Les Néo-Ruraux Tome 1: Le Berger. Wolfgang Bendick

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Les Néo-Ruraux Tome 1: Le Berger - Wolfgang Bendick Les Néo-Ruraux

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logique, il ne me restait plus qu’à raccrocher. Soulagé, mais en colère !

      Je racontai la conversation à la patronne. Elle allait faire le nécessaire pour que la nouvelle se sache ! Quand le lendemain matin Jean-Paul m’apporta son lait verdâtre et me répéta, en me faisant un clin d’œil avec ses yeux de porcelet : « Un jour on le trouvera ! » Je lui répondis que j’avais parlé avec Ludwig au téléphone et qu’il était rentré chez lui. « C’est pas vrai, toutes ses affaires sont encore ici ! » insista-t-il. Avec de telles têtes de mule il me faudrait anticiper ! Je descendis voir les gendarmes pour leur faire savoir que mon pote était rentré chez lui. Cela ne les étonnait guère. « Vous autres hippies, vous venez et repartez quand ça vous chante. Si nous devions nous occuper de chaque disparation, on aurait du travail ! Déjà que ceux qui restent nous donnent assez de fil à retordre ! »

      *

      De retour à la maison, je pus enfin reprendre mon travail. Je serais encore seul ici pendant une semaine, puis un autre copain de mon village et le frère de Doris viendraient m’aider pour deux semaines de plus. Mon but, en ce laps de temps, était de poser le plancher des deux étages, installer les escaliers et une salle de bain provisoire. Avec un peu d’organisation ça pouvait être possible ! Je me procurais tout le matériel nécessaire, mais laissai tout dans le véhicule, afin de le monter une fois que mes amis seraient là. J’avais essayé de monter un chargement avec Jean-Paul au timon du chariot. Mais ça ne se passa pas comme prévu et il termina dans le ruisseau. Après coup, je m’étais demandé s’il ne l’avait pas fait exprès, car ce n’était pas si difficile que ça ! En attendant je continuai avec les matériaux qui étaient déjà sur place. Je montai les cloisons de la salle de bain, je crépis la fosse septique. Une fois sèche, je pourrais y appliquer la couche de goudron et puis couler la dalle au-dessus.

      J’installai et branchai les lavabos. Les tuyaux en PVC s’avéraient être une solution idéale car ils étaient faciles à couper et à poser. Au lieu d’utiliser un taraud, il suffisait de passer du papier de verre et puis de la colle. Mais il n’y avait pas assez de pression pour que l’eau monte jusqu’à la cuisine. Je me procurai alors une bobine de tuyau Polyuréthane en 25 mm et un embout avec crépine. Il me restait un fût en plastique avec couvercle. Celui-ci ferait l’affaire comme captage et réservoir de la source plus haut, d’où venait le ruisseau que nous avions déjà capté provisoirement. D’abord je perçai un trou de 10 mm dans la paroi avec la perceuse à manivelle, à environ 10 cm du fond. J’agrandis ce trou avec une râpe afin que le tuyau de 25 peinât à y rentrer. Ainsi au moins c’était étanche ! Je fixai la crépine dans cet embout. Plus bas, à peine au-dessus du fond, je fis un autre trou, cette fois de 32 mm, dans lequel j’enfonçai un bout de PVC que je fermai avec un bouchon. Celui-ci servirait plus tard pour purger le dépôt de temps en temps. En partant du milieu vers le haut je perçai des trous de 5mm dans la paroi, par lesquels la source pourrait s’infiltrer dans le fût. En haut, juste en-dessous du bord, un autre trou de 32, dans lequel j’introduisis le trop plein. Je creusai la source le plus profond possible et y posai le tonneau. Je dus le remplir d’eau pour l’alourdir afin d’éviter qu’il ne flotte. Maintenant je pouvais remplir l’avant et le tour avec de l’argile afin que l’eau ne puisse pas s’écouler vers le devant, et à l’arrière je mis du gravier. L’eau pouvait alors s’infiltrer à travers celui-ci et les trous dans le fût. A ma satisfaction le niveau dans le tonneau montait doucement. Je tassai bien l’argile humide autour du fût. Bien sûr, la première eau était trouble. Je la laissai s’écouler par la purge, et bientôt l’eau qui suivit fut limpide. Il ne restait plus qu’à mettre le couvercle ! Il n’y avait pas une grande réserve, mais plus tard on pourrait y ajouter d’autres fûts de stockage. J’étais content de ma réalisation !

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      Plus tard j’allais construire un bac énorme à côté de la maison, assez pour stocker une grande réserve afin de faire tourner la turbine aux heures de pointe pour produire de l’électricité. En même temps ce bassin pourrait servir de piscine. J’imaginais déjà les enfants barboter et j’entendais leurs rires !

      *

      Reiner et Rolf étaient arrivés. Nous pouvions enfin monter tout le matériel. L’intérieur de la maison ressemblait à un trou noir avec deux grandes toiles d’araignée suspendues dans le vide, les ossatures des deux planchers. Nous commençâmes avec la pose de quelques piliers et poutres de soutien et les vissâmes avant de couper à la tronçonneuse les passages pour les escaliers. Entre-temps j’avais reçu les marches. Dans la scierie j’avais découvert une pile de madriers secs de 32 mm que le menuisier du village voisin avait délignés et rabotés. Puis nous sortîmes l’échelle longue, qui montait de la cave jusqu’au grenier. Dans cet espace nous posâmes les deux limons, les montants latéraux du premier escalier. Il fallut tout percer à la main avant de pouvoir fixer les limons avec des grands clous en haut aux poutres du plancher, et en bas sur une poutre hérissée de clous et coulée dans une chape de béton. A des endroits stratégiques nous utilisâmes des tire-fond. Maintenant, ayant la hauteur et la pente exacte, nous pouvions calculer l’écart entre les marches, qui devait être autour de 20 cm, ainsi que leur nombre. Conditionné par une poutre porteuse transversale qu’on ne devait pas toucher, l’escalier était relativement raide. C’est pourquoi nous ne posâmes pas de contremarches. A l’aide d’un niveau à eau, nous traçâmes alors des lignes parallèles à l’intérieur des limons dont l’écart correspondait à la hauteur des marches. En dessous des lignes nous vissâmes des morceaux de liteaux équarris préalablement enduits de colle sur une face. Avant que la colle ne prenne, nous y posâmes les marches en les fixant avec des vis. Maintenant il fallait laisser le temps à la colle de prendre.

      Jusqu’alors, tous les travaux avaient été de la démolition, aujourd’hui nous avions commencé la reconstruction ! La baraque commençait doucement à ressembler à une habitation ! Le soir venu, nous arrosâmes ça avec une bonne bière, que les amis avaient apporté d’Allemagne. Le lendemain nous commençâmes la pose du parquet. Il s’agissait de planches de pin de deux mètres de long, équipées de rainures et languettes des quatre côtés, ficelées en bottes de cinq. Jusque-là je ne connaissais que les planches de parquet allemandes. On se procurait ces planches un peu plus longues que nécessaire puis on les raccourcissait à la bonne longueur. Dans ce cas il n’y avait pas de jonctions. Nous commençâmes la pose. Bientôt nous nous rendîmes compte que la rainure ne passait pas au milieu, mais un peu décalé. Certaines planches dépassaient un peu par rapport aux autres. Il fallut les arracher. Mais alors, quel côté était face et lequel était pile ? Nous nous mîmes d’accord pour la face dont la rainure était la plus épaisse. Cela semblait être bon ! Nous posâmes la première rangée, les ajustâmes avant de commencer à les clouer. Une autre surprise ! Les clous se tordaient et refusaient de pénétrer dans les poutres ! Notre but était de clouer de façon ‘dissimulée’, dans l’angle de la languette. Mais ça s’avérait impossible. Les languettes se fendaient.

       Il ne nous restait alors qu’une option : clouer à travers la face ! Afin que les clous soient moins visibles, nous achetâmes des clous avec une tête minuscule, appelée ‘tête d’homme’. Un nom peu flatteur… Mais même en clouant de cette manière, il y avait des clous qui se tordaient et il fallut les sortir au pied de biche. A leur place nous plantâmes des clous en acier, que nous dûmes commander en ville. Après avoir posé la première rangée il nous restait la chute de la dernière planche. Que faire avec celle-ci ? Puis nous vint l’illumination : c’était le début de la rangée suivante ! Ainsi on évitait aussi que toutes les jonctions se trouvent au même endroit ! Génial, le parquet sans perte ! Par endroits nous étions obligés de mettre des cales, car la plupart des anciennes poutres n’étaient pas planes. Nous le fîmes en utilisant les liteaux qui avaient servi à séparer les diverses couches des bottes de parquet sur la palette. Une chute de parquet servait comme protection de la rainure

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