Le Fichier Zéro. Джек Марс
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Читать онлайн книгу Le Fichier Zéro - Джек Марс страница 8
“Salut,” dit-elle sans lever les yeux de l’écran. “Est-ce que tu as mangé avec le président ? Parce que je serais bien partante pour un chinois ce soir.”
“Où est ta sœur ?” demanda-t-il rapidement.
“Dans la salle à manger.” Maya fronça les sourcils et s’assit, percevant l’urgence dans sa voix. “Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?”
“Rien pour l’instant,” répondit-il énigmatiquement. Zéro traversa la cuisine et trouva sa plus jeune fille, Sara, assise à table en train de faire ses devoirs.
Elle leva les yeux à cette soudaine intrusion de son père. “Salut, Papa.” Puis elle fronça les sourcils à son tour, prenant conscience que quelque chose ne tournait pas rond. “Tout va bien ?”
“Ouais, ma puce. Je vais bien. Je voulais juste vérifier que vous aussi.” Sans un mot de plus, il monta rapidement à l’étage dans son bureau. Il savait déjà ce dont il avait besoin et où le trouver exactement. Le premier objet était un téléphone à carte prépayée qu’il avait acheté et payé en espèces avec quelques centaines de minutes prépayées dessus. Maya possédait le numéro. Le deuxième était la clé du coffre-fort. Il savait où elle était comme s’il l’avait toujours su. Pourtant, le matin même, il n’aurait su dire à quoi elle servait ou pourquoi il l’avait. La clé se trouvait dans sa vieille boîte de pêche qu’il surnommait sa “boîte à ordures,” remplie de toutes sortes de vieux trucs dont il ne parvenait pas à se débarrasser, même s’ils semblaient totalement inutiles.
Quand il retourna dans la cuisine, il ne fut pas du tout surpris de trouver ses deux filles qui l’attendaient là.
“Papa ?” dit Maya avec hésitation. “Qu’est-ce qui se passe ?”
Zéro prit son téléphone mobile dans sa poche et le laissa sur le comptoir de la cuisine. “Il y a un truc que je dois faire,” dit-il vaguement. “Et c’est…”
Incroyablement dangereux. Monumentalement stupide de le faire seul. Ça vous mettra directement en danger… encore une fois.
“C’est un truc qui fait que des gens vont certainement nous surveiller de près. Et nous devons nous y préparer.”
“Est-ce qu’on va encore retourner dans une planque ?” demanda Sara.
Zéro eut le cœur serré qu’elle ait à poser ce type de question. “Non,” lui répondit-il. Puis il s’en voulut, se rappelant qu’il avait promis d’être honnête avec elles. “Pas encore. Peut-être plus tard.”
“Est-ce que ça a un rapport avec ce qui s’est passé à New York ?” demanda naïvement Maya.
“Oui,” admit-il. “Mais, pour le moment, écoutez-moi bien. Je connais un type, une ressource de la CIA qui s’appelle Mitch. Il est grand, bourru, avec une grosse barbe et une casquette. Il tient le Third Street Garage. Si je lui donne le feu vert, il viendra vous chercher ici pour vous emmener en lieu sûr, dans un endroit que même la CIA ne connaît pas.”
“Pourquoi est-ce qu’on n’y va pas tout de suite ?” demanda Sara.
“Parce que,” répondit franchement Zéro, “il y a de grandes chances que des gens soient déjà en train de nous observer ou, du moins, qu’ils surveillent toute activité suspecte. Si vous n’allez pas à l’école ou que vous faites quoi que ce soit d’inhabituel, ça pourrait les alerter. Vous connaissez la musique : vous ne laissez entrer personne, vous ne partez avec personne et vous ne faites confiance à personne sauf Mitch, l’Agent Strickland, ou l’Agent Watson.”
“Et Maria,” ajouta Sara. “Pas vrai ?”
“Ouais,” murmura Zéro. “Et Maria. Bien sûr.” Il posa la main sur la poignée de la porte. “Je ne serai pas long. Verrouillez derrière moi. J’ai le téléphone à carte. Appelez en cas de besoin.” Il sortit et se dirigea rapidement vers sa voiture, étonné de constater que le souvenir de ce qui s’était passé entre Maria et lui s’insinuait à nouveau dans sa tête.
Kate. Tu l’as trahie.
“Non,” se murmura-t-il à lui-même alors qu’il atteignait la voiture. Il n’aurait pas fait ça. Il aimait Kate plus que tout et plus que quiconque. Alors qu’il se glissait derrière le volant et démarrait la voiture, il chercha dans sa mémoire la moindre indication qui pourrait contredire le fait que Maria et lui aient eu une liaison pendant que Kate était encore vivante. Mais il n’en trouva aucune. Sa relation à la maison avait été heureuse. Kate ignorait tout de son travail en tant qu’agent de la CIA. Elle croyait que ses fréquents voyages étaient pour des invitations à des conférences dans d’autres universités, des recherches pour l’écriture d’un livre d’histoire, des congrès et des conventions. Elle le soutenait totalement en s’occupant de leurs deux filles. Il lui cachait ses blessures et, quand c’était impossible, il se trouvait des excuses bidon. Il était maladroit. Il était tombé. Au moins une fois, il avait été agressé. L’agence l’avait aidé à couvrir ses mensonges et, plus d’une fois, était allée jusqu’à créer de faux rapports de police pour confirmer ses dires.
Elle n’était pas au courant.
Mais Maria, si. Maria avait su tout le temps qu’ils avaient été ensemble pendant que Kate était encore en vie, et elle n’avait rien dit. Tant que la mémoire de Zéro était altérée, elle pouvait bien lui dire tout ce qu’il voulait entendre et lui cacher tout ce qu’il ne savait pas.
Il réalisa soudain à quel point il serrait le volant, alors que les articulations de ses doigts devenaient blanches et que ses oreilles bourdonnaient de colère. On verra ça plus tard. Il y a des choses plus importantes à faire pour le moment, se dit-il en se dirigeant vers la banque pour récupérer les preuves dont il pouvait juste espérer qu’elles seraient suffisantes afin de mettre un terme à tout ça.
CHAPITRE QUATRE
Il y avait peu de trafic en ce début d’après-midi, et Zéro arriva rapidement à la banque d’Arlington. Il grilla deux stops et appuya même sur l’accélérateur au feu orange, se rappelant chaque fois qu’éviter d’attirer les soupçons serait une bonne idée et que toute infraction serait sans aucun doute repérée par le système de la CIA, alertant les conspirateurs de l’agence sur son emplacement.
Mais il n’avait pas vraiment la tête aux règles de circulation. Il avait pris les mesures de précaution pour garder ses filles en sécurité, du moins pour l’instant, et il allait maintenant récupérer ses documents dans le coffre-fort. C’était la partie facile de son plan. Mais, ensuite, ça allait se compliquer. À qui je donne ça ? À la presse ? Non, se dit-il. Ce serait trop galère. Même s’il parvenait à salir la réputation de certains grands noms, le procès pour démettre de ses fonctions la moindre des personnes impliquées serait long et laborieux.
Les Nations Unies ? L’OTAN ? Une fois de plus, les organes politiques et judiciaires altèreraient la réalité des choses. Il lui fallait quelque chose de rapide, porter ce qu’il savait à la connaissance de quelqu’un qui aurait le pouvoir d’agir de façon immédiate et irréversible.
Il connaissait déjà