Expérience, force et espoir. Anonyme

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Expérience, force et espoir - Anonyme

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la famille.

      Pendant huit mois, j’ai bu sans arrêt tous les jours. Même après m’être écroulé ivre mort dans le lit tard le soir, je me relevais en pleine nuit pour me rendre dans des débits qui ne fermaient pas où je pouvais obtenir ce que je souhaitais. Advienne que pourra, j’allais m’amuser.

      Je devenais de plus en plus maussade à la maison. J’étais le patron. J’étais le maître de ma maison, non ? Je suis devenu morose, avec quelques moments de lucidité entre mes bringues. Je ne voulais rien entendre et il était inutile de tenter de me raisonner. À mon insu, ma femme invitait à l’occasion quelques amis et associés d’affaires à la maison. La plupart étaient des non buveurs et ils finissaient habituellement par me faire de légers reproches.

      « Quelle jolie bande de consolateurs de Job », disais-je. Je croyais que le monde entier était contre moi, je croyais amèrement que ma femme ne m’aidait pas et je me disais que je n’avais pas de chance, que les gens exagéraient et en conséquence, qu’ils aillent tous au diable ! J’avais encore de l’argent et avec de l’argent, je pouvais toujours acheter du bonheur en bouteille. Ma femme persévérait toujours. Elle a demandé à notre pasteur de me parler. Cela n’a rien donné.

      Buvant constamment, et toujours saoul, même ma solide constitution a commencé à faiblir. Ma femme appelait les médecins qui me soulageaient pendant quelque temps.

      Puis, ma femme m’a quitté après une sérieuse dispute, en emmenant les enfants. Mon orgueil a été blessé et j’ai commencé à me considérer comme un mari blessé et un père non apprécié qui, au fond de luimême, raffolait de ses enfants. Je suis allée la voir et j’ai exigé de les voir. Je lui ai dit comme ça que je me foutais bien qu’elle ne revienne jamais, mais que je voulais les enfants. Ma femme, sage personne, croyait avoir une dernière chance de me sauver, de sauver notre foyer pour les enfants. Elle a refoulé sa peine, m’a confronté et m’a dit qu’elle revenait à la maison, que sans elle le foyer ne pourrait fonctionner, qu’elle m’avait aidé à bâtir ce que j’avais et qu’elle reviendrait à la maison pour en reprendre la direction. C’est ce qu’elle a fait. En ouvrant la porte, elle a été étonné par ce qu’elle a vu, les tentures par terre, la vaisselle non faite, les verres sales et des bouteilles vides partout.

      Tout alcoolique atteint le bout du rouleau un jour. Dans mon cas, le jour est arrivé où physiquement et mentalement, j’étais incapable de me rendre au bar pour boire. Je me suis couché. Pour la première fois, j’ai dit à ma femme que je voulais cesser de boire, mais que j’en étais incapable. Je lui ai demandé de m’aider. Par hasard, en parlant à une femme médecin, ma femme avait entendu parler d’un autre médecin qui, de façon mystérieuse, avait cessé de boire après trente ans et qu’il avait aidé avec succès quelques autres alcooliques à devenir abstinents. En dernier recours, ma femme a fait appel à ce médecin, qui a imposé des conditions avant d’accorder son aide ; l’expérience lui avait appris qu’à moins que ces conditions ne soient présentes, il n’y avait rien à faire pour aider un alcoolique.

      « Votre mari veut-il arrêter de boire, ou est-il seulement temporairement mal à l’aise ? Est-il rendu au bout du rouleau ? » a-t-il demandé à ma femme.

      Elle lui a dit que pour la première fois, j’avais exprimé le désir d’arrêter de boire, que je lui avais désespérément demandé de tenter de faire quelque chose, n’importe quoi pour l’aider à arrêter. Il a dit qu’il viendrait me voir le lendemain matin.

      Souhaitant un verre de tout mon être, je ne pouvais rester en place en attendant la visite de l’homme à qui j’avais parlé au téléphone, mais quelque chose m’a retenu à la maison. Je voulais entendre ce que cet homme proposait, car, comme il était médecin, j’avais quelques préjugés que je voulais lui exprimer. J’étais assez nerveux quand ma femme a ouvert la porte pour laisser entrer un grand professionnel, assez brusque, dont l’accent me disait qu’il venait de l’Est. Je ne sais pas ce à quoi je m’attendais, mais ses mots de salutation, destinés à m’ébranler, je le sais aujourd’hui, ont eu à peu près le même effet que la douche froide dans un bain turc.

      « On me dit que vous êtes aussi un ‘ivrogne’ », ditil en souriant avant de s’asseoir à mes côtés. Je l’ai laissé parler. Lentement, il m’a fait parler jusqu’à ce que je lui fasse le portrait de ma vie. C’est alors qu’il exposé clairement les faits. « Si vous êtes absolument certain de vouloir cesser de boire pour de bon, si vous ne voulez pas simplement vous rétablir pour recommencer à boire plus tard, vous pouvez vous en sortir », dit-il.

      Je lui ai dit que jamais je n’avais voulu autant quelque chose de toute ma vie que d’arrêter de boire, et que c’était la vérité.

      « La première chose à faire pour votre mari, dit-il en se tournant vers ma femme, est de l’hospitaliser pour le ‘sortir de la brume’. Je ferai le nécessaire. »

      Il n’a rien ajouté, même à l’intention de ma femme. Ce soir-là, j’étais dans un lit d’hôpital. Le lendemain, le médecin est venu me voir. Il m’a dit que plusieurs anciens alcooliques étaient au régime sec après avoir suivi un certain cheminement et que certains d’entre eux viendraient me rendre visite. Ma femme venait me voir fidèlement. Elle aussi apprenait, peut-être plus rapidement que moi, en parlant avec le médecin qui en était aux choses sérieuses avec moi. Mon ami était l’agent humain au service d’un Père très sage pour me ramener dans le droit chemin.

      Il est facile de répéter du bout des lèvres qu’on a la foi. Il y avait là des hommes qui me rendaient visite et, comme moi, ils avaient essayé tous les moyens et, bien qu’il ait été clair qu’aucun d’eux ne fut parfait, ils étaient la preuve vivante que leur efforts sincères de suivre les enseignements capitaux de Jésus-Christ les aidaient à demeurer abstinents. Si c’était possible pour les autres, j’étais résolu à tenter ma chance, convaincu que cela pourrait aussi m’aider.

      Je suis rentré à la maison quatre jours plus tard, l’esprit clair, en meilleure forme physique et, plus important encore, avec quelque chose de plus que la simple volonté pour m’aider. J’ai connu d’autres de ces alcooliques dont le centre humain était mon médecin. Ils sont venus à la maison. J’ai fait la connaissance de leur femme et de leur famille. Ils nous ont invités chez eux, ma femme et moi. J’ai appris qu’il serait bien de commencer la journée par une prière, ce qui est désormais la coutume chez nous.

      C’est près d’un an plus tard que je suis devenu imprudent. Un jour, j’ai bu quelques verres et je suis rentré à la maison pas abstinent du tout. Ma femme et moi en avons parlé, sachant tous deux que cela était arrivé parce que j’avais cessé de suivre le programme. J’ai reconnu ma faute devant Dieu et j’ai demandé Son aide pour me garder dans le droit chemin.

      Notre foyer est heureux. Mes enfants ne se cachent plus quand ils me voient. Mes affaires vont mieux. Et, ceci est important, j’essaie de faire ma part pour mes compagnons alcooliques. Dans notre ville, nous sommes près de 70, prêts à prendre le temps d’expliquer la voie vers l’abstinence et la raison à des hommes qui sont comme nous étions.

      SOUS LA TUTELLE

      DU TRIBUNAL

      Au moment où je terminais mon secondaire, on a créé une université d’État dans notre ville. Suite à une ouverture de poste pour un adjoint administratif, mon principal m’a recommandé et j’ai obtenu le poste. J’étais son choix et sa fierté, mais quelques années plus tard, je lui ai demandé l’aumône de deux dollars pour boire.

      J’ai vieilli avec l’institution

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