Le Cabinet des Fées. Anonyme

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Le Cabinet des Fées - Anonyme

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fils du roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs.

      La jeune demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé, de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit, lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures: elle se leva, et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche.

      Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper.

      Elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre, que le prince ramassa bien soigneusement.

      Cendrillon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissée tomber.

      On demanda aux gardes de la porte du palais s'ils n'avaient point vu sortir une princesse: ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une paysanne que d'une demoiselle.

      Quand ses deux soeurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle dame y avait été.

      Elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement, qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de verre, la plus jolie du monde; que le fils du roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder tout le reste du bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle.

      Elles dirent vrai; car, peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle.

      On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses et à toute la cour; mais inutilement.

      On la porta chez les deux soeurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle; mais elles ne purent en venir à bout.

      Cendrillon, qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant:

      Ses soeurs se mirent à rire et à se moquer d'elle.

      Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était très-juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire.

      L'étonnement des deux soeurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle, qu'elle mit à son pied.

      Là-dessus arriva la marraine, qui, ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres.

      Alors ses deux soeurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au bal. Elles se jetèrent à ses pieds, pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir.

      Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon coeur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours.

      On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était.

      Il la trouva encore plus belle que jamais, et, peu de jours après, il l'épousa.

      Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux soeurs au palais, et les maria dès le jour même à deux grands seigneurs de le cour.

MORALITÉ.

      La beauté pour le sexe est un rare trésor;

      De l'admirer jamais on ne se lasse.

      Mais ce qu'on nomme bonne grâce

      Est sans prix et vaut mieux encor.

      C'est ce qu'à Cendrillon fit avoir sa marraine,

      En la dressant, en l'instruisant

      Tant et si bien, qu'elle en fit une reine,

      Car ainsi sur ce conte on va moralisant:

      Belles, ce don vaut mieux que d'être bien coiffées.

      Pour engager un coeur, pour en venir à bout,

      La bonne grâce est le vrai don des fées;

      Sans elle on ne peut rien, avec elle on peut tout.

       Table des matières

      Il était une fois un roi et une reine qui firent à leur fille un beau baptême; on donna pour marraines à la petite princesse toutes les fées qu'on put trouver dans le pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles, lui faisant un don, comme c'était la coutume des fées en ce temps-là, la princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables.

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