Le Fichier Zéro. Джек Марс
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Читать онлайн книгу Le Fichier Zéro - Джек Марс страница 13
“Ok. Tu veux qu’on parle de quelque chose ?”
“Non.”
Une vague de frustration la submergea, mais Maya n’en montra rien. Il fallait qu’elle soit patiente. Elle aussi était affectée par les événements qu’elles avaient vécus, mais sa réaction avait été la colère et le désir de se venger. Elle avait dit à son père qu’elle avait pour projet de devenir elle-même agent de la CIA et ce n’était pas seulement une provocation d’adolescente. Elle était très sérieuse à ce propos.
“Je suis là,” dit-elle à sa sœur, “si tu ressens le besoin de parler à n’importe quel moment. Tu le sais, pas vrai ?”
Sara leva les yeux vers elle. Un tout petit sourire passa sur ses lèvres… mais, ensuite, ses yeux s’écarquillèrent et elle se redressa soudain. “Tu as entendu ça ?”
Maya écouta attentivement. Elle l’avait entendu : le bruit d’un moteur puissant vrombir tout près. Puis il s’était brusquement arrêté.
“Reste ici.” Elle retourna en vitesse dans l’entrée et, une fois de plus, écarta les stores. Un SUV gris venait de se garer dans leur allée. Ses pulsations s’accélérèrent quand elle vit quatre hommes en sortir. Deux d’entre eux portaient des costumes, alors que les deux autres étaient tout en noir, avec des gilets pare-balles et des boots de combat.
Même à cette distance, Maya put voir l’insigne apposée sur leurs manches. Les deux hommes en noir faisaient partie de la même organisation qui avait tenté de les kidnapper en Suisse. Watson les avait appelés la Division.
Maya se précipita dans la cuisine en glissant sur ses chaussettes, et s’empara d’un couteau à viande sur le comptoir. Sara s’était levée du canapé et se hâta de la rejoindre.
“Descends.” Maya tendit le couteau à sa sœur par le manche. “Va dans la salle de crise. Je te rejoins.”
La sonnette de porte tinta.
“Ne réponds pas,” supplia Sara. “Viens avec moi.”
“Je ne compte pas ouvrir la porte,” lui assura Maya. “Je veux juste savoir ce qu’ils veulent. Vas-y et ferme la porte. Ne m’attends pas.”
Sara prit le couteau et descendit rapidement les marches menant au sous-sol. Maya se faufila sans bruit jusqu’à la porte d’entrée et regarda à travers le judas. Les deux hommes en costume se trouvaient juste devant.
Où sont allés les deux autres ? se demanda-t-elle. Sûrement à la porte de derrière.
Maya sursauta légèrement, alors que l’un des deux hommes frappait soudain à la porte. Puis, il se mit à parler d’une voix assez forte pour qu’on l’entende à l’intérieur. “Maya Lawson ?” Il leva un badge d’identification dans un étui en cuir, alors qu’elle regardait par le judas. “Agent Coulter, FBI. Nous avons quelques questions à vous poser sur votre père.”
Son esprit tournait à cent à l’heure. Une chose était sûre : elle ne comptait pas leur ouvrir la porte. Mais allaient-ils essayer de l’enfoncer ? Devait-elle dire quelque chose ou faire semblant qu’il n’y avait personne à la maison ?
“Mademoiselle Lawson ?” répéta l’agent. “Nous préférerions vraiment ne pas avoir à employer la manière forte.”
De longues ombres dansèrent au sol de l’entrée dans le soleil couchant. Elle leva rapidement les yeux et vit deux formes passer devant la porte arrière, une porte vitrée coulissante qui donnait sur une petite plateforme et un patio. C’étaient les deux autres hommes, ceux de la Division, qui faisaient le tour par derrière.
“Mademoiselle Lawson,” reprit le type. “C’est mon dernier avertissement. Veuillez ouvrir la porte.”
Maya prit une profonde inspiration. “Mon père n’est pas là,” dit-elle d’une voix forte. “Et je suis mineure. Vous allez devoir revenir une autre fois.”
Elle regarda à nouveau dans le judas et vit l’agent du FBI sourire. “Mademoiselle Lawson, je crois que vous mésestimez la situation.” Il se tourna vers son acolyte, un homme plus grand et plus massif. “Enfonce-la.”
Maya eut le souffle coupé et recula de plusieurs pas. Le montant craqua et des éclats de bois volèrent dans les airs, tandis que la porte s’ouvrait.
Les deux agents avancèrent d’un pas dans l’entrée. Maya était scotchée sur place. Elle se demanda si elle arriverait à temps dans la salle de crise en se mettant à courir maintenant vers le sous-sol. Mais si Sara avait fait ce que lui demandait Maya et qu’elle avait verrouillé la porte, elles ne parviendraient jamais à la refermer à temps avant que les agents ne la rattrapent.
Elle devait avoir jeté un coup d’œil vers le sous-sol, car l’agent le plus proche d’elle esquissa un sourire. “Et si tu te contentais de rester ici, jeune demoiselle ?” L’agent qui venait de parler avait les cheveux blonds et un visage qui aurait pu lui sembler amical et agréable s’ils ne venaient pas juste d’enfoncer la porte. Il mit ses deux mains vides en l’air. “Nous ne sommes pas armés. Nous ne voulons pas te faire de mal, ni à ta sœur.”
“Je ne vous crois pas,” répondit Maya. Elle jeta une demi-seconde un œil par-dessus son épaule et vit que les ombres des deux hommes en noir se trouvaient toujours dehors, sur la plateforme.
WHOOP ! WHOOP ! WHOOP ! Une sirène retentit soudain dans la maison, un klaxon assourdissant qui les fit tous trois regarder autour d’eux avec stupéfaction. Il fallut un moment à Maya pour réaliser qu’il s’agissait de leur système d’alarme qui s’était activé quand ils avaient enfoncé la porte et mis en route au bout de soixante secondes, comme prévu, puisque le code n’avait pas été saisi.
La police, pensa-t-elle avec espoir. La police va venir.
“Éteins ça !” lui cria l’agent. Mais elle ne bougea pas.
Puis, du verre se brisa derrière elle. Maya sursauta et se retourna instinctivement à ce bruit, alors que la porte coulissante du patio explosait vers l’intérieur. L’un des hommes en noir passa à travers.
Elle n’eut pas le temps de réfléchir, mais un souvenir lui traversa l’esprit en un instant : l’hôtel à Engelberg, en Suisse. Le type de la Division se faisant passer pour un membre de la CIA, enfonçant la porte pour l’attaquer.
Maya se retourna à nouveau vers les agents du FBI. L’un d’entre eux se tenait près le panneau de l’alarme, mais il était face à elle tandis que l’alarme continuait son vacarme. Les yeux de l’autre agent, celui qui était charmant, étaient ahuris et il levait légèrement les mains en l’air. Sa bouche bougeait, mais ses mots étaient noyés par les cris de l’alarme.
De gros bras l’attrapèrent par derrière et elle se mit à hurler. Elle se débattit contre son assaillant, mais il était fort. Elle sentit une haleine aigre, alors que les bras du type l’enveloppaient étroitement pour l’immobiliser.
Il la souleva en l’air et la maintint ainsi, les jambes dans le vide et les bras forcés à se soulever dans une position douloureuse. Elle n’était pas assez forte pour le combattre.
Relax,