Réflexions de Bill. Anonyme
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GRAPEVINE, Mars 1962
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Redevenir des citoyens
“ « À tour de rôle, chacun de nous – c’est-à-dire le membre qui retire le plus du programme – consacre au début énormément de temps aux activités de Douzième Étape. Ce fut mon cas, et peut-être ne serais-je pas resté abstinent si j’avais moins travaillé.
« Tôt ou tard cependant, d’autres obligations surviennent – envers la famille, les amis, le pays. Comme tu t’en souviens, la Douzième Étape conseille également « de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie ». Je pense donc qu’il appartient à chacun de décider, selon sa conscience, de participer à telle ou telle activité de Douzième Étape. Personne ne peut vraiment te dire quoi faire et quand le faire.
« Je sais seulement qu’à un moment donné, on attend de toi plus que la transmission du message des AA à d’autres alcooliques. Chez les AA, nous ne recherchons pas que l’abstinence. Nous essayons de redevenir des citoyens de ce monde que nous avons rejeté et qui nous a rejetés. Voilà l’objectif ultime, et la pratique de la Douzième Étape constitue le premier pas vers cet objectif, mais non le dernier. »
LETTRE, 1959
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La peur, un tremplin
Nos défauts ont été principalement alimentés par la peur égoïste – en particulier la peur qui nous faisait craindre de perdre un bien déjà acquis ou celle de ne pas obtenir ce que nous demandions. À toujours exiger sans jamais obtenir satisfaction, nous étions constamment perturbés et frustrés. Nous ne pouvions donc connaître la paix à moins de trouver le moyen de réduire nos exigences.
* * * *
Bien qu’habituellement destructive, nous avons constaté que la peur peut devenir le point de départ de choses meilleures. Elle peut servir de tremplin à la prudence et au respect des autres. Elle peut indiquer aussi bien la voie de la justice, que celle de la haine. Plus nous aurons le sens du respect et de la justice, plus nous commencerons à trouver cette forme d’amour très tolérant, et à le rendre librement. Ainsi, la peur n’est pas nécessairement destructive puisque les leçons tirées de ses conséquences peuvent mener à des valeurs positives.
1. LES 12 ÉTAPES ET LES 12 TRADITIONS, P. 88
2. GRAPEVINE, JANVIER 1952
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Tous des adorateurs
Nous avons également découvert que nous avions été des adorateurs. Combien cet état mental nous donnait la chair de poule! N’avions-nous pas de diverses façons adoré des personnes, des objets, l’argent ou nous-mêmes?
Et puis, avec un motif plus noble, n’avions-nous pas admiré avec adoration un coucher de soleil, la mer ou une fleur? Lequel parmi nous n’avait pas aimé quelque chose ou quelqu’un? Ces attitudes ne constituaient-elles pas la trame de nos vies? Après tout, ces sentiments ne déterminaient-ils pas le cours de notre existence?
Nous ne pouvions pas dire que nous n’étions pas capables de croire, d’aimer ou d’adorer. Sous une forme ou une autre, nous avions vécu par la foi, presque uniquement.
ALCOHOLICS ANONYMOUS, P. 54
24
Tous pareils dans les moments difficiles
Au début, il a fallu quatre bonnes années avant qu’une seule femme alcoolique puisse trouver une abstinence durable chez les AA. Comme les « moins atteints », les femmes se disaient différentes ; les AA ne pouvaient pas être pour elles. Cependant, dès que les communications se sont améliorées, surtout grâce aux femmes elles-mêmes, les choses ont changé.
Ce processus d’identification et de transmission a continué de se multiplier. Le clochard se disait différent. Plus fort encore, le mondain (l’abruti de Park Avenue) répétait la même – de même que l’artiste, le professionnel, le riche, le pauvre, le religieux, l’agnostique, l’Indien et l’Esquimau, le vétéran et le prisonnier.
Maintenant, tous ces gens, et quantité d’autres, parlent avec sobriété de la grande ressemblance de tous les alcooliques quand ils admettent finalement leur défaite.
GRAPEVINE, Octobre 1959
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Ne pas s’arrêter
Dans les premiers jours des AA, je me souciais peu de l’absence de progrès dans certains domaines de ma vie. Il y avait toujours cette excuse : « Apès tout, me disais-je, je m’occupe d’affaires tellement plus importantes ». C’était là mon excuse idéale pour me sentir rassuré et content de moi.
* * * *
Combien parmi nous oseraient déclarer : « Bravo! Je suis abstinent et heureux. Que puis-je vouloir d’autre, ou faire de mieux? Je suis bien comme je suis ». Nous savons qu’une telle suffisance se paie inévitablement par une rechute, suivie tôt ou tard d’un réveil très brutal. Nous devons progresser, autrement nous reculons. Pour nous, le statu quo n’est valable que pour aujourd’hui, jamais pour demain. Il nous faut changer, nous ne pouvons pas rester dans l’immobilisme.
1. GRAPEVINE, Juin 1961
2. GRAPEVINE, Février 1961
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La véritable indépendance de l’esprit
Plus nous acceptons de dépendre d’une Puissance supérieure, plus nous devenons vraiment indépendants. La dépendance, par conséquent, telle que les AA la pratiquent, est vraiment un moyen d’acquérir une authentique indépendance de l’esprit.
Dans la vie de tous les jours, il est surprenant de constater à quel point nous sommes dépendants et combien nous en sommes inconscients. Dans chaque maison moderne, un réseau de fils électriques apporte le courant et la lumière. En acceptant ainsi notre dépendance envers cette merveille de la science, nous nous retrouvons plus indépendants personnellement. Et en plus, nous avons un meilleur confort et une plus grande sécurité. Le courant se rend exactement aux endroits voulus. Fidèlement et sans bruit, l’électricité, cette énergie étrange dont bien peu de gens comprennent la nature, répond à nos besoins quotidiens les plus courants.
Bien que nous acceptions volontiers ce principe d’une saine dépendance dans plusieurs de nos affaires personnelles, souvent, nous lui résistons avec force quand il s’agit de l’appliquer comme moyen de croissance dans la vie spirituelle. Il est évident que nous ne connaîtrons jamais la liberté de Dieu, jusqu’à ce que nous tentions de chercher à connaître Sa volonté à notre égard. Le choix nous appartient.
LES 12 ÉTAPES ET LES 12 TRADITIONS, P. 42-43
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