Le Fichier Zéro. Джек Марс
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Quelqu’un est venu ici en se faisant passer pour Kate. Il savait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose maintenant. La banque possédait toujours certainement l’enregistrement de la caméra de sécurité pour ce jour-là, mais on ne le laisserait pas y accéder, à moins d’une investigation avec un mandat.
Mais qui ? L’agence était le coupable le plus évident. Avec les larges ressources de la CIA, ils avaient pu créer une pièce d’identité convaincante et envoyer une agente se faire passer pour Kate. Mais Zéro n’avait pas consulté le coffre-fort depuis des années. S’ils étaient au courant depuis cette époque, alors pourquoi avoir attendu jusqu’à il y a deux mois pour en saisir le contenu ?
Parce que je suis revenu. Ils me croyaient mort et quand ils ont su que je ne l’étais pas, ils ont eu besoin de vérifier ce que je savais.
Une autre idée lui vint en tête : Maria. Es-tu sûr que tu ne lui en as jamais parlé ? Pas même en cas d’urgence ? C’était l’un des meilleurs agents sous couverture qu’il connaisse. Elle avait pu trouver un moyen. Mais restait la question de savoir pourquoi elle ferait ça seulement maintenant, pourquoi elle aurait attendu si elle connaissait l’existence du coffre-fort.
Il se sentit soudain fatigué et dépassé. Il avait tant perdu de ce qu’il avait découvert auparavant, le seul petit morceau de preuve potentielle se trouvant désormais sur une clé USB dans sa poche. Il n’avait aucune idée du temps qui lui restait pour s’entretenir seul avec Pierson et essayer de le convaincre de ce qui était en train de se passer en tentant de le persuader de surveiller de plus près les responsables, alors qu’il n’avait presque rien pour étayer ses propos.
Ça lui semblait être une mission impossible. Il réalisa tristement que s’il avait toujours été Reid Lawson, emprisonné dans l’enfer de ses souvenirs partiels en tant qu’Agent Zéro, il aurait peut-être abandonné. Il aurait peut-être récupéré ses filles et fourré dans une valise qu’il pouvait emporter pour fuir quelque part. Le Midwest, peut-être. Il aurait peut-être enfoui sa tête dans le sable et laissé les choses se produire comme c’était prévu. La principale priorité de Reid Lawson était ses filles.
Mais l’Agent Zéro avait une responsabilité. Ce n’était pas juste son travail. Il s’agissait de sa vie. Voilà qui il était vraiment et il n’y avait pas moyen qu’il reste assis sans rien faire à regarder la guerre se déclencher, regarder des personnes innocentes mourir, regarder les militaires américains et les civils du Moyen Orient forcés à entrer dans un conflit qui était conçu pour le bénéficie d’une poignée de mégalomanes soucieux de conserver leurs pouvoirs.
Il entendit des bruits de pas faisant écho aux siens et résista à l’envie de se retourner. Alors qu’il approchait de sa voiture, garée à deux-cents mètres de la banque, il constata que les lourds bruits de pas marchaient quasiment en rythme avec les siens.
À environ trente mètres derrière toi. Il garde ses distances. Les pas sont lourds : probablement un homme d’un mètre quatre-vingt-cinq, entre quatre-vingt-quinze et cent kilos.
Zéro ne s’arrêta pas à sa voiture. Il la dépassa, marcha jusqu’au croisement suivant et s’engagea dans la rue perpendiculaire à droite. En passant devant la boutique d’un fleuriste, la même où il avait une fois acheté des bouquets pour ses filles avant d’aller les récupérer dans une planque située à six pâtés de maisons de là, il regarda à sa périphérie dans la vitre. C’était quelque chose qu’il faisait instinctivement en tant que Reid Lawson, mais ses compétences étaient également revenues avec ses souvenirs. C’était aussi simple que de regarder droit dans un miroir. Sans quitter des yeux le trottoir devant lui, il était en mesure de se concentrer sur l’extrémité des bords de son champ de vision.
Un homme portant un tee-shirt noir traversait la rue pour se diriger vers lui. Il était grand, pesait facilement cent-dix kilos, avec un cou aussi épais que sa tête et des muscles saillants qui testaient les limites des manches de son tee-shirt.
Tiens, tiens, un de plus. Les poils se hérissèrent sur les bras de Zéro, mais les battements de son cœur ne s’emballèrent pas. Sa respiration resta normale. La sueur ne perla pas sur ses sourcils
Il n’était pas paranoïaque. Ils en avaient après lui. Ils savaient. Et il était plus que prêt à relever le défi.
CHAPITRE CINQ
Sans ralentir, Zéro tourna de nouveau à droite, se glissant dans une ruelle étroite entre deux immeubles. Elle faisait à peine deux mètres d’un côté à l’autre, même pas assez large pour être qualifiée d’allée. À peu près au milieu, il s’arrêta et se retourna.
Au bout de la ruelle se trouvait l’un de ses poursuivants. L’homme avait à peu près son âge, un peu plus grand de quelques centimètres, avec un visage nerveux et une barbe de quelques jours sur le menton. Il portait des boots noirs, un jean et une veste en cuir noir.
“Baker,” dit instinctivement Zéro. Cet homme était un membre de la Division, un groupe de sécurité privé que la CIA engageait parfois pour l’assister dans les affaires internationales. C’étaient de véritables mercenaires, le même groupe qui avait tenté de lui ôter la vie moins d’une semaine plus tôt à la base de la Confrérie non loin d’Al-Baghdadi. Le même groupe qui avait tenté d’attaquer l’Agent Watson et de kidnapper ses filles en Suisse.
Mais cet homme en particulier lui était familier. Dès que Zéro vit son visage, il se souvint. En 2013, la Division avait été appelée en renfort à la suite d’une prise d’otage entre une faction d’Al-Qaïda et une douzaine de soldats américains. Baker était parmi eux.
Le mercenaire leva un sourcil. “Tu me connais ?”
Merde. Zéro s’en voulut d’avoir prononcé le nom du type. Il avait montré son jeu. Il haussa les épaules et essaya de noyer le poisson. “Il y a des trucs qui reviennent. Par morceaux.”
Baker sourit. “Je vois, Zéro. Il y avait quoi à la banque ?”
“De l’argent. J’ai effectué un retrait.”
Le mercenaire secoua la tête. “Je ne crois pas. Tu vois, je me suis renseigné. Tu n’as pas de compte là-bas. Mais mes techniciens ont trouvé un coffre-fort à ton nom et celui de ta défunte épouse.”
Zéro vit rouge un moment à cause du commentaire désinvolte sur Kate et il faillit perdre ses nerfs, mais il s’efforça de rester calme.
“Je suppose que tu as bien effectué un retrait,” dit Baker, “mais pas d’argent. Il y avait quoi dans le coffre, Zéro ?”
Suppose ? Soit Baker bluffait, soit l’agence n’avait vraiment pas eu connaissance de l’existence du coffre-fort jusqu’ici. Ce qui voudrait dire que la CIA n’était pas responsable de l’absence des documents. Mais il peut très bien mentir.
Zéro entendit des bruits de pas derrière lui et jeta rapidement un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir un type costaud apparaître dans l’angle, à l’autre bout de l’étroite ruelle. Sa tête était entièrement rasée, mais son menton était obscurci par une épaisse barbe brune. Il arborait un affreux sourire aux lèvres. Il aurait très bien pu être joueur de football américain ou lutteur professionnel.