Le Fichier Zéro. Джек Марс

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Le Fichier Zéro - Джек Марс

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? Tu vas me tirer dessus en plein jour ?” Zéro leva sa main droite blessée. “Je n’ai pas d’arme et je n’ai qu’une seule main valide.”

      “J’ai vu ce dont tu es capable avec une seule main,” dit Baker nonchalamment en vissant un silencieux au canon de son pistolet. “C’est pour me défendre. Il y avait quoi dans le coffre, Zéro ?”

      Zéro haussa les épaules. “Tu devras me tirer dessus en premier.” Comment diable vais-je pouvoir me tirer d’affaire ? Ce n’était pas une ruse quand il disait qu’il n’avait qu’une seule main. Il serait clairement désavantagé s’il devait se battre contre l’un d’entre eux, sans même parler des deux.

      “Nous avons pour ordre de ne pas employer de force léthale,” fit remarquer Baker. Il regarda son compagnon bourru derrière Zéro. “Tu en penses quoi, Stevens ? Une balle dans la rotule n’est pas léthale, pas vrai ?”

      Le costaud, Stevens, ne répondit pas… du moins pas avec des mots. Il se contenta de grogner.

      Force non léthale. Ces deux-là n’avaient pas été envoyés pour le tuer. Ils avaient pour mission de lui prendre ce qu’il avait bien pu récupérer à la banque, et certainement de déterminer s’ils devaient ou non l’amener avec eux. Il est trop tard pour me tuer à présent. Ceux qui menaient la danse avaient besoin de connaître ce qu’il savait et à qui d’autre il en avait parlé. Ce ne serait peut-être pas trop suspect pour ceux qui n’étaient pas impliqués dans le complot si l’Agent Zéro était soudain retrouvé mort. Mais s’il fallait prendre la vie d’autres personnes comme Strickland, Watson et Maria, les gens commenceraient à poser les questions qui fâchent et à fouiner, risquant de découvrir leurs manigances.

      Il faut que je trouve un subterfuge. “Alors, comment va Fitzpatrick ?” demanda-t-il d’un ton aussi naturel que possible. Il savait qu’il allait les énerver ainsi, mais il avait besoin de gagner du temps. “La dernière fois que je l’ai vu, il était un peu… amoindri, on va dire.”

      Baker plissa légèrement les lèvres. Le chef de la Division, Fitzpatrick, avait été renversé par une voiture sur un parking à New York par l’Agent du Mossad Talia Mendel. D’après ce que Zéro savait, Fitzpatrick était toujours en vie, mais il ne connaissait pas l’étendue de ses blessures.

      “Il est vivant,” répondit Baker sans émotion apparente, “malgré les efforts de tes amis. Dix-sept os brisés, un poumon perforé, une perte de vision à l’œil droit.”

      Zéro fit claquer sa langue d’un air dépité. “Il faut vraiment que je lui envoie des fleurs…”

      Baker leva le pistolet à deux mains. “Ça suffit. Cette discussion est très sympa, mais si tu ne me dis pas ce qu’il y avait dans ce coffre-fort, je vais te tirer dessus. Et ensuite, Stevens traînera ton corps en sang par la cheville jusqu’à un joli petit endroit calme où on pourra te brancher à une batterie de voiture jusqu’à ce que tu nous dises exactement ce dont tu te souviens.”

      Zéro plissa le nez. “Ça n’a pas l’air cool.”

      Baker tira un coup de feu. L’arme émit un sifflement et un petit morceau de la façade en brique à la droite de Zéro explosa, envoyant de minuscules éclats de pierre contre son visage.

      Il leva les mains en un instant. “Wow ! Ok. Bon sang, je vais vous dire tout.” Toutefois, ses pulsations accélérèrent à peine.

      J’ai ce qu’ils veulent. C’est moi qui ai le contrôle.

      “Il s’agit d’une clé USB avec des informations dessus.”

      “Donne-la-nous,” ordonna Baker.

      “Est-ce que je peux la chercher dans ma poche ?”

      “Lentement,” grommela Baker avec son Sig Sauer pointé sur le front de Zéro.

      “Ok.” Zéro montra sa main gauche vide, remua ses doigts, puis fourra lentement sa main dans la poche de son pantalon. Baker est à environ cinq mètres. Avec sa main dans la poche, il saisit la clé USB à deux doigts, la tenant entre l’index et le majeur. Stevens est à peu près à sept mètres. Il prit le couteau à cran d’arrêt dans sa paume en le tenant entre l’annulaire et l’auriculaire, le maintenant avec son pouce. Tout comme la Percée de Tueller.

      Ce matin-là, il aurait juré ne jamais avoir entendu le nom de Dennis Tueller, mais quiconque ayant jamais été entraîné à manier le couteau au milieu d’armes à feu le connaissait. En 1983, le Sergent Tueller avait procédé à une série de tests afin de déterminer à quelle vitesse un attaquant avec un couteau pouvait couvrir une distance d’approximativement sept mètres… et si sa cible, avec une arme dans son étui, pouvait réagir à temps.

      Moins de deux secondes. C’était le temps moyen qu’il fallait à un attaquant pour courir sur sept mètres, soit la position de Stevens, vers sa cible. Le problème était que l’arme de Baker était déjà dégainée.

      Mais pas celle de Stevens.

      “Tu la vois ?” Zéro leva la clé USB coincée entre ses deux doigts, gardant bien sa paume invisible pour Baker.

      “Lance-la,” demanda Baker. Derrière l’épaule du mercenaire, il vit marcher quelques passants qui discutaient et rigolaient en passant devant l’embouchure de l’étroite ruelle. Parmi eux, un jeune homme jeta un coup d’œil vers eux, mais il ne vit pas le Sig Sauer étant donné que Baker était de dos. Aussi, le jeune homme fronça brièvement les sourcils et continua sa promenade.

      Il faut vraiment que je crée une distraction. Mais Zéro ne comptait pas appeler qui que ce soit, car il ne voulait mettre personne en danger.

      L’une des mains de Baker quitta le pistoler et il la tendit, paume vers le haut, attendant que Zéro lui lance la clé USB.

      Aussi, il s’exécuta. Il recourba son bras en arrière et jeta la clé USB vers Baker dans un mouvement qui la fit s’élever en arc de cercle. En lâchant la clé, il fit glisser le couteau à cran d’arrêt dans sa paume pour le saisir des doigts.

      Puis il s’élança comme une flèche, ouvrant le couteau en même temps.

      Alors que Baker quittait des yeux sa cible pour regarder la minuscule clé noire voler en arc de cercle dans les airs, Zéro courut depuis sa position… mais pas vers Baker. Il se rua comme un fou vers le type costaud.

      Une virgule quatre secondes. Il avait effectué la Percée Tueller un millier de fois, s’étant entraîné pour ce scenario exact, et il s’en rappelait aussi clairement que si ça c’était passé hier. Un pistolet-radar de haute précision sur le terrain d’entraînement de la CIA l’avait chronométré à une moyenne d’une virgule quatre secondes pour atteindre une cible se trouvant approximativement à sept mètres.

      La quantité de calculs mathématiques qui lui traversa l’esprit en un instant était impressionnante. Ce savoir avait toujours été là, ancré à la suite d’une somme insensée de gestes répétés et d’études, enfermé dans les tréfonds de son système limbique en attendant l’occasion de surgir à nouveau. La vitesse moyenne de réaction humaine allait d’une demi-seconde à trois-quarts de seconde. Même un professionnel comme Baker avait besoin d’au moins un quart de seconde entre deux tirs sur un pistolet semi-automatique comme le Sig Sauer. Et Zéro était une cible mobile.

      Le

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