex-gouverneur d'Athènes, et maintenant gouverneur de Thèbes, était un bon vivant; il était d'un caractère si sociable qu'il était toujours accroupi à table. Pendant le carnaval, lorsque nos compatriotes faisaient des mascarades, lui et son successeur étaient plus heureux de recevoir les masques, qu'aucune douairière de la place du Grand-Veneur (Grosvenor square). Dans une occasion où il soupait au couvent, son ami et son hôte, le cadi de Thèbes, se laissa tomber de table, tandis que le waywode lui-même semblait triompher de sa chute.

      Dans toutes mes relations monétaires avec les musulmans, j'ai toujours rencontré l'honneur le plus strict, le plus grand désintéressement. En traitant d'affaires avec eux, on ne rencontre point ces honteuses retenues cachées sous le nom d'intérêt, de différence de change, de commissions, etc., que l'on éprouve uniformément en ayant affaire à un consul grec, qui vous donne des lettres de change même sur les premières maisons de Péra.

      Quant à présent, d'après une coutume établie dans l'Orient, vous vous trouverez rarement en perte, parce qu'une bonne lettre de change est généralement retournée par une autre d'une semblable valeur, comme un cheval ou un shawll.

      Dans la capitale et à la cour, les citoyens et les courtisans sont formés à la même école que ceux de la chrétienté; mais il n'existe pas un caractère plus honorable, plus aimable et plus courtois que le provincial aga, vraiment turk, ou le gentilhomme musulman de province. On n'entend pas désigner ici les gouverneurs des villes, mais ces agas qui, par une espèce d'alleu féodal, possèdent des terres et des maisons plus ou moins considérables en Grèce et dans l'Asie-Mineure.

      Les basses classes sont dans un état de soumission aussi tolérable que le bas peuple dans des contrées qui ont des prétentions plus grandes à la civilisation. Un musulman, en parcourant les rues de nos villes de province, se trouverait plus gêné en Angleterre qu'un Frank dans une pareille situation en Turquie. L'uniforme militaire est le meilleur habillement pour voyager.

      On peut trouver des notions satisfaisantes sur la religion et les différentes sectes de l'islamisme dans l'ouvrage français de d'Hosson, et sur leurs manières, etc., peut-être dans l'ouvrage de l'anglais Thornton. Les Ottomans, avec tous leurs défauts, ne sont pas un peuple à mépriser. Égaux au moins aux Espagnols, ils sont supérieurs aux Portugais. S'il est difficile de dire ce qu'ils sont, on peut au moins dire ce qu'ils ne sont pas: ils ne sont pas traîtres, ils ne sont pas lâches, ils ne brûlent pas les hérétiques, ils ne sont pas assassins, quand même l'ennemi marcherait à leur capitale. Ils sont fidèles à leur sultan jusqu'à ce qu'il devienne incapable de gouverner, et ils sont dévoués à leur dieu sans

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