Le Fichier Zéro. Джек Марс

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Le Fichier Zéro - Джек Марс

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aient amené Zéro à douter de Pierson et à le prendre en aversion par le passé, il était à présent armé de ses véritables souvenirs et il voyait le président tel qu’il était : un pion dans cette partie. Ceux qui tiraient les fils du pouvoir voulaient quatre années de plus pour pouvoir manipuler les choses à leur guise, d’une manière qui impliquait la longévité, peu importe qui se trouvait à la Maison Blanche.

      Il se gara parallèlement au trottoir à deux-cents mètres de la banque, difficilement avec une seule main valide. Avant de sortir de la voiture, il se pencha, ouvrit la boîte à gants et fouilla dedans jusqu’à ce qu’il trouve le petit couteau noir à cran d’arrêt qu’il avait fourré dedans.

      Puis, il se hâta de descendre la rue jusqu’à la banque.

      Zéro essaya de paraître patient en attendant que les trois clients devant lui finissent leurs affaires, puis il présenta sa carte d’identité à la guichetière, une femme d’âge moyen au sourire aimable et au rouge à lèvres criard.

      “Je vais chercher le gestionnaire de la salle des coffres,” lui dit-elle poliment.

      Deux minutes plus tard, un homme en costume le conduisit derrière une porte voûtée où se trouvaient les coffres-forts. Il tourna la clé de la petite porte rectangulaire du coffre 726, en sortit la boîte qui se trouvait dedans et la posa sur la table en acier vide, fixée au sol en plein centre de la pièce.

      “Prenez votre temps, Monsieur.” Le gestionnaire lui fit un signe de tête et lui laissa un peu d’intimité.

      Dès que le type fut parti, Zéro souleva le couvercle de la boîte.

      “Non,” murmura-t-il. Il fit un pas en arrière et regarda instinctivement par-dessus son épaule, comme si quelqu’un pouvait se trouver là.

      La boîte était vide.

      “Non, non.” Il tapa du poing sur la table dans un bruit sourd. “Non !” Tous ses documents avaient disparu, tout ce qu’il avait amassé sur ceux qu’il savait être impliqués dans le complot. La moindre preuve illégalement obtenue pouvant potentiellement pousser des chefs d’état à la démission s’était volatilisée. Photos, transcriptions, e-mails… tout ça s’était évanoui.

      Zéro prit sa tête à deux mains et se mit rapidement à faire les cent pas dans la pièce. Il pensa d’abord que le plus vraisemblable était que quelqu’un d’autre, au courant pour les documents, les avait pris. Qui d’autre était au courant pour ce coffre ? Personne. Il en était sûr. Est-ce bien sûr que tu n’as pas donné l’information à quelqu’un et que tu l’as oublié ? Non. Il n’aurait pas fait ça. Il eut presque envie de rire tellement c’était insensé de penser qu’il avait peut-être oublié quelque chose dont il ne connaissait même pas l’existence quelques heures auparavant.

      C’est alors que Zéro se souvint d’autre chose, non pas d’un souvenir verrouillé, mais d’un qu’il avait vécu seulement quelques jours plus tôt dans le cabinet du neurochirurgien suisse.

      Je dois vous prévenir d’une chose, lui avait dit le Dr. Guyer avant d’effectuer la procédure visant à ramener les souvenirs de Zéro. Si ça marche, certaines des choses dont vous allez vous souvenir pourraient être de l’ordre du subconscient : des rêves, des souhaits, des suspicions de votre vie passée. Tous ces aspects non relatifs à la mémoire ont été supprimés avec vos véritables souvenirs.

      Zéro avait froncé les sourcils en entendant ça. Donc vous êtes en train de me dire que si je me souviens des choses, certaines d’entre elles pourraient ne pas vraiment être réelles ?

      La réponse du docteur avait été simple, mais peu rassurante. Elles seront réelles pour vous.

      Si c’était vrai, raisonna-t-il, ne serait-ce pas possible qu’il ait lui-même déplacé les documents ? Pouvait-il avoir imaginé qu’ils étaient ici, dans le coffre-fort, alors qu’ils étaient ailleurs en vérité ?

      Je perds la tête.

      Concentre-toi, Zéro.

      Il sortit son couteau de sa poche, le déplia et passa soigneusement la pointe tranchante dans la fente du fond de la boîte. Il la bougea doucement d’avant en arrière en faisant bien attention de ne pas laisser de trace sur la boîte, jusqu’à ce que le panneau du fond se détache.

      Il poussa un léger soupir de soulagement. La personne qui avait pris ses documents ne connaissait pas l’existence du double-fond qu’il avait installé dans la boîte, à moins d’un pouce au-dessus du véritable fond. Niché en-dessous, se trouvait un seul objet : une clé USB.

      Au moins, ils n’ont pas trouvé les enregistrements. Mais est-ce que ce sera suffisant ? Il n’en était pas sûr, mais c’était tout ce qu’il possédait. Il la récupéra, la mit en poche avec son couteau, puis replaça soigneusement le double fond. Ensuite, il remit la boîte en place et referma la porte.

      Quand il eut terminé, Zéro retourna vers la conseillère trop maquillée.

      “Excusez-moi,” dit-il, “pouvez-vous me dire si quelqu’un d’autre a eu accès à mon coffre-fort durant ces deux dernières années ?”

      La femme le regarda en clignant des yeux. “Deux ans ?”

      “Oui, s’il vous plaît. Vous gardez une trace de tout ça, je suppose ?”

      “Hum… certainement. Un moment.” Ses ongles claquèrent contre les touches du clavier durant une longue minute. “J’ai trouvé. Il n’y a eu qu’un seul accès à votre coffre-fort en deux ans. Quelqu’un est venu il y a deux mois seulement, en février.”

      “Ce n’était pas moi,” dit Zéro avec impatience. “Donc qui était-ce ?”

      Elle cligna à nouveau des yeux en le regardant, étonnée cette fois. “Eh bien, Monsieur, il s’agit de la seule autre personne autorisée à accéder au coffre-fort, à savoir votre femme, Katherine Lawson.”

      Zéro regarda la conseillère avec insistance, ce qui la mit mal à l’aise.

      “Non,” dit-il lentement. “C’est impossible. Ma femme est décédée il y a deux ans.”

      Elle plissa profondément les coins bariolés de sa bouche comme si elle tombait des nues. “Je suis vraiment navrée de l’apprendre, Monsieur. Et c’est vraiment étrange. Mais… nous demandons une pièce d’identité avec photo et la personne qui a accédé au coffre nous l’a montrée de toute évidence. Le nom de votre femme n’a pas été retiré de la location du coffre après son décès.”

      Zéro se souvenait avoir mis son nom sur le contrat de location. Kate ne l’avait pas su à l’époque. Il avait imité sa signature en la désignant comme locataire conjointe du coffre, afin que quelqu’un ait connaissance de tout ça s’il venait à mourir.

      Et, seulement deux mois plus tôt, on s’était fait passer pour elle en allant loin au point de créer une fausse pièce d’identité pouvant paraître valide dans une banque, afin de récupérer le contenu de son coffre-fort.

      “Je vous assure,” lui dit la guichetière, “que nous allons tirer tout ceci au clair. Le gestionnaire de la salle des coffres vient juste de finir sa journée, mais je peux lui demander de vous contacter demain. Voulez-vous signaler un

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